Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/06/2016

Orlando

 

 

 

Les tueurs du Bataclan, en novembre dernier, ont-ils fait un émule avec Omar Mateen, cet américain d’origine afghane qui a ouvert le feu dans une boite gay d’Orlando (Floride), durant la nuit de samedi à dimanche ? On peut le penser puisque jamais encore, aux USA, ce scénario épouvantable ne s’était déroulé dans un établissement nocturne. Le bilan est très lourd : quarante neuf  morts et plus de cinquante blessés. Un record, même dans ce pays fréquemment endeuillé par les armes. Quelques heures après ce massacre, de façon très opportune, l’EI a adoubé comme un de ses combattants le tireur fou – lui-même abattu par la police au terme de trois heures d’affrontement. Mais si celui-ci avait des sympathies manifestes pour Daesh, la piste d’une homosexualité mