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16/03/2011

Japon : le chaud et l’effroi



En 1756, le tremblement de terre qui détruisit Lisbonne marqua les esprits éclairés de l’époque et notamment les Encyclopédistes. Voltaire, dans son Poème sur le désastre de Lisbonne, décrit les affres des Lisbonnais et le nombre de morts enfouis sous les décombres. J’y songeais en voyant les images de la catastrophe japonaise diffusées inlassablement en boucle sur les écrans du monde entier. Mais au séisme meurtrier s’ajoutent ici un tsunami dévastateur et la gravissime défection d’une centrale nucléaire qui peut à tout moment péter. Scénario horrifique qui fait froid dans le dos ! Nous assistons bien sûr, comme c’est hélas toujours le cas en période de crise, à un ballet d’experts qui tous se contredisent ou tentent de rassurer pour juguler la peur et éviter l’angoisse et la panique des habitants de la plus importante métropole :Tokyo. L’effroi nous vient bien sûr car nous savons qu’un nouveau Tchernobyl est hélas possible. Et ce d’autant dans un pays en pointe avec les normes antisismiques respectées et une longue expérience des séismes. Cela naturellement interpelle à bon droit les Français que nous sommes, et les 53 centrales qui couvrent notre pays paraissent d’un coup bien trop nombreuses, comparé aux Etats Unis qui en possèdent une centaine mais sur un territoire vingt fois plus grand que notre douce France ! De quoi interpeller sérieusement notre gouvernement, même si l’on sait que l’on procédera progressivement à l’abandon du nucléaire. Le débat est ouvert ; on peut penser qu’il n’est lui pas prêt de s’éteindre. A contrario, on croise les doigts pour que la catastrophe soit circonscrite et que le cœur du réacteur s’éteigne !

 

Yves CARCHON

11/03/2011

Kadhafi, un mamamouchi sanguinaire



Kadhafi, le Mamamouchi qui plantait sa tente dans le gai Paris il y a peu et qui était reçu avec les tous salamalecs par Sarkozy, a décidé de mater son bon peuple. Pas avec des canons à eau, mais à balles réelles et avec tanks et avions de combat (armes que d’ailleurs nous lui avons vendues). L’Europe s’en émeut, et Sarkozy en tête, prêt à prendre contact avec les insurgés. Au fait, pour faire quoi : tenter une intervention en Lybie qui deviendrait une nouvelle Irak ? Les toutes dernières nouvelles sont loin d’être très bonnes. Les Américains misent plutôt sur un sursaut de Kadhafi qui reprendrait déjà les choses en mains. Et, s’il y a guerre civile, on peut hélas tout imaginer. Une partition, une Lybie coupée en deux comme jadis le Pakistan et l’Inde. En attendant, il y a massacres et bain de sang. Comme hier avec Ben Ali, Moubarak et tant d’autres, il faut une fois de plus admettre qu’en jouant au plus malin nous avons aidé et conforté le régime de Kadhafi. Que la real politique mène aux pires drames. Qu’on ne peut mener de politique sans éthique. Que nous, les champions de la démocratie, ne vivons libres et gavés que parce qu’on favorise ici ou là des dictatures qui oppriment des peuples, mais servent nos intérêts. Aujourd’hui, nous voilà bien marris et secrètement bien honteux. Ce Kadhafi que l’on considérait bienveillamment comme un Mamamouchi sorti droit de Molière, ce dictateur que l’on trouvait très cinématographique, est en fait un pervers sanguinaire prêt au pire, y compris à exterminer son peuple et à brûler tout son pétrole à la manière démente d’un Néron ou d’un Hitler. Nous voilà beau ! Car il y a le pétrole qui préoccupe nos têtes pensantes, plus que le vrai souci de sauver les Libyens du massacre. Derrière nos masques de tartuffes se cache toujours notre incroyable cupidité. Il n’y a que nous pour entonner l’hypocrite chant de la démocratie quand nos intérêts sont en cause !

 

                                                 Yves CARCHON




08/03/2011

Progrès de la parité en Europe


           


 La bonne nouvelle, mesdames, c’est que l’égalité entre les hommes et les femmes progresse en Europe. La mauvaise, c’est que vous allez payer plus cher votre assurance auto. Car une directive de la Cour Européenne de Justice vient, d’ordonner aux sociétés d’assurances de ne plus prendre en compte le sexe de l’assuré pour le calcul des contrats et des primes en ce secteur. Du moins dans les pays, comme la France, où la parité n’est pas encore appliquée, mais laissée à l’appréciation des assureurs. Eh oui, jusqu’à présent, les conductrices françaises  paient moins cher leur assurance auto que leurs homologues masculins. 44% de moins : cela fait quand même une sacrée différence (notons au passage que nos féministes nous l’ont bien caché, celle-là). Je veux bien admettre que les femmes aient, dans l’ensemble, un rapport à la conduite moins impétueux que les hommes, et donc moins d’accidents qu’eux. Je crois volontiers qu’elles ont, dans la vie, des pratiques moins suicidaires que la gent masculine et que, par conséquent, leur espérance de vie s’en voit augmentée. Mais cela s’appelle quand même de la discrimination positive et il faut accepter, dans cette lutte pour l’égalité depuis longtemps commencée, de corriger aussi des inégalités qui touchent les hommes, fut- ce à votre détriment, mesdames. Cette égalisation forcée va certainement obliger les assureurs à affiner les profils psychologiques de leurs assurés, donc à faire des calculs plus individualisés. Du reste, il est fort possible que leurs tarifs soient, là comme ailleurs, revus à la hausse pour tous. Ah ! J’allais oublier : la directive en question ne prendra effet qu’à partir du 21 décembre 2012, ce qui correspond à peu près à la date de la fin du monde pour certains illuminés. D’ici là, roulez tranquilles et portez vous bien.  


                                        Erik PANIZZA