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26/09/2006

Lettre ouverte à monsieur René Quan Yan Chui, des éditions La Thune

Monsieur

Je ne dirai ici que la vérité. Elle est suffisamment accablante pour vous. Au temps où nous étions amis – que ce temps-là me semble loin ! -, vous m’avez dit un jour : « Vous avez quelque chose à dire . ».
Vous faisiez allusion à l’auteur que je suis et dont vous deviez publier – c’était une affaire programmée – un recueil de contes. Je me souviens encore de ce mardi 7 mai 2002, jour annoncé de la signature dans vos locaux, et du rideau de fer tiré sans la moindre explication : cela en disait déjà long sur votre délicatesse d’âme. Je passe volontiers sur vos manières de rustre : vous n’avez pris, hélas, des mœurs méridionales que ce qu’elles ont de plus caricaturales.
Ce recueil, donc, vous ne l’avez jamais publié, malgré l’assurance maintes fois répétée que vous le feriez. Vous avez maintenant un cadavre dans le placard et ça pue. Ce n’est pas faute d’avoir voulu vous aider dans cette tâche, mais vous aviez toujours un prétexte pour vous dérober. « Je n’ai qu’une parole . » Osiez-vous me rétorquer avec aplomb quand je venais vous demander d’accélerer un peu les choses. Et pendant ce temps, vous continuiez à publier de nouveaux livres. Les promesses, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui les écoutent , mais tout de même…Derrière un livre, il y a un homme.
Votre parole, justement, parlons-en. A vrai dire, je ne crois pas avoir rencontré quelqu’un de plus léger que vous dans ses propos. Car , outre l’affaire évoquée plus haut, vous m’avez fait d’autres propositions d’écriture ( je songe, notamment, à votre hypothétique revue ) , invitations que vous avez bien vite abandonnées en route. Cela me semble d’autant plus préjudiciable que, parallèlement à vos activités d’éditeur, vous appartenez à un ordre religieux sensé perpétuer les valeurs chrétiennes dans notre société. Comment peut-on être le dépositaire de la Parole (christique) et manquer autant que vous à sa parole avec les autres ? Avez-vous jamais songé au mal que cela peut faire ? Voilà des questions que vous devriez vous poser, parfois. Est-ce que l’éthique perd tout sens pour vous lorsque vous quittez l’enceinte de votre couvent ? Votre attitude , tour à tour égoïste, mensongère et arrogante envers moi m’incline à le penser et je trouve cela assez inquiétant. A défaut de donner l’exemple, vous portez ainsi le doute et l’ambiguïté là où ils ne devraient pas avoir droit de cité. Vous sapez la confiance que l’on devrait pouvoir mettre sereinement en vous. Car, dans votre situation, vous êtes deux fois plus responsable – et deux fois plus fautif – qu’un quelconque laïque malhonnête. Bref, dans cette histoire, vous n’avez apporté que la preuve de votre indignité. Autrement dit, vous vous êtes déshonoré et je tenais à vous le dire.
( NDLR : comme toujours, droit de réponse à l’interéssé dans le prochain numéro ou directement sur le blog du Franc-Tireur marseillais)
Jacques LUCCHESI

16:21 Publié dans Numéro 2 | Lien permanent | Commentaires (0)

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