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12/01/2016

Contrôler les armes et non pas nos larmes

 

Chaque début d’année est le moment de l’expression des vœux que l’on formule aux siens ou au pays. Pour 2016, au vu de l’année écoulée, je parlerai d’exhortations. Je souhaiterai donc rapidement et en allant à l’essentiel :
1) Que François Hollande ne prenne plus la pluie mais se mouille pour l’emploi…
2) Que la crise financière que l’on prévoit ne nous annonce pas un krach, voire un clash entre nations…
3) Que les jeunes djihadistes français s’arment de sagesse et ainsi déposent les armes…
4) Que l’Europe enfin parle d’une même voix pour organiser sereinement l’arrivée de ceux qui fuient la guerre ou la misère…
5) Que les seules guerres possibles ne soient plus axées que contre les seules maladies…
6) Qu’on invente enfin un nouveau monde puisque celui-ci a fait faillite et nous mène vers l’abîme…
Je pourrais continuer ainsi, déroulant au fond tout ce que chacun peut souhaiter. Je crains hélas que ces vœux ne soient que des appels à la raison. En quoi en aurions-nous plus qu’en 2015 ? Un seul signe en ce début d’année me fait penser qu’’on peut garder espoir en l’homme et qui repose sur un simple petit l : c’est Barack Obama qui n’a pu contrôler ses larmes en parlant du contrôle des armes.

 

                            Yves Carchon

13:58 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux, krach, larmes, armes

17/10/2011

Les larmes de Ségolène

 

             

 

 

 Parmi les petits dérapages qui ont émaillé cette campagne des primaires socialistes d’où François Hollande est sorti vainqueur, on retiendra sans doute les larmes de Ségolène Royal au lendemain de sa défaite du premier tour. Il est, en effet, inhabituel qu’un candidat malheureux – fut-il une candidate – laisse percer son émotion devant les caméras. La politique, à ce degré de professionnalisation, implique de savoir gérer la pression – énorme – qui pèse certains soirs sur vos épaules, de faire aussi contre mauvaise fortune bon cœur, autrement dit de ne pas (trop) lâcher la bride à sa subjectivité. Dans le cas de Ségolène Royal, les choses sont pourtant un peu différentes. Maintes fois, au cours de sa campagne de 2007, elle a répété qu’elle était une femme et une mère. Elle a avancé sa féminité comme un atout politique, misant plus que tout autre candidat sur l’empathie avec son public électoral. Cela relève, certes, de la stratégie mais n’exclut pas, pour autant, une forme de sincérité, un rapport plus affectif à la rès publica. Dans ces conditions, son bref sanglot médiatisé s’inscrit dans le prolongement de son attitude politique. Il dit sans détour sa tristesse de ne pas avoir été agréée « pour les électeurs qui lui ont fait confiance », mais aussi sa singularité de femme dans ce landernau où les hommes demeurent majoritaires. A ce moment précis, le masque politique a fugacement laissé entrevoir la personne qui le portait ; le cœur a bousculé la raison – comme aurait pu dire Pascal. Non, ses larmes n’en font pas une nouvelle tragédienne. Elles ne feront sans doute pas davantage remonter sa cote de popularité dans les sondages.  Mais elles auront eu quand même le mérite de rappeler l’humanité des perdants là où l’on ne voit, généralement, que la joie insolente des vainqueurs.

 

                                             Jacques LUCCHESI