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21/06/2016

Bruissements (64)

 

 

Brexit : la nouvelle a frappé les Anglais de plein fouet – et le reste du monde dans la foulée. Jo Cox, 41 ans, députée travailliste et ardente militante du maintien de son pays dans l’UE, a été assassinée jeudi dernier par un déséquilibré. L’homme, un marginal de 51 ans, partisan du Brexit lié à des groupuscules d’extrême-droite, lui a tiré dessus à trois reprises ; et comme si cela ne suffisait pas, il l’a encore poignardée, alors qu’elle gisait au sol, avant d’être enfin maitrisé. Assurément, un crime indigne dans un grand pays démocratique. Du coup, pour rendre hommage à la victime, David Cameron a suspendu quelques jours la campagne pour le référendum. Il se tiendra, malgré tout, jeudi 23 juin et, l’émotion aidant, il pourrait bien faire pencher la balance en faveur du « Remain ». Ce que nous souhaitons (presque) tous de ce côté-ci de la Manche.

 

Rome : On votait également en Italie, ce dimanche. Des élections municipales qui ont vu la percée du mouvement populiste Cinque Stelle de Beppe Grillo. A Rome, c’est l’une de ses candidates, l’avocate Virginia Raggi, 37 ans, qui a remporté haut la main la mairie de la Ville Eternelle. Elle devient, du même coup, la première femme à occuper ce considérable fauteuil. Tandis qu’à Turin, c’est Chiara Appendino, 31 ans, qui a détrôné Piero Fassino, 66 ans, maire sortant et représentant du parti Démocrate. Un rude coup pour le chef du gouvernement Matteo Renzi qui a  reconnu la défaite de son parti. Reste à savoir quelle stratégie il compte adopter face à un mouvement anti-système qui est, à présent, la deuxième force politique du pays.

 

Grèves : De leur côté, François Hollande et Manuel Valls, jugeant qu’il n’y avait plus rien à retrancher à leur loi-travail, ont décidé d’interdire les manifestations à venir. Officiellement, ces sont les débordements de ces dernières semaines auxquels ils veulent ainsi mettre un terme. Mais la mesure est grave, voire inédite dans une démocratie comme la France. Car le droit d’exprimer son mécontentement dans la rue est inscrit depuis longtemps dans notre code social. Et le suspendre marque un pas de plus dans la dérive sécuritaire de l’actuel gouvernement. Si la Droite a accueilli favorablement cette mesure, la quasi-totalité de la Gauche l’a rejetée. Loin de se démonter, les principaux syndicats ont lancé un nouvel appel à manifester les 23 et 28 juin prochains. Un début d’été qui promet de chauffer, du moins sous l’angle social.

 

Médicaments : « Avec l’immobilier et le pétrole, quel est l’un des marchés les plus rentables ? La maladie ». C’est l’un des slogans-chocs de la nouvelle campagne de Médecins du Monde contre le coût exorbitant des médicaments en France, particulièrement ceux indispensables au traitement de la leucémie et de l’hépatite C. Pour ces deux maladies, le prix annuel du traitement revient à environ 40 000 euros pour un patient. On imagine aisément quelles marges bénéficiaires peuvent réaliser les laboratoires qui les commercialisent. Voilà de quoi ruiner notre système de protection santé. De nombreux médecins ont déjà pris l’initiative de dénoncer publiquement ces abus.  Evidemment, l’industrie pharmaceutique a réagi par la bouche de son représentant,  Philippe Lamoureux, qui s’est dit scandalisé par cette campagne de diffamation. Il n’y a que la vérité qui fâche. Quel gouvernement osera s’attaquer de front à ce scandale. En attendant, on peut au moins signer la pétition de Médecins du Monde sur le Net. Et la diffuser largement.

 

Longchamp : Il y a quelques temps de ça, nous nous faisons l’écho d’une association marseillaise en lutte contre la société Q Park et la municipalité des 4eme et 5eme arrondissements, désireuses de construire un parking sous l’aile-nord du jardin Longchamp. Ce combat – que nous soutenons sans réserve – est loin d’être clos. C’est ainsi que, la semaine dernière, un groupe de militants est venu au jardin avec l’intention – pacifique- d’y planter un poirier (on ne s’étendra pas sur la symbolique de cet arbre). A leur vue, les gardiens ont fermé précipitamment les portes du lieu, bloquant ainsi les riverains qui se trouvaient encore dans l’enceinte. Après une demi-heure de pourparlers, la situation s’est enfin débloquée, tout comme les portes du jardin ; ce qui a permis aux uns de sortir et aux autres d’entrer pour accomplir leur mission de reboisement. Une anecdote plutôt cocasse mais qui ne doit pas cacher les enjeux de ce bras de fer qui dure depuis plusieurs années. Car le  jardin Longchamp est le seul espace vert du centre-ville marseillais. C’est donc la qualité de vie de ses habitants qui est menacée - avec l’aval de leurs élus -  par le lobby de l’automobile. Sans nul doute un autre scandale moderne.   

