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13/05/2013

Bruissements (20)

 

 

 

 

 

Austérité : que les politiques d’austérité ne soient pas propices à relancer la croissance, la plupart d’entre nous le savions intuitivement. Cela vient d’être confirmé par un trio d’économistes américains dans un article dûment intitulé, « une forte dette publique freine-t’elle substantiellement la croissance ? ». Réfutant les assertions de deux autres confrères (qui, eux, avaient signé en janvier un article justifiant l’austérité), le redoutable trio a ainsi fait apparaître leurs erreurs dans le traitement des données et même l’exclusion de certains chiffres qui ne corroboraient pas leurs thèses. Selon eux, la croissance resterait à un niveau de 2,2% même dans les pays endettés à plus de 90% - alors que les deux autres la situaient à -0,1%. De quoi apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui ne croient guère au discours officiel sur la crise. La question est bien de savoir, à présent, ce que les états et les institutions supra-nationales feront de ces chiffres – osons le mot - révisionnistes. Vieille histoire… 

 

Rixe : des députés qui se mettent sur la gueule en pleine assemblée, on avait déjà vu ce genre d'images à la télé, mais elles provenaient de Russie ou, plus récemment, d'Amérique du sud. On croyait qu'en France, ce genre d'expression directe n'était plus à la page. Une erreur, certainement, au vu des passions qu'ont provoqué, au Palais Bourbon, les trop longues soirées d'avril consacrées au vote de la loi instituant le mariage homosexuel. Quelques députés UMP emmenés par Christian Jacob  en sont ainsi venu aux mains avec des collègues du camp socialiste (on ne sait pas ce qu'ils avaient bu pour être échauffés comme ça). Pas trop de casse, heureusement, sinon celles des lunettes d'une rédactrice qui s'était interposée entre eux. Mais ce débordement en dit long sur les tensions qu'aura soulevé, jusque dans le landernau politique, une loi qui ne fait pourtant qu'accompagner l'évolution des mœurs. Voilà la France maintenant alignée sur  la position d'une dizaine de nations européennes, dont la très catholique Espagne.

 

Pèlerin : Notez bien qu’il y a d’autres façons d’entretenir sa forme quand on est député. Prenez, par exemple, Jean Lassalle. Ce dynamique sexagénaire est rien moins que député des Pyrénées Atlantiques et vice-président du Modem – ce qui le situe d’emblée du côté des êtres rares. Sa condition physique, il la doit à la marche à pied et, le bougre, il n’est pas économe de ses pas. Depuis le 10 avril dernier, il a entrepris son propre tour de France et compte bien ainsi rallier Lens, dernière étape de son périple. Il sait, néanmoins, prendre le temps nécessaire pour deviser  avec les élus et les habitants des communes qu’il traverse car, c’est bien connu, du dialogue jaillit la lumière. Homme de terrain  s’il en est, ce pèlerin original cherche, lui aussi, des solutions pour sortir la France de la crise. Cela aboutira sans doute à la publication prochaine d’un cahier de doléances. Sans vouloir mettre un frein à sa bonne volonté politique, nous lui rappellerons quand même qu’un député est d’abord un élu local. Et qu’à trop s’éloigner du cadre géographique de sa mission, on risque d’en oublier les problèmes spécifiques. Jean Lassalle : un homme à suivre, certainement.

 

Le printemps des cons : l'affaire a égayé l'actualité de ces deux dernières semaines. Quelques facétieux adhérents du syndicat de la magistrature avaient épinglé, sur un mur de leur bureau, les photos des membres de l'ancien gouvernement jugés particulièrement néfastes ou ridicules – comme Nadine Morano ou Brice Hortefeux. A peine révélé, cet original collage a déchaîné les foudres de l'UMP qui a crié à l'indignité et  y a vu la preuve irréfutable de l'hostilité de la magistrature vis à vis de Nicolas Sarkozy. La polémique a été relancée, lundi dernier, par le discours de Jean-François Copé à ses militants. Toujours soucieux de prendre une pose de leader dans son camp, il est donc revenu sur cette supposée cabale et a prédit à la majorité « un printemps des cons », appelant le peuple de droite à l'insurrection. L'expression aura-t'elle la même prospérité que le fameux « dîner de cons » ? En tous les cas Copé, pour une fois, a des chances de ne pas se tromper. Car, injure ou pas, ils sont nombreux en France ceux qui aspirent à le prendre au mot.

 

Canular : Gérald Dahan aime bien les canulars téléphoniques et nous lui reconnaissons, en ce domaine, beaucoup de talent. L’an dernier, c’est Nadine Morano qui en avait fait les frais, avouant à l’imitateur – lequel s’était fait passer pour Louis Alliot, le numéro deux du FN – sa sympathie pour Marine Le Pen. La semaine dernière, c’est Patrick Devedjian, président du Conseil Général des Hauts de Seine, qui s’est ainsi fait piéger à propos de l’affaire Guéant. Croyant parler à Manuel Valls, il a confirmé sans trop de peine que les 500 000 euros empochés par l’ex-ministre de l’intérieur ne venaient pas – mais qui en doutait ?– de la vente de ses tableaux. Contacté lui aussi par Dahan alias Valls, le principal intéressé s’est toutefois montré plus finaud, se contentant de lâcher que ce serait à la justice d’en apporter la preuve. Moins on en dit, mieux on se porte, n’est-ce pas ? Surtout à ce petit jeu du faux pour savoir le vrai. M’est d’avis que  Gérald Dahan va devoir, à l’avenir, redoubler d’ingéniosité pour parvenir à ses fins, tellement ses victimes potentielles sont désormais sur leurs gardes. Du reste, qu’un imitateur puisse, dans ce pays, devenir la nouvelle terreur de la classe politique n’est pas sans poser quelques questions, non ?

