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26/09/2006

Le coin de la poésie

Quoique « le Franc-Tireur marseillais » ne roule pour aucune formation politique, nous ne pouvons résister au plaisir de publier ce texte récemment reçu. Son auteur, qui a voulu rester anonyme, renoue à sa façon avec les jeux poétiques d’antan et leur goût pour le cryptage. A lire de haut en bas mais aussi de bas en haut…
La Rédaction

« Dans notre parti politique, nous accomplissons ce que nous promettons.
Seuls les imbéciles peuvent croire que
Nous ne lutterons pas contre la corruption.
Parce que, il y a quelque chose de certain pour nous :
L’honnêteté et la transparence sont fondamentales pour atteindre nos idéaux.
Nous démontrons que c’est une grande stupidité de croire que
Les mafias continueront à faire partie du gouvernement comme par le passé.
Nous assurons, sans l’ombre d’un doute, que
La justice sociale sera le but principal de notre mandat.
Malgré cela, il y a encore des gens stupides qui s’imaginent que
L’on puisse continuer à gouverner
Avec les ruses de la vieille politique.
Quand nous assumerons le pouvoir, nous ferons tout pour que
Soit mis fin aux situations privilégiées et au trafic d’influences
Nous ne permettrons d’aucune façon que
Nos enfants meurent de faim
Nous accomplirons nos desseins même si
Les réserves économiques se vident complètement
Nous exercerons le pouvoir jusqu’à ce que
Vous aurez compris qu’à partir de maintenant
Nous sommes l’U.M.P., la « nouvelle politique ».

16:25 Publié dans Numéro 2 | Lien permanent | Commentaires (0)

Lettre ouverte à monsieur René Quan Yan Chui, des éditions La Thune

Monsieur

Je ne dirai ici que la vérité. Elle est suffisamment accablante pour vous. Au temps où nous étions amis – que ce temps-là me semble loin ! -, vous m’avez dit un jour : « Vous avez quelque chose à dire . ».
Vous faisiez allusion à l’auteur que je suis et dont vous deviez publier – c’était une affaire programmée – un recueil de contes. Je me souviens encore de ce mardi 7 mai 2002, jour annoncé de la signature dans vos locaux, et du rideau de fer tiré sans la moindre explication : cela en disait déjà long sur votre délicatesse d’âme. Je passe volontiers sur vos manières de rustre : vous n’avez pris, hélas, des mœurs méridionales que ce qu’elles ont de plus caricaturales.
Ce recueil, donc, vous ne l’avez jamais publié, malgré l’assurance maintes fois répétée que vous le feriez. Vous avez maintenant un cadavre dans le placard et ça pue. Ce n’est pas faute d’avoir voulu vous aider dans cette tâche, mais vous aviez toujours un prétexte pour vous dérober. « Je n’ai qu’une parole . » Osiez-vous me rétorquer avec aplomb quand je venais vous demander d’accélerer un peu les choses. Et pendant ce temps, vous continuiez à publier de nouveaux livres. Les promesses, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui les écoutent , mais tout de même…Derrière un livre, il y a un homme.
Votre parole, justement, parlons-en. A vrai dire, je ne crois pas avoir rencontré quelqu’un de plus léger que vous dans ses propos. Car , outre l’affaire évoquée plus haut, vous m’avez fait d’autres propositions d’écriture ( je songe, notamment, à votre hypothétique revue ) , invitations que vous avez bien vite abandonnées en route. Cela me semble d’autant plus préjudiciable que, parallèlement à vos activités d’éditeur, vous appartenez à un ordre religieux sensé perpétuer les valeurs chrétiennes dans notre société. Comment peut-on être le dépositaire de la Parole (christique) et manquer autant que vous à sa parole avec les autres ? Avez-vous jamais songé au mal que cela peut faire ? Voilà des questions que vous devriez vous poser, parfois. Est-ce que l’éthique perd tout sens pour vous lorsque vous quittez l’enceinte de votre couvent ? Votre attitude , tour à tour égoïste, mensongère et arrogante envers moi m’incline à le penser et je trouve cela assez inquiétant. A défaut de donner l’exemple, vous portez ainsi le doute et l’ambiguïté là où ils ne devraient pas avoir droit de cité. Vous sapez la confiance que l’on devrait pouvoir mettre sereinement en vous. Car, dans votre situation, vous êtes deux fois plus responsable – et deux fois plus fautif – qu’un quelconque laïque malhonnête. Bref, dans cette histoire, vous n’avez apporté que la preuve de votre indignité. Autrement dit, vous vous êtes déshonoré et je tenais à vous le dire.
( NDLR : comme toujours, droit de réponse à l’interéssé dans le prochain numéro ou directement sur le blog du Franc-Tireur marseillais)
Jacques LUCCHESI

