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24/08/2018

       C’est beau le progrès…

                 

 

 

 

Il fut un temps, pas si lointain, où les imprimantes ne servaient qu’à imprimer des documents sur papier à partir d’un ordinateur. Leurs cartouches d’encre s’épuisaient rapidement et coûtaient plus cher que le ruban d’une bonne vieille machine à écrire, mais c’est un autre problème. Ce degré zéro de l’impression a été depuis rapidement distancé par d’autres modèles d’imprimantes ; ceux-là peuvent, à partir d’un programme informatique, réaliser des objets en trois dimensions, de la paire de chaussures aux murs de votre maison.

 

Dans ces conditions, pourquoi ne pas imprimer des armes ? C’est ce que s’est dit, aux Etats-Unis, un petit malin  du nom de Cody Wilson. Le projet de ce bienfaiteur de l’humanité : permettre à n’importe qui de fabriquer sa propre arme de poing, sans aucun numéro de série, à la barbe de l’état fédéral et des lois américaines. Il suffit pour cela d’acheter le programme édité par sa société Defense Distributed et d’avoir chez soi une imprimante 3D. Après quoi, vous pourrez vous fabriquer un magnifique petit pistolet en plastique, indétectable sous les portiques de sécurité. Un petit pistolet qui ressemble à un jouet, sauf que son chargeur accueille de vraies balles bien perforantes et mortelles. Un modèle léger et ludique, idéal pour les ménagères et les écoliers soucieux de se défendre contre les multiples dangers qui les menacent quotidiennement.

 

Malheureusement pour Cody Wilson, son invention à peine commercialisée a soulevé la colère des associations de victimes d’attentats et de meurtres de masse – lesquelles se comptent par centaines, chaque année, aux USA. Même Trump a trouvé douteuse cette entreprise de « home gun ».  Alertée, la justice américaine est intervenue et a rapidement suspendu la vente de ces plans d’impression d’armes à domicile. Une décision avalisée par le porte-parole de la Maison Blanche ; lequel ne peut pourtant être suspecté de sympathie pour tous ceux qui luttent, dans ce pays, contre l’interdiction des armes en vente libre. Naturellement, l’inventeur débouté a annoncé sa décision de poursuivre son combat devant les tribunaux, estimant que « les Américains ont le droit de partager cette information. ».Autrement dit, le vieux débat de la liberté contre la sécurité.

Quelque soit le jugement final dans cette affaire, il est à craindre, hélas, que son programme ne s’arrête pas là. Des milliers d’Américains l’ont déjà téléchargé et il se pourrait bien qu’il continue à se négocier sous le manteau, plus-value à l’appui. Sommes-nous entrés, selon la prédiction de Cody Wilson « dans l’âge des armes téléchargeables » ? Dans ce cas, nous avons bien du souci à nous faire. Car après les pistolets viendront des armes de plus gros calibres et, pourquoi pas, des bombes chimiques ou atomiques fabriquées à partir de ce procédé. « On n’arrête pas le progrès ». Clament les imbéciles heureux. On voit bien, à partir de cet exemple pervers, qu’on aurait tout intérêt à ne pas lui lâcher la bride.

            Jacques LUCCHESI

17/06/2016

Orlando

 

 

 

Les tueurs du Bataclan, en novembre dernier, ont-ils fait un émule avec Omar Mateen, cet américain d’origine afghane qui a ouvert le feu dans une boite gay d’Orlando (Floride), durant la nuit de samedi à dimanche ? On peut le penser puisque jamais encore, aux USA, ce scénario épouvantable ne s’était déroulé dans un établissement nocturne. Le bilan est très lourd : quarante neuf  morts et plus de cinquante blessés. Un record, même dans ce pays fréquemment endeuillé par les armes. Quelques heures après ce massacre, de façon très opportune, l’EI a adoubé comme un de ses combattants le tireur fou – lui-même abattu par la police au terme de trois heures d’affrontement. Mais si celui-ci avait des sympathies manifestes pour Daesh, la piste d’une homosexualité mal vécue n’est pas exclue, non plus, par les enquêteurs.

On reste consterné devant tant d’intolérance et de haine. Car, dans tous les cas, elle est la principale cause de cet acte démentiel. Haine pour le mode de vie occidental et sa liberté de mœurs, dont l’homosexualité est certainement l’expression la plus emblématique. Du reste, nous savons bien, tant aux Etats-Unis qu’en France, qu’elle n’est pas abhorrée que par les seuls musulmans. Au delà du gâchis humain, ce nouveau meurtre de masse pose quelques questions à l’Amérique et à ses représentants politiques. Si Hillary Clinton a rapidement exprimé son soutien à la communauté gay, Donald Trump, en revanche, a mis l’accent sur la sécurité, réitérant sa proposition d’interdire le territoire américain à tous les musulmans s’il venait à être élu. Ce scénario démontre, néanmoins, l’inanité de sa vision sécuritaire. Nul besoin, pour Daesh ou Al Qaïda, d’exporter vers les USA (ou vers l’Europe) des terroristes syriens et irakiens : il y a suffisamment de citoyens américains de confession musulmane pour se charger du travail sur place, pour peu qu’ils aient subi au préalable un bon lavage de cerveau. Le candidat républicain est d’autant plus critiquable qu’il est un chaud partisan du droit à posséder une arme. Avec lui, le deuxième amendement de la constitution américaine n’est pas près d’être modifié ou aboli. Mais on voit bien, encore une fois, que la justification de l’auto-défense ne résiste pas à l’épreuve des faits ; que les armes automatiques en vente libre profitent bien davantage aux agresseurs qu’aux agressés. Le renforcement de la sécurité passera forcément par une limitation du commerce des armes dans ce pays.

 

 

                                     Jacques LUCCHESI

12/01/2016

Contrôler les armes et non pas nos larmes

 

Chaque début d’année est le moment de l’expression des vœux que l’on formule aux siens ou au pays. Pour 2016, au vu de l’année écoulée, je parlerai d’exhortations. Je souhaiterai donc rapidement et en allant à l’essentiel :
1) Que François Hollande ne prenne plus la pluie mais se mouille pour l’emploi…
2) Que la crise financière que l’on prévoit ne nous annonce pas un krach, voire un clash entre nations…
3) Que les jeunes djihadistes français s’arment de sagesse et ainsi déposent les armes…
4) Que l’Europe enfin parle d’une même voix pour organiser sereinement l’arrivée de ceux qui fuient la guerre ou la misère…
5) Que les seules guerres possibles ne soient plus axées que contre les seules maladies…
6) Qu’on invente enfin un nouveau monde puisque celui-ci a fait faillite et nous mène vers l’abîme…
Je pourrais continuer ainsi, déroulant au fond tout ce que chacun peut souhaiter. Je crains hélas que ces vœux ne soient que des appels à la raison. En quoi en aurions-nous plus qu’en 2015 ? Un seul signe en ce début d’année me fait penser qu’’on peut garder espoir en l’homme et qui repose sur un simple petit l : c’est Barack Obama qui n’a pu contrôler ses larmes en parlant du contrôle des armes.

 

                            Yves Carchon

13:58 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux, krach, larmes, armes