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04/01/2006

Chaud, l’automne !

Dans l’actualité sociale, l’automne est rarement une saison de tout repos.Chaque année nous le rappelle : c’est en automne que les conflits s’exacerbent un peu partout. Comme s’il fallait signifier à nos chers gouvernants que le temps des vacances est bien derrière eux et qu’ils vont devoir, de gré ou de force, se colleter aux dossiers épineux qu’ils avaient mis sous le boisseau.

Déclenchée à la suite d’un fait-divers tragique, la crise des banlieues a pris en quelques semaines des proportions rarement atteintes en notre beau pays de France. Nous ne répèterons pas ici tout ce qui a pu être dit sur ce qui n’était peut-être qu’une nouvelle forme de charivari. C’était un peu leur « part maudite » que ces jeunes-là exprimaient ; une notion que les politiques auraient intérêt à méditer plus souvent. Quand la jeunesse brûle d’impatience, elle allume de vrais brasiers, même si les voitures flambées sont rarement celles que l’on voit aux abords des ministères. C’est ainsi depuis très longtemps : les pauvres s’entretuent en voulant s’opposer aux riches ( qui n’en continuent pas moins de prospérer ).
Notez bien, chers lecteurs citoyens, que le droit de préséance se porte encore très bien dans notre république. Pour le vérifier, il n’ y a qu’à allumer…le petit écran. Parmi les innombrables débats télévisés consacrés à « l’explosion des cités », je voudrais revenir sur celui qu’organisait, jeudi 10 novembre sur France 2, madame Arlette Chabot. Parmi ses invités, on trouvait – cela va de soi – Nicolas Sarkozi et, face à lui, quelques représentants de la Gauche modérée, comme Julien Dray, histoire d’assurer l’équilibre démocratique. A bien y regarder, il y avait aussi beaucoup de jeunes en arrière-plan. Comme dans les émissions de variétés, il faut toujours une imposante galerie pour faire ressortir la banalité du plateau. Quelques-uns devaient manifestement venir de ces fameuses cités et je crois bien qu’ils avaient une grande envie de s’exprimer. On aurait peut-être entendu un autre son de cloche que celui émis par nos dé-battants professionnels. Seulement le micro ne quittait pas les premiers rangs. La parole ( publique), c’est comme les autres richesses de la vie : tout le monde n’y a pas droit. Mais parfois – et c’est toute la saveur du direct – certains comprennent qu’il faut, là aussi, faire un coup de force. Un jeune homme d’origine maghrébine interpelle soudain le ministre de l’intérieur. Pas le genre baskets-casquette mais plutôt costard-cravate : il a été un temps chargé à l’intégration au parti socialiste ( et ancien champion de full-contact, aussi). Malgré son débit saccadé, il sait de quoi il parle ; il veut surtout attirer l’attention du ministre sur un cas de racisme ordinaire dont il a été témoin. Mais voilà, l’heure tourne et Jean-Louis Borloo attend pour prendre la relève de Sarkozi. Ce dernier, habilement, élude le problème, s’engageant auprés du protestataire à le rencontrer personnellement pour en discuter : un autre jour. C’est alors qu’Arlette monte au créneau. Avec un ton rogue, elle lui demande de rendre le micro puisque « de toutes les façons , on ne comprend pas ce que vous dites. ». Bonjour, l’arbitraire médiacratique ! Point n’est besoin d’être devin pour faire cette prédiction : tant que la parole ne circulera pas de façon plus équitable dans cette société, les brasiers de la révolte seront périodiquement rallumés.


Gorge Profonde

Chaud, l’automne !

Dans l’actualité sociale, l’automne est rarement une saison de tout repos.Chaque année nous le rappelle : c’est en automne que les conflits s’exacerbent un peu partout. Comme s’il fallait signifier à nos chers gouvernants que le temps des vacances est bien derrière eux et qu’ils vont devoir, de gré ou de force, se colleter aux dossiers épineux qu’ils avaient mis sous le boisseau.

Déclenchée à la suite d’un fait-divers tragique, la crise des banlieues a pris en quelques semaines des proportions rarement atteintes en notre beau pays de France. Nous ne répèterons pas ici tout ce qui a pu être dit sur ce qui n’était peut-être qu’une nouvelle forme de charivari. C’était un peu leur « part maudite » que ces jeunes-là exprimaient ; une notion que les politiques auraient intérêt à méditer plus souvent. Quand la jeunesse brûle d’impatience, elle allume de vrais brasiers, même si les voitures flambées sont rarement celles que l’on voit aux abords des ministères. C’est ainsi depuis très longtemps : les pauvres s’entretuent en voulant s’opposer aux riches ( qui n’en continuent pas moins de prospérer ).
Notez bien, chers lecteurs citoyens, que le droit de préséance se porte encore très bien dans notre république. Pour le vérifier, il n’ y a qu’à allumer…le petit écran. Parmi les innombrables débats télévisés consacrés à « l’explosion des cités », je voudrais revenir sur celui qu’organisait, jeudi 10 novembre sur France 2, madame Arlette Chabot. Parmi ses invités, on trouvait – cela va de soi – Nicolas Sarkozi et, face à lui, quelques représentants de la Gauche modérée, comme Julien Dray, histoire d’assurer l’équilibre démocratique. A bien y regarder, il y avait aussi beaucoup de jeunes en arrière-plan. Comme dans les émissions de variétés, il faut toujours une imposante galerie pour faire ressortir la banalité du plateau. Quelques-uns devaient manifestement venir de ces fameuses cités et je crois bien qu’ils avaient une grande envie de s’exprimer. On aurait peut-être entendu un autre son de cloche que celui émis par nos dé-battants professionnels. Seulement le micro ne quittait pas les premiers rangs. La parole ( publique), c’est comme les autres richesses de la vie : tout le monde n’y a pas droit. Mais parfois – et c’est toute la saveur du direct – certains comprennent qu’il faut, là aussi, faire un coup de force. Un jeune homme d’origine maghrébine interpelle soudain le ministre de l’intérieur. Pas le genre baskets-casquette mais plutôt costard-cravate : il a été un temps chargé à l’intégration au parti socialiste ( et ancien champion de full-contact, aussi). Malgré son débit saccadé, il sait de quoi il parle ; il veut surtout attirer l’attention du ministre sur un cas de racisme ordinaire dont il a été témoin. Mais voilà, l’heure tourne et Jean-Louis Borloo attend pour prendre la relève de Sarkozi. Ce dernier, habilement, élude le problème, s’engageant auprés du protestataire à le rencontrer personnellement pour en discuter : un autre jour. C’est alors qu’Arlette monte au créneau. Avec un ton rogue, elle lui demande de rendre le micro puisque « de toutes les façons , on ne comprend pas ce que vous dites. ». Bonjour, l’arbitraire médiacratique ! Point n’est besoin d’être devin pour faire cette prédiction : tant que la parole ne circulera pas de façon plus équitable dans cette société, les brasiers de la révolte seront périodiquement rallumés.


