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05/07/2016

Du nouveau sous le soleil

 

 

Au début des années 80 le monde découvrait, à l’occasion d’un cri d’alarme lancé par quelques scientifiques, un aspect essentiel de l’environnement terrestre : la couche d’ozone. A l’observation  celle-ci  laissait apparaître un trou de plusieurs dizaines de millions de kilomètres carrés au dessus de l’Antarctique. Rappelons que cette pellicule de gaz bleuté a pour fonction de filtrer le rayonnement ultra-violet, par là d’en atténuer les effets négatifs. Très vite on comprit quelle menace pour la santé humaine représentait cette annonce. Les climatologues en détectèrent vite la cause : l’émission de gaz chlorés contenus massivement dans les aérosols et les réfrigérateurs. Le facteur humain était donc responsable au premier degré de cette inquiétante détérioration, ce qui fut clairement exposé en 1987, à Montréal, au cours d’un congrès qui fit date. Des mesures drastiques furent prises à cette occasion, suivies par l’ensemble de la communauté internationale. L’heure n’était plus aux tergiversations ; il fallait traquer ces gaz délétères partout où nous les avions introduits si on voulait éviter une épidémie de cancers cutanés. Tout comme le « trou de la Sécurité Sociale », le « trou de la couche d’ozone » venait de faire son entrée dans le panthéon des expressions médiatiques et n’allait plus quitter les bulletins d’informations.

Près de trente ans plus tard, après quelques phases de rétraction et d’expansion, la couche d’ozone s’est en partie reconstituée, gagnant ainsi plus de quatre millions de kilomètres carrés sur son déficit initial. Dans le concert de catastrophes médiatisées qui nous accable  quotidiennement, cette bonne nouvelle a de quoi nous réjouir (surtout en cette saison). Voilà au moins une virginité dont la reconstruction ne prête pas à sourire. Ce constat encourageant  ne signe pas la fin de nos efforts en ce domaine – loin de là ! Il faudra encore tenir  ce régime pendant plus de quarante années si on veut parvenir à la complète résorption du fameux trou. Mais elle montre au moins que les dérèglements climatiques ne sont pas inéluctables, pour peu que nous prenions au sérieux les risques dont ils sont porteurs. Et, dans ce combat-là, chacun de nous est concerné. C’est encore la meilleure attitude à adopter si nous voulons garder notre Terre habitable pour les siècles à venir.

 

 

                        Jacques LUCCHESI

28/06/2016

Brexit : vers une crise européenne

           

 

Ah ! Nous nous en souviendrons de ce référendum anglais pour ou contre le maintien dans l’Union Européenne. Donc l’Europe Fédérale, après des années d’expansion, va connaître son premier morcellement, sa première sécession. Et avec quel départ ! La Grande Bretagne, la cinquième économie du monde, l’un de ses plus grands états, sa tête de pont Atlantique avec les USA.

Jusqu’au bout, comme tant d’autres en France et en Angleterre, je n’ai pas voulu croire à une telle possibilité. D’autant que ces derniers jours, après l’assassinat de Jo Cox, l’avantage allait de nouveau dans le camp du « Remain ». Aussi, lorsque j’ai appris la nouvelle, vendredi matin, j’ai éprouvé un mélange de déception et de colère. Quoi ! Son sacrifice aura finalement été vain. Quoi ! Une majorité, parmi les Anglais, avait gobé les couleuvres de Nigel Farage et Boris Johnson sur la souveraineté et l’immigration. Comment peut-on croire que le plombier polonais plombe l‘économie britannique, alors que c’est cette main-d’œuvre bon marché qui a fait, précisément, son embellie ? Comment peut-on penser que l’Angleterre soit soumise, pieds et poings liés, à Bruxelles, elle qui n’a jamais cessé, depuis son adhésion en 1973, de demander et d’obtenir des accommodements qui sont regardés comme autant de privilèges par d’autres pays européens ?

Il faut croire que ce n’était pas suffisant pour le petit peuple qui a voté majoritairement « out », remonté  - non sans raison - contre les élites technocratiques, excédé par l’opacité des lois européennes. La faute à qui ? A ceux, premièrement, qui n’ont pas pris le temps de leur expliquer clairement les avantages et les contraintes de la construction européenne. A David Cameron, ensuite, lui qui a eu l’idée de ce référendum pour conserver sa crédibilité au sein de son parti. L’Histoire jugera.

