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06/01/2015

2015, année de tous les combats !

 

 

C’est reparti pour une année ! 2015 sera une année combattive, a décidé François Hollande. Tant mieux ! Mais qu’allons-nous combattre ? Le chômage, l’immigration qui nous arrive par cargos entiers, la pauvreté, la tyrannie, l’obscurantisme ? Non : nous allons devoir vaincre nos peurs, nos angoisses, la dépression qui guette notre pays. Cela suffit : nous devons nous armer de courage pour retrouver confiance en nous pour affronter les grands défis qui s’ouvrent à nous, n’oubliant pas que nous restons encore un grand pays dans ce bas monde ! C’est en substance le message de notre Président en ce début d’année. Il faut avoir la foi des conquérants, même si l’on sait que l’année à venir sera peut-être pire que 2014 ! Mais chut, ne désespérons pas Billancourt, montrons-nous optimistes ! C’est le mot que semble s’être passé toutes les radios-TV de l’Hexagone. Ne nous flagellons plus ! Croyons en notre étoile ! Parlons de ce qui marche, taisons un peu, beaucoup ce qui ne marche pas ou plus ! Après une année névrosée, on nous demande de positiver toute chose, de renouer avec l’espoir...Le pourra-t-on ? Cette simple interrogation va à l’encontre du but recherché ! Que faire, qu’écrire pour que nous finissions par oublier tout ce qui ne va pas et ne garder que les moments bénis du quinquennat Hollande ? Autant dire aujourd’hui que cette mission s’avère déjà proprement impossible, ici, dans les colonnes du Franc Tireur, (lues peut-être en haut lieu...), et où l’esprit critique reste et devra rester d’autant plus aiguisé que l’on devra fatalement parler des choses qui ne vont pas ! En attendant, je souhaite malgré tout une bonne année à nos lecteurs fidèles !

 

                                        Yves CARCHON

02/01/2015

Politique et météorologie

                      

 

 La France a froid. A peu près comme tous les hivers. Elle a froid comme elle avait chaud six mois plus tôt. Tout cela est, après tout, très normal, sauf que depuis quelques jours, les changements de température font la une de tous les journaux télévisés. Cinq ou six degrés en moins, des chutes de neige qui retardent la circulation dans les régions montagneuses et l’on croirait presque que le pays tout entier est paralysé comme après une véritable catastrophe naturelle. Du coup, les problèmes du monde actuel sont relégués au second plan : la guerre démentielle en Irak et en Syrie, la fracture ukrainienne, les critiques de Poutine envers l’OTAN qui se rapproche un peu trop de ses frontières. Et ne parlons même pas des vociférations paranoïaques de Kim Jong Un contre Obama. En  l’espace d’un week-end, tout cela est devenu moins urgent, moins intéressant que l’hiver et ses frimas. On redécouvre soudain les réalités les plus basiques de la vie. Le froid, ça nous affecte tous d’une façon ou d’une autre. Et charité bien ordonnée….L’ennemi n’était pas là où on le croyait. On l’imaginait hors de nos (poreuses) frontières; il est juste  au coin de la rue, sous la forme d’une plaque de verglas. Il est vrai aussi qu’on nous a tellement parlé de réchauffement climatique que nous sommes surpris quand les fleurs n’éclosent pas en décembre. Finalement, la nature n’est pas si folle. Mais alors, où est l’erreur ? Et de nous tourner comme un seul homme vers les présentatrices météo : non plus pour détailler leurs courbes et leurs tenues vestimentaires mais pour écouter religieusement leurs prévisions : « Mardi, la  perturbation devrait s’étendre  aux régions situées en dessous de la Loire. Mais un redoux est prévu pour le week-end prochain grâce à l’anticyclone en provenance de  la Manche. » Voilà, la grand-messe du temps présent. Voilà nos nouvelles pythonisses. La météorologie est désormais la reine des sciences, surtout à chaque solstice. On a fini par comprendre que l’être humain est bien plus influencé par les variations climatiques que par les positions astrales. La carte du ciel n’est plus celle des astrologues. Dans le cœur des Français, Catherine Laborde a triomphé d’Elisabeth Tessier. Si le froid perdure,  ce sont les statistiques économiques et leurs oiseaux de malheur (comme François Lenglet) qui seront relégués aux oubliettes. Quand on souffle sur ses doigts, on ne pense plus au « trou » de la  Sécurité Sociale et à tout ce qui va augmenter en ce début d’année. Et la politique dans tout ça ?  Tout comme le trêve des confiseurs, la neige c’est du pain bénit pour nos dirigeants. Elle leur permet de se faire oublier un peu et - pourquoi pas ? -  de prendre des vacances d’hiver. Momentanément, ils laissent la nature parler à leur place. Tant qu’elle ne produit pas de véritable évènement…

 

 

                             Jacques LUCCHESI

26/12/2014

Faut-il brûler Eric Zemmour ?

           

 

  Depuis le succès colossal de son « Suicide français » (Près de 500 000 exemplaires vendus à ce jour), Eric Zemmour vit en permanence sous le regard des médias. Ce n’est d’ailleurs plus en tant que journaliste qu’il fait la tournée des plateaux de télévision mais en tant que « penseur » de son époque et, à ce titre-là, il multiplie les déclarations alarmistes. A ce jeu-là, il y a forcément des glissements dangereux. Le dernier en date fut au cours de cet entretien donné au « Corriere Della Sera », le 30 octobre dernier, où il évoquait à mots couverts la possibilité d’un rapatriement massif de tous les étrangers excédentaires en France. Le spectre de la déportation a aussitôt ressurgi dans les esprits et – quoique de l’aveu même du journaliste italien Stefan Montefiori, Zemmour n’ait jamais prononcé ce mot durant leur conversation -, il a entrainé une levée de boucliers contre le polémiste. Pas en Italie mais en France où des associations antiracistes – la LICRA en tête – lui sont tombées dessus, demandant son éviction pure et simple de la sphère publique. Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a pris cette demande au sérieux et envisage des sanctions contre le réactionnaire le plus médiatisé du moment. Zemmour dérange et c’est sans doute   la clé de son succès actuel.  Est-ce une raison valable pour le censurer ? Sûrement pas ! Car, dans ce cas, notre démocratie nierait ses valeurs de pluralité et de tolérance, tombant ainsi dans le piège de ses détracteurs. S’il faut combattre Eric Zemmour, ce n’est pas en lui confisquant la parole mais en l’affrontant sur son propre terrain : celui des idées. Les siennes, on le sait bien, relèvent moins de la raison que de l’affectivité et de la nostalgie pour une époque qu’il n’a pas vécue ; une époque qui aurait d’ailleurs pu lui être fatale, vu ses origines juives. Ce sont les idées d’un homme en recherche de repères, qui a développé une vision figée de l’histoire. Autrement dit, un examen approfondi de ses thèses devrait permettre assez facilement de les déconstruire une à une. Encore faut-il faire ce travail et oser le débat public avec lui. Et c’est bien ce que n’ont pas fait, jusqu’à présent, tous ceux qui le vouent aux gémonies un peu trop arbitrairement.

 

 

                      Bruno DA CAPO