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21/01/2014

Du bon usage du scooter

 

Le scooter, on le sait, permet non seulement de slalomer mais de se faufiler dans le trafic à seule fin d’aller vite. Dans la jungle des villes, on ne peut le bouder : il donne à son propriétaire une grande liberté. De plus, on ne circule que casqué, souvent bien protégé du froid et des chocs divers, presque invisible, pour ainsi dire incognito... Il n’est donc pas aussi extravagant que notre Président ait adopté ce mode de véhicule. En politique, il a su avancer à visage couvert, jouant l’homme normal, blagueur et amuseur  dans les banquets républicains à la manière d’un radical-socialiste, entre la poire et le fromage. Slalomer semble donc dans ses cordes. On l’a vu lors de sa conférence de presse : fonceur, mais esquivant ce qui risquait de le freiner dans ses réponses aux journalistes. Donc, le scooter lui allait comme un gant. C’est en tout cas ce qu’il pensait. Erreur : il y eut Closer dont il ne faut gloser. Le tapage médiatique n’a pas fini de dénoncer dieu sait quelle faute de goût dont notre Président aurait été coupable. A cela je réponds : ne peut-il s’égayer ? Son intrigue amoureuse fait certes un peu désordre mais que cherchent donc tous les tartuffes qui s’égosillent ? Tenter de profiter, sinon d’une faute de goût, mais d’une légèreté à des fins politiques ? L’image du Président volage et amoureux rappelle d’autres affaires dont on est tant prodigue en France... C’est dans notre pays que des auteurs comme Labiche, Feydeau, tant d’autres encore ont triomphé. Cet épisode d’alcôve aurait évidemment gagné à demeurer privé. Hélas pour Hollande et pour l’encore première dame : la feuille de papier closets a jeté en pâture leur trop humaine intimité !

 

                           Yves CARCHON

 

17/01/2014

Ah, cette anomalie qu’est l’homme !

 

Il est de ces déclarations qui font froid dans le dos. On en entend ici et là des vertes et des pas mûres. Mais là, voilà qui laisse pantois ! Dernièrement (cela date de deux ou trois jours) l’un des gourous-olibrius de Google a déclaré d’une voix docte : « La vie privée est une anomalie ». Oups ! Voilà qui nous rappelle les pires moments de la période totalitaire, qu’ils soient nazis ou communistes. L’instinct grégaire, c’est justement ce que les sieurs Hitler, Mussolini, Staline flattèrent tragiquement. Aujourd’hui, il semble sinon mener le monde du moins largement inspirer les prophètes du Net... Proférer sans ambages une telle énormité ne semble pas avoir choqué grand monde, comme si tout pouvait être dit du moment que l’on traite de la « communication de demain ». La communication, encore un mot qui fait florès, qu’en d’autres temps on traduisait par : propagande. Aujourd’hui, le conditionnement se veut résolument feutré, subliminal, d’autant plus dangereux qu’il ne heurte plus personne et qu’il semble intégré par nos consciences lasses ou endormies. La fascination de l’écran – TV, PC, jeux vidéos – nous abrutit inéluctablement. Souvent, on en ressort groggy, décervelé comme d’un match de boxe. Nous vivons tous comme des moutons, n’écoutant plus que les sirènes qui nous séduisent par leur accès facile et ô combien ludique, en oubliant qu’un jour nous entendrons les chiens. Pas les chiens de berger ! Non, ceux qui chasseront les plus conscients d’entre nous tous qui auront échappé au Grand Programme de la Toile. On devrait se méfier d’un tel mot : une toile peut être d’araignée et donc on peut s’y engluer et y mourir. Il sera temps alors de dire que l’Homme lui-même est une anomalie. Une drôle d’anomalie puisque qu’il ne sera plus !

                             Yves CARCHON

14/01/2014

Hollande dans la tourmente

 

               

 

 

 Entre le programme de campagne d’un candidat et son application, lorsque celui-ci arrive au pouvoir suprême, il y a toujours eu un clivage, tellement la réalité d’un pays est complexe, irréductible dans tous les cas à quelques propositions théoriques, fussent-elles sincères et bien argumentées. Cette fatalité se reproduit à chaque élection d’un nouveau président et l’on serait bien naïf – ou bien hypocrite – de s’étonner devant les difficultés actuelles du chef de l’état. Mais si gouverner, c’est toujours trahir, il n’en reste pas moins que François Hollande a une rare capacité à surprendre, tant ses alliés que ses adversaires. Ainsi, la notion de « pacte de compétitivité » qu’il a avancé, peut-être imprudemment, lors de ses vœux présidentiels du 31 décembre, confirme si besoin était le changement de cap de sa politique. Ironie du sort : elle lui aura au moins valu l’assentiment quasi généralisé des ténors actuels de l’UMP – à l’exception notable de Jean-François Copé qui trouve le président encore trop à gauche. Et Pierre Gattaz, le patron des patrons, n’a pas manqué de saisir la balle au bond. 100 milliards d’euros d’exonération de charges patronales pour la création d’un million d’emplois sur cinq ans : la belle affaire que voilà ! Cela reviendrait, pour l’état, à avancer aux entrepreneurs la somme de 100 000 euros pour chaque nouvelle embauche, avant même la moindre commande augurant une relance économique. Le travail a un coût, mais tout de même…Du reste, nous savons depuis longtemps que les mesures prises en faveur de l’emploi profitent rarement aux travailleurs, ni d’ailleurs aux consommateurs, comme l’a montré, sous le quinquennat Sarkozy, l’abaissement de la TVA pour les restaurateurs. Entre l’ancien et l’actuel président, il y a d’ailleurs plus d’une similitude. L’un comme l’autre ont été poussés, en cours de mandat, à revoir leurs positions de départ : plus de social pour Sarkozy et plus de libéralisme pour Hollande. L’un comme l’autre ont engagé le pays dans des conflits coûteux et incertains de valeurs : Sarkozy en Afghanistan et Hollande en Afrique. Mêmes dérives vers la « pipolisation » de leurs vies sentimentales respectives : un divorce suivi d’un mariage pour Sarkozy, une liaison abusivement commentée pour Hollande. En somme, tout cela fait de l’actuel locataire de l’Elysée un président parfaitement normal.

 

                         Bruno DA CAPO