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06/12/2019

Jour de grève

Allongement de la durée du temps de travail, baisse du point-retraite, égalisation arbitraire des différents régimes de retraite ou manque d'effectifs criants: de très nombreux Français avaient au moins une bonne raison d'être dans la rue jeudi 5 décembre. A Marseille, la manifestation en partance du Vieux Port a été très suivie, tout en se déroulant dans le calme. Voici quelques photos (de Josiane Franceschi) pour se faire une idée de l'ambiance. J Ljour de grève 1.jpgJour de grève 3.jpgjour de grève 5.jpgjour de grève 4.jpg 

14/11/2019

Elles voient des violeurs partout

    

 

 

Docteur, j’ai la phobie des piqûres : c’est que, certainement, j’ai été violée par un infirmier quand j’étais enfant.

Docteur, j’ai la phobie des hôpitaux: c’est sans doute parce qu’un chirurgien m’a pénétrée sur la table d’opération, quand je me suis faite enlever les amygdales.

Docteur, j’ai la phobie des écoles communales: je suis sûre qu’un instituteur a abusé de moi quand j’étais à la maternelle.

Docteur, j’ai la phobie des églises : c’est la preuve qu’un prêtre m’a poussée à lui faire des caresses perverses quand je faisais mon catéchisme.

Docteur, j’ai la phobie des garages : un garagiste a voulu me faire le plein, c’est facile à comprendre.

Docteur, j’ai la phobie des fermes agricoles: il y a certainement un paysan qui m’a prise de force dans la paille, quand j’étais en vacances avec mes parents dans les Alpes.

Docteur, je ne me souviens plus très bien de ce qui s’est passé mais je suis certaine qu’il y a une affaire de sexe derrière tout ça. Parce qu’en tout homme, c’est bien connu, il y a un violeur qui sommeille. Mais aujourd’hui, les féministes nous permettent d’affirmer haut et fort notre malaise et notre condition d’éternelles victimes des hommes.

Allez mes sœurs, profitez en et balancez tous ceux qui ne vous plaisent pas. La société n’en sera que plus purifiée comme ça.

 

Docteur, j’ai lu sur Internet que vous aussi, vous avez été violé quand vous étiez enfant. Quoi ! Les hommes aussi…C’est de la concurrence déloyale.

 

Mister SHAKE

22/10/2019

La police contre les pompiers

                         

 

 

 

  Fer de lance des institutions républicaines, la police française est un corps d’état qui ne cesse, à juste titre, d’être scruté par l’opinion publique. Ses actions reflètent, à la façon d’un baromètre, la température sociale du moment. Elles nous disent l’attitude de l’état vis-à-vis de la société civile et de ses attentes, si le curseur va dans le sens de la concorde ou, au contraire, de la division et de l’affrontement. C’est dire que la police est toujours sur le fil du rasoir et qu’elle fait rarement l’unanimité.

Autant le dire d’entrée de jeu: les lignes qui suivent ne remettent pas en question la nécessité de la police dans un pays comme la France ni ses principales missions (lutte contre la criminalité et le terrorisme, protection des personnes et des biens, etc..). Nous savons tous intuitivement que sans elle, la loi du plus fort se donnerait libre cours sans la moindre vergogne et que la vie sociale ressemblerait à l’état de nature décrit par Hobbes dans son Léviathan, c'est-à-dire la guerre de tous contre tous. Ce qui nous paraît plus problématique, c’est la notion d’ordre public que la police républicaine doit assurer sous la tutelle du pouvoir politique, avec les dérapages que l’on sait. Que deviennent les libertés publiques qu’elle est censée protéger lorsqu’elle réprime violemment des manifestants pacifiques qui veulent simplement faire entendre leurs revendications ou leur désaccord à des gouvernants qu’ils ont tout de même contribué à faire élire?

 La crise des gilets jaunes a mis en lumière la contradiction d’un  pouvoir qui ne peut supprimer le droit de manifester tout en le balisant et en le criminalisant insidieusement. Et, forts de leur droit à exercer une force légale, bien des policiers  en ont fait un usage outrancier contre des citoyens plus courageux que réellement dangereux. Car ce sont, la plupart du temps, les CRS qui sont, les premiers, passés à l’attaque, forçant les opposants à fuir ou à réagir violemment à leur tour, créant ainsi beaucoup de chaos. On ne reviendra pas ici sur leurs brutalités ni sur les nombreuses blessures causées par leurs armes prétendument non létales. Bornons nous à constater que les enquêtes diligentées à leur encontre sont encore en cours d’instruction, contrairement à celles, bouclées en un tournemain, qui touchaient les manifestants.   

Mardi 16 octobre, à Paris mais aussi dans d’autres villes françaises, c’est à des manifestants d’un autre type que les forces dites de l’ordre ont été confrontées : les pompiers. Des hommes sportifs qui ont, tout comme les policiers, la mission d’assurer la sécurité, voire la sauvegarde, de la population ; des hommes dont les adversaires ne sont pas d’autres hommes mais les intempéries et les éléments naturels, à commencer par le feu ; des hommes de différents statuts professionnels mais qui relèvent, pour certains, du Ministère de l’Intérieur – tout comme les policiers. Ces pompiers – sept à dix mille rien qu’à Paris, selon les sources – manifestaient eux aussi pour les mêmes raisons que les autres professions, y compris les policiers lorsqu’ils manifestent : manque d’effectifs, menaces sur leur retraites, relèvement de leur pouvoir d’achat, violences subies. Les charger aussi violemment que l’on charge des militants associatifs ou syndicaux était sans doute plus difficile pour les policiers en charge de ces manifestations. Cela n’a pas empêché des affrontements et des interpellations, preuve que le contexte est plus déterminant que la parenté professionnelle.

Non ce n’est pas demain la veille que l’on verra les policiers au coude à coude  - plutôt qu’au corps à corps – avec des manifestants qui leur ressemblent comme deux gouttes d’eau, unis dans un même désir de justice et de reconnaissance. Et c’est dommage car, pour une fois, ils seraient du bon côté de l’Histoire, le seul dont les peuples se souviennent au bout du compte: celui de la liberté, du progrès social et de l’émancipation collective.

 

Jacques LUCCHESI