 

Erik PANIZZA

17/06/2016

Orlando

 

 

 

Les tueurs du Bataclan, en novembre dernier, ont-ils fait un émule avec Omar Mateen, cet américain d’origine afghane qui a ouvert le feu dans une boite gay d’Orlando (Floride), durant la nuit de samedi à dimanche ? On peut le penser puisque jamais encore, aux USA, ce scénario épouvantable ne s’était déroulé dans un établissement nocturne. Le bilan est très lourd : quarante neuf  morts et plus de cinquante blessés. Un record, même dans ce pays fréquemment endeuillé par les armes. Quelques heures après ce massacre, de façon très opportune, l’EI a adoubé comme un de ses combattants le tireur fou – lui-même abattu par la police au terme de trois heures d’affrontement. Mais si celui-ci avait des sympathies manifestes pour Daesh, la piste d’une homosexualité mal vécue n’est pas exclue, non plus, par les enquêteurs.

On reste consterné devant tant d’intolérance et de haine. Car, dans tous les cas, elle est la principale cause de cet acte démentiel. Haine pour le mode de vie occidental et sa liberté de mœurs, dont l’homosexualité est certainement l’expression la plus emblématique. Du reste, nous savons bien, tant aux Etats-Unis qu’en France, qu’elle n’est pas abhorrée que par les seuls musulmans. Au delà du gâchis humain, ce nouveau meurtre de masse pose quelques questions à l’Amérique et à ses représentants politiques. Si Hillary Clinton a rapidement exprimé son soutien à la communauté gay, Donald Trump, en revanche, a mis l’accent sur la sécurité, réitérant sa proposition d’interdire le territoire américain à tous les musulmans s’il venait à être élu. Ce scénario démontre, néanmoins, l’inanité de sa vision sécuritaire. Nul besoin, pour Daesh ou Al Qaïda, d’exporter vers les USA (ou vers l’Europe) des terroristes syriens et irakiens : il y a suffisamment de citoyens américains de confession musulmane pour se charger du travail sur place, pour peu qu’ils aient subi au préalable un bon lavage de cerveau. Le candidat républicain est d’autant plus critiquable qu’il est un chaud partisan du droit à posséder une arme. Avec lui, le deuxième amendement de la constitution américaine n’est pas près d’être modifié ou aboli. Mais on voit bien, encore une fois, que la justification de l’auto-défense ne résiste pas à l’épreuve des faits ; que les armes automatiques en vente libre profitent bien davantage aux agresseurs qu’aux agressés. Le renforcement de la sécurité passera forcément par une limitation du commerce des armes dans ce pays.

 

 

                                     Jacques LUCCHESI

14/06/2016

Des bleus partout

 

  François Hollande aime et connaît le foot. Il a rencontré Didier Deschamps et toute l’équipe des Bleus. Il leur a demandé de gagner pour la France. Bigre : voilà nos Bleus pris en otage ! Condamnés à gagner pour combattre la déprime nationale ! Il fallait y penser. Des bleus, depuis son arrivée à l’Elysée, François Hollande en a eu son comptant… D’abord la pluie. Encore, toujours la pluie. La gadoue, la gadoue. Un point au moins pour lui : jouer sur un terrain glissant est certes difficile. Aujourd’hui, c’est bien pire : les inondations, le bateau gouvernemental qui prend l’eau, Valls et Macron, nos deux avants jouant perso, s’épiant comme deux joueurs alors qu’il leur faudrait plutôt marquer à la culotte l’équipe adverse... Le capitaine Hollande a bien du mal à resserrer les rangs de la défense arrière. Il faut dire que les spectateurs sont descendus sur le terrain… des luttes, en grève ou à refaire le monde à Nuit debout. Quelle débandade ! Le goal Sapin lâche du lest et laisse filer la balle dans les filets (pas de crédits pour la Recherche, puis, allez si, le temps que le ballon rentre dans la lucarne !). La ligne d’attaque devrait sans doute se recentrer, de même qu’en taclant l’UMP nos gouvernants pourraient se donner une chance d’au moins égaliser. On se demande si les arbitres ont encore des cartons (je parle de ceux siégeant au Conseil constitutionnel) ou même s’il ne faudrait pas siffler la fin du match. Bref, on comprend Hollande pour qui plus rien ne tourne rond (sauf peut-être un ballon) et qui s’en remet donc aux dieux du stade. Pourront-ils l’entendre et l’aider à sortir dignement des fastes élyséens ? Il semblerait hélas que même le football ne soit plus en mesure de l’aider à sortir de sa cuisante défaite. Et de son incapacité à gouverner la France.

 

        Yves CARCHON

 

15:10 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : foot, déprime, ballon, stade