16:21 Publié dans Numéro 2 | Lien permanent | Commentaires (0)

Quelques foules marseillaises

A Marseille, il n’y a pas que des soldes commerciales. Très souvent, beaucoup de gens sont, chacun, une « foule soldée ». La ville boude l’individu et ne le respecte pas fréquemment. Un petit groupe marseillais, ou un clan, est peut-être une sorte de « foule ». N’allez pas alors déraper vers lui : il va aussitôt se transformer en sens interdit.

Le métro transporte surtout des « foules » entourant des individus isolés. Elles leur soldent les espaces disponibles, avec des pourcentages impressionnants aux heures de pointe. Parfois, des gens surexcités ont envahi un wagon. Chaque passager devient très souvent une « foule soldée » et se dit : « A une autre « foule soldée » que moi d’intervenir. J’espère ne pas être scalpé(e) avant le prochain arrêt. ».

Les autres agressions sont nombreuses et fréquentes. Par exemple, une personne est bousculée, battue. Elle tombe. Très vite, des « foules » arrivent et s’arrêtent prés d’elle. Par solidarité et pour l’aider ? Il s’agit surtout de spectateurs. Avec une sorte de défi pour chacun(e) : rester le plus longtemps possible. Sans faire plus que contempler ce qui, pour eux, n’était qu’un spectacle qu’on leur apporte sur un plateau. Heureusement, de vrais groupes agissent contre ces violences. Plus tous les autres groupes dans les arrondissements. Qui font tout leur possible, entre autres, pour freiner ces violences.

Certaines catégories de « Services d’Urgences » sont-elles vraiment des groupes solidaires avec les Marseillais ? Allons à la gare Saint-Charles. Depuis plusieurs années, deux catégories de « foules d’urgences » s’y promènent. Par exemple, la police. Son message est clair et simple à comprendre : « A bons entendeurs, salut. ». Il est explicitement adressé à ceux ne voulant pas toujours reconnaître son pouvoir d’intervenir. Mais ce message est parfois raciste. Quand les couleurs des peaux et/ou les langages vont rendre la police plus rapide et motivée pour agir. La deuxième catégorie de « foules d’urgence » est l’armée. Pour montrer qu’elle peut aussi intervenir au plus vite. Et peut-être, un jour, dévider une foule de balles de mitraillette vers des gens devant être respectés.

En 1982, monsieur Defferre, Maire de Marseille et Ministre de l’Intérieur, a fait adopter des lois pour la décentralisation. Chaque région devait avoir plus d’autonomie par rapport à l’Etat. Néanmoins, à la gare Saint-Charles, l’armée et ses mitraillettes sont arrivées pour assurer la sécurité. Alors que le Ministère de la Défense Nationale reste centralisé à Paris. Alors que la police devrait avoir plus de pouvoir d’intervention.
Monsieur Defferre doit se retourner dans sa tombe.
Denis DESMARETZ

16:20 Publié dans Numéro 2 | Lien permanent | Commentaires (0)