Gorge Profonde

11:50 Publié dans Numéro 1 | Lien permanent | Commentaires (0)

Le coup de gueule de Mister Shake

Plein le c….


Plein le c …J’en ai plein le c…
De tous ces morveux qui vous provoquent éffrontément dans la rue et qui font un esclandre à la moindre remarque.
De ces commerçants et de ces garçons de café arrogants qui traitent leur clientèle comme de la valetaille.
De tous ces accros du tabac qui vous fument dessus sans gêne dans le métro et les lieux publics.
De ces graines de fachos fonctionnarisées qui vous font, à la moindre occasion, éprouver leur petit pouvoir alors même qu’ils devraient vous simplifier la vie.
De ces sociétés qui pratiquent impunément la publicité mensongère.
De ces proprios crapuleux qui prennent leurs locataires pour des pompes à fric mais qui rechignent à remplir la moindre de leurs obligations.
De ces élus politiques qui ne s’intéressent à vous que deux semaines avant la prochaine élection.
De tous ces faux-amis et leur fausse parole, qui se désistent et vous trahissent à la première occasion.
J’en ai plein le c… de toute cette vermine.
Qu’on me donne un fusil ! Qu’on me donne un fusil !

NDLR : Bravo pour votre franc-parler, Mister Shake. Néanmoins, chers lecteurs, si vous avez subi un préjudice ou une indélicatesse d’une des catégories sus-nommées, ayez le réflexe, avant d’opter pour cette solution radicale, de nous écrire. Nous ferons en sorte de publier votre témoignage dans un prochain numéro. Car ce journal est aussi le vôtre.


















(page 3) Bravo, la RTM !



46 jours consécutifs de grève dans les transports en commun marseillais ! On n’avait pas vu ça depuis dix ans. Vous les traminots, on peut dire que vous faites fort. Si, comme on a pu l’écrire, le droit de grève ne s’use que si on ne s’en sert pas, avec vous pas de danger : il n’est pas prés de se rouiller. Ce n’est pas la RATP qui battra un pareil record ; ni d’ailleurs la SNCF. Vous êtes en ce domaine les champions toutes catégories. Pendant un mois et demi, on a suivi votre feuilleton bien au delà de Marseille et des environs. Vous avez tenu en haleine la France entière : Vont-ils reprendre le travail ? Non, ils résistent toujours (un peu comme le camp retranché d’Astérix ). Au fait, sur quoi portaient initialement vos revendications ? Si ma mémoire est bonne, tout cela a commencé le 4 octobre dernier, avec la journée de grève nationale : Vous auriez été impardonnable de ne pas suivre le mouvement. Vous avez poursuivi par solidarité avec la SNCM également en lutte contre un plan de privatisation totale : juste cause. Enfin, vous avez abattu votre dernière carte : le tramway ou plutôt son refus de le voir filer sur d’autres rails que les votres. On vous comprend. Ca et là, dans vos tracts, vous cherchiez à rassurer vos usagers en leur disant que c’était pour eux et la qualité du service public que vous luttiez. Je doute que beaucoup aient avalé cette couleuvre, car vos intérêts corporatistes étaient par trop évidents ; mais c’est de bonne guerre après tout. Bref, vous avez soulevé bien des polémiques. Vous avez donné à de nombreux smicards quelques semaines de congé non payé – comme pour vous - . Et puis, alors que les marchands de vélos et de mobylettes faisaient, grâce à vous, leurs meilleurs chiffres d’affaires – c’étaient bien les seuls à Marseille - ; alors que, peu à peu, les marseillais apprenaient à se passer de vos services, on a vu ressurgir vos bus de leurs dépôts, tels des taureaux penauds poussés de force dans l’arène. C’était donc terminé ? Vous étiez revenus à la case départ, sans même avoir obtenu gain de cause sur le tramway. Tout ça pour ça ! Vous avez déçu jusqu’à vos supporteurs les plus ultras. Il y a des jours où l’on se demande à quoi servent tous nos efforts pour se maintenir simplement à la même place.

Bruno DA CAPO

11:45 Publié dans Numéro 1 | Lien permanent | Commentaires (0)