15/01/2016
Qui lit à l’Elysée ?
Les commémorations ce suivent en ce mois de janvier. François Hollande, dit le Petit, se tourne vers François le Grand qui repose à Jarnac. Pense-t-il trouver un nouveau souffle et une inspiration en dialoguant avec le Vieux ? Vingt ans après, le mousquetaire qui faisait la synthèse comme personne, est à son tour devenu président. Il manie certes avec adresse le fleuret, maîtrise parfaitement l’art de l’esquive, embrouille brillamment son monde, est roi de la palinodie et prince de la volte-face. Que manque-t-il au spadassin qui a flingué Sarko ? François le Grand lisait et connaissait l’Histoire. Hollande le Petit, en bon énarque, ne lit jamais et semble de ne pas connaître notre Histoire…
En géographie, voire en géostratégie, on savait Mitterrand imbattable. Il savait où était la Saintonge, par exemple… Pas sûr qu’Hollande le sache ! En revanche, il semblerait qu’avant son accession à l’Elysée, Hollande le Petit n’ait jamais vu d’autres pays que la seule France. Bigre ! Le voyage ouvre pourtant sur le monde… Il semblerait que même en science économique, qu’on enseigne à l’ENA, il n’ait pas beaucoup de lumières. Conduire une vespa ne suffit pas à guider le char de l’Etat ! Tendre vers la normalité non plus. François le Grand doit bien rire dans sa tombe. Il avait assuré, un peu avant sa mort, que ceux qui le suivraient aux manettes de l’Etat ne seraient plus que des comptables. C’est pire : ce ne sont plus que des surfeurs qui prennent la vague quand il le faut, avec pour seul souci d’être portés par elle le plus longtemps possible et le plus loin.
Yves Carchon
15:05 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jarnac, françois, elysée, fleuret
12/01/2016
Contrôler les armes et non pas nos larmes
Chaque début d’année est le moment de l’expression des vœux que l’on formule aux siens ou au pays. Pour 2016, au vu de l’année écoulée, je parlerai d’exhortations. Je souhaiterai donc rapidement et en allant à l’essentiel :
1) Que François Hollande ne prenne plus la pluie mais se mouille pour l’emploi…
2) Que la crise financière que l’on prévoit ne nous annonce pas un krach, voire un clash entre nations…
3) Que les jeunes djihadistes français s’arment de sagesse et ainsi déposent les armes…
4) Que l’Europe enfin parle d’une même voix pour organiser sereinement l’arrivée de ceux qui fuient la guerre ou la misère…
5) Que les seules guerres possibles ne soient plus axées que contre les seules maladies…
6) Qu’on invente enfin un nouveau monde puisque celui-ci a fait faillite et nous mène vers l’abîme…
Je pourrais continuer ainsi, déroulant au fond tout ce que chacun peut souhaiter. Je crains hélas que ces vœux ne soient que des appels à la raison. En quoi en aurions-nous plus qu’en 2015 ? Un seul signe en ce début d’année me fait penser qu’’on peut garder espoir en l’homme et qui repose sur un simple petit l : c’est Barack Obama qui n’a pu contrôler ses larmes en parlant du contrôle des armes.
Yves Carchon
13:58 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux, krach, larmes, armes
08/01/2016
Une exception nommée Le Drian
Beaucoup s’en souviennent encore : dans sa longue anaphore (« Moi président de la République…) en mai 2012, face à Nicolas Sarkozy, le candidat Hollande s’était engagé, entre autres promesses, à ce que ses ministres ne puissent pas cumuler leur fonction avec un mandat local. Près de quatre ans plus tard et une loi sur le non-cumul des mandats en 2014, Jean-Yves Le Drian est bien parti pour faire une magistrale exception à la règle. Ce proche du président, âgé de 68 ans, occupe depuis 2012 le poste de ministre de la défense – ce qui est loin d’être une sinécure dans le contexte actuel. Peu de ses anciens homologues ont été autant sur la brèche que lui depuis janvier 2013. Mali, Centrafrique, Syrie : la France est engagée sur plusieurs théâtres d’opérations militaires et cela, on l’imagine aisément, ne lui laisse guère de disponibilité pour exercer un mandat local.
Mais Jean-Yves Le Drian a une affection particulière pour sa Bretagne natale. Déjà président de son Conseil Régional avant qu’il n’entre au gouvernement, il avait de lui-même renoncé à cette charge pour exercer pleinement ses activités ministérielles. Que s’est-il donc passé dans son esprit pour qu’il enfreigne sa propre règle en se représentant, lors des dernières élections régionales, pour un nouveau mandat de président de région ? Songeait-il déjà à l’après 2017, assurant ainsi ses arrières ? Quoiqu’il en soit, il a pu tester sa popularité locale puisqu’il a été réélu haut la main, avec 51,4% des voix. En conséquence, on attendait sa démission de son poste ministériel, mais celle-ci ne vient pas. Après tout François Rebsamen, un temps ministre du travail, a bien quitté ce poste pour retrouver son fauteuil de maire de Dijon. Alors pourquoi pas Jean-Yves Le Drian ?
Récemment, il avançait à la presse que cette décision relevait du Président de la République lui-même et que celui-ci – état d’urgence oblige - avait trop besoin de lui pour le moment. Une façon élégante, presque fataliste, de renoncer à son libre-arbitre sur ce sujet pourtant sensible. Un soldat doit obéir à ses supérieurs, un ministre aussi. On voit d’ici quelles dérives peuvent être justifiées par ce genre de situations. L’état d’urgence doit, cependant, prendre fin en février. Gageons qu’on reparlera alors de l’exception Le Drian.
Bruno DA CAPO
14:12 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le drian, anaphore, cumul, démission