01/04/2008
les éditions du Port d'attache
Les éditions du Port d'attache viennent de sortir leur troisième titre, "la Muse transalpine", un essai sur la poésie italienne contemporaine du poète et traducteur André Ughetto. Dans la première partie de l'ouvrage, l'auteur dresse un panorama détaillé de la création poétique italienne au XXeme siècle, s'attachant à pointer les différences avec le statut et la réception de la poésie en France. Dans la seconde partie, il propose quelques-unes de ses traductions, notamment des poèmes de Dino Campana, Eugenio Montale et Sergio Solmi. Un petit livre qui séduira certainement tous ceux que la culture italienne passionne ou qui s'efforcent de la promouvoir par leur action et leur enseignement. On peut commander directement cet ouvrage de 44 pages au siège des éditions du Port d'attache, chez Jacques Lucchesi, 7 rue de l'Eglise Saint-Michel, 13005 Marseille ( prix public: 6 euros + 2 euros pour le postage)
15:28 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/03/2008
Les Monologues de l'Homme-serpent
Le vendredi 14 mars, à 20H30, au Point de bascule (106, rue Breteuil, 13006 Marseille), le comédien Roland Munter interprètera pour la première fois les "Monologues de l'Homme-serpent" de Jacques Lucchesi.
Fruit d'un patient travail d'échange et d'amitié, cette oeuvre rassemble 8 monologues, tous inspirés par des figures, fictives ou historiques, de la révolte. C'est aussi, en contrepoint, une réflexion sur le vécu du comédien dans la société actuelle: lui qui, comme le reptile éponyme, change fréquemment de peau.
La mise en scène et le travail de vidéaste d'Isabelle Sers confèrent à cette création sa cohésion et sa beauté.
renseignements et réservations au: 04 91 62 26 79 ou, par le Net, au :
lepointdebascule@free.fr
12:50 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (2)
05/02/2008
Cinéma: "It's a free world" de Ken Loach
La trentaine, belle fille, Angie ( Kierston Wareing) élève seule son fils Jamie et occupe un poste de cadre dans une société londonienne de services. Néanmoins, ses collègues masculins ont parfois la main leste avec elle, ce qui n’est pas pour la faire taire. Un matin, en arrivant à son bureau, elle apprend qu’elle est renvoyée. Cette mesure injuste la bouleverse un moment, mais c’est une battante et elle reprend vite le dessus. Une idée alors lui vient : pourquoi ne pas fonder sa propre agence d’intérim ? Les immigrés, qu’ils soient Polonais, Ukrainiens ou Irakiens, abondent dans les environs de Londres ; de quoi fournir une main d’œuvre bon marché aux usines qu’elle connaît bien. Là voici bientôt associée avec son amie Rose (Juliet Elis) pour cette moderne foire aux esclaves. Avec une logistique réduite au minimum, Angie recrute et jette à tour de bras ces réfugiés sans ressources qui lui laissent augurer des lendemains florissants. Et pourquoi pas, dans la foulée, créer des dortoirs et une cantine pour récupérer un peu de leurs misérables salaires ? Ou même leur monnayer de faux-papiers et faire expulser des familles aux abois pour installer ses propres baraquements dans leur camp ? Evidemment, tout ne se passera pas comme elle l’avait prévu. Et elle subira, en retour, la violence qu’elle a infligée aux autres.
Voilà le canevas du dernier film de Ken Loach qui revient, avec « It’s a free world » aux sujets sociaux (« Bread and roses », « The Navigators ») qui ont fait sa réputation de cinéaste. Cette histoire, que sa caméra nous raconte avec pertinence et sobriété, s’appuie sur des témoignages d’immigrés. Elle prend, cependant, le caractère d’une fable désenchantée sur les méthodes et le climat du néo-libéralisme (dont l’Angleterre reste le berceau, du moins pour l’Europe). C’est aussi le portrait sensible d’une femme moderne, avec sa farouche volonté d’indépendance, qui nous touche par sa justesse. Après tout, n’a-t’elle pas d’abord été victime de ce système qu’elle incarne avec outrance ? Mais la question principale est bien de savoir jusqu’où l’on peut aller dans le cynisme et l’inhumanité pour réussir matériellement dans cette société. Doit-on perdre l’estime de ses amis et de ses parents pour cela ? Et comment sortir de cet engrenage infernal ? La dernière scène laisse d’ailleurs penser qu’Angie, malgré ses déboires, ne s’est pas amendée, loin s’en faut.
Un film beau et dur sur un monde impitoyable : le nôtre.
Emma PEEL
19:21 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0)