 

 

                                                Erik PANIZZA

14:56 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0)

03/05/2013

Le mausolée des cons

 


Qu’est-ce qu’un con ? Vaste question ! Etymologiquement : « qui va avec ». Mais avec quoi et surtout avec qui ? C’est là que le brouillage commence... A droite, à gauche, au centre. Les extrêmes ne sont pas mal dans leur recrutement... La politique comme l’art, la religion a aussi ses adeptes...On peut ainsi être aux manettes et l’être, comme on en trouve au café du Commerce... On a tous le nôtre de Mur, pas forcément sous forme d’affiches dans un local syndical... et on le sait assez fourni ! Chaque jour, il s’allonge d’un nom, voire de deux ou trois noms. Exemple : quand on regarde la télé, on en fait provision d’abondance. Certaines chaînes sont spécialistes. C’est sans doute là qu’ils trouvent à exprimer au mieux leur singularité. Les jeux télévisés sont leur havre de gloire. Il y en a aussi à la radio, mais là on ne peut pas les voir. On les entend, ce qui nous ouvre d’autres horizons... Mais leur meilleur terrain de jeu, c’est la vraie vie. Et là, c’est leur apothéose ! Au bistrot, dans la rue, au volant, au guichet de la poste, là ils semblent faire chorus et se liguer pour faire front... Qu’on m’entende, qu’on comprenne : ils vous demanderont toujours un peu de com-passion, chercheront votre com-pagnie, com-ploteront pour qu’on ne parle que d’eux. Comble du comble : ils s’excuseront même de n’être que ce qu’ils sont. Pour ce qui me concerne, il m’arrive parfois de rajouter mon nom au Mur, non par auto-flagellation mais par lucidité. Je tente bien sûr de le gommer en me montrant plus con-vivial et plus con-fiant en la nature humaine. A tort. Il m’arrive de rêver à un grand mausolée où même nos gloires et héros nationaux pourraient y figurer. Nous avons bien le Panthéon, l’Académie française, l’ENA, le Centre Pompidou. Pourquoi ne glorifierait-on pas l’illustre Compagnie ? Brassens à sa façon a su le faire : même les neiges d’antan en étaient bien pourvues !

 

                                           Yves CARCHON

15:53 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : con, mur, ena, brassens

24/04/2013

Boston, USA

 

                         

 

 

 Ce fut sans doute l’information la plus répétée, la plus commentée de la semaine dernière. Deux bombes artisanales – mais très destructrices – explosant à quelques minutes d’intervalle à la fin du marathon de Boston, lors du Patriot Day, trois morts, plusieurs dizaines de blessés et d’immenses interrogations. Pourquoi un tel attentat ? Emanait-il d’un groupe affilié à Al Qaida ou de l’extrême-droite américaine ? Dans le même temps ou presque, des attentats dix fois plus meurtriers se produisaient en Irak, en Syrie et au Pakistan. Mais leur retentissement ne devait jamais arriver à la une des médias, irrésistiblement repoussé vers les oubliettes de l’information, occultés par ce nouvel attentat qui endeuillait, même à minima, les USA et, à travers eux, l’ensemble des démocraties du monde. Lesquelles se sont déshabituées de la violence aveugle sur leurs territoires. Scandaleuse violence qu’elles cherchent par tous les moyens à tenir à distance, pas toujours victorieusement hélas. Ceci explique l’émotion provoquée par l’attentat de Boston et sa feuilletonesque couverture médiatique. Ses auteurs nous sont maintenant bien connus. Deux frères de 26 et 19 ans, deux jeunes hommes d’origine tchétchène – c'est-à-dire européenne –, Américains de fraîche date mais apparemment bien intégrés, musulmans qui s’étaient progressivement radicalisés via Internet et qui étaient déjà, du moins pour l’aîné, dans le collimateur du FBI. Autrement dit, des terroristes en herbe, des amateurs néanmoins très dangereux, comme ils devaient le prouver. Depuis, l’aîné est mort et le cadet dans un état grave après son arrestation. Ce qu’il a pu dire aux policiers élimine la thèse d’une organisation complexe derrière eux, confirme qu’ils ont agi de façon indépendante et c’est bien toute leur folie. Car leur détermination au terrorisme relève de la pathologie mentale. Pensaient-ils ainsi changer l’ordre et le sens du monde ? Aucun attentat, aussi monstrueux soit-il, ne peut y prétendre. En revanche, il bouleverse irrémédiablement l’existence de gens paisibles et de leurs proches. Il ajoute seulement un peu plus de violence et de souffrance dans un monde qui en est déjà saturé. D’où qu’on l’aborde, cette affaire génère un sentiment d’absurdité et de gâchis humain. Si ces jeunes Français qui vivent eux aussi un sentiment d’écartèlement entre deux cultures, qui cherchent à employer d’une façon ou d’une autre leur énergie, pouvaient en tirer la leçon…

 

 

                                Bruno DA CAPO    

13:39 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boston, attentat, terroristes, fbi