Quoiqu’il  en soit, les jeux sont faits et il va falloir désigner à Londres un nouveau chef du gouvernement, procéder aussi aux régulations administratives qui s’imposent des deux côtés de la Manche. Cela va prendre du temps et mobiliser des armées de juristes. Après quoi, les Anglais (qui continueront, forcément, à commercer avec l’Europe) vont redécouvrir les barrières et les taxes douanières, les produits plus chers à l’importation, un marché de l’automobile réduit, des prix à la hausse, un pouvoir d’achat en baisse. Ils ne bénéficieront plus des subventions européennes et ne récupèreront pas, pour leur usage propre, le montant global des impôts qu’ils versaient en contrepartie à Bruxelles, comme le leur a fait croire le perfide Nigel Farage – lequel a dû, depuis, confesser son mensonge. 

Déjà, à l’annonce du Brexit, la Livre a perdu 10% de sa valeur et elle risque fort de continuer à chuter. Et la City, si fière de son rayonnement financier, ne peut que perdre sa primauté européenne avec le repli vers le continent de ses institutions bancaires. A cela s’ajoute la perspective d’autres référendums, comme ceux que préparent l’Ecosse et l’Irlande du Nord pour leur maintien dans l’Union Européenne. Si tel est le cas – et on ne voit pas ce qui pourrait les en empêcher maintenant -, la Grande Bretagne n’aura plus rien d’une grande nation, amputée d’un tiers de son territoire actuel.

Voilà les principales conséquences de ce vote orienté par les apôtres du nationalisme et de l’intolérance. Oui, le 24 juin 2016 restera comme un jour funeste pour l’Europe. A moins que celle-ci ne profite de cette crise pour redéfinir ses propres critères de fonctionnement et d’admission. Vers plus de transparence et moins de libéralisme, comme on veut encore l’espérer.     

 

                                                                           

               Jacques LUCCHESI

24/06/2016

Le choc

 

Jean-Baptiste Salvaing, commandant de police âgé de quarante-deux ans, a été assassiné chez lui dans son pavillon de Magnanville par un islamiste se réclamant de l’E.I. Après l’agression sauvage à coups de couteau, Larossi Abballa s’est retranché dans la maison pour y séquestrer l’enfant du couple et la compagne de J-B Salvaing, Jessica Schneider, trente-six ans, elle-même fonctionnaire de police, tuée elle aussi à l’arme blanche avant que les agents du Raid puissent enfin neutraliser Abballa sous les yeux d’un gamin de trois ans et demi, survivant à ce carnage et dans un état de choc avancé.

Voilà, résumée comme une dépêche d’agence de presse, la tuerie atroce qui a sidéré une fois encore la France. On savait que le pays était entré dans un processus d’attentats aveugles et qu’à tout moment nous serions cueillis à froid par à une nouvelle horreur. Après les carnages de Charlie Hebdo et du Bataclan et autres terrasses de café le même jour, c’est donc deux policiers qui sont atteints mortellement et avec eux le corps même de la police nationale. Il apparaît que Daesh s’en prenne désormais à l’incarnation même de l’état républicain. La nation tout entière est sous le choc. On le serait à moins. Après les journalistes et dessinateurs de presse, la jeunesse du pays et nos deux policiers, on peut hélas penser que cette liste s’allongera, que juges, intellectuels, opposants politiques à Daesh sont désormais dans son viseur…

Cette guerre joue sur nos nerfs. On sait aussi que la notion de « loup solitaire » a fait long feu. Les assassins ont toujours fait allégeance au djihadisme et aux chefs de l’E.I. On peut aussi penser (voir Orlando aux USA) que plus Daesh réduit son territoire face à l’intervention armée, plus il aura recours aux attentas ciblés chez nous et dans tous les pays en guerre contre lui. Ce qui veut dire pour nous qu’il va nous falloir apprendre à vivre avec cette épée de Damoclès. Et pour nos gouvernants, que vigilance, fermeté et dureté à l’égard de ces ennemis de l’intérieur, devront être scrupuleusement respectés. La morosité était à son comble, mais là, c’est un vertige qui nous prend. Quand s’arrêtera ce cauchemar qui dure et prend nos vies ?

 

                         Yves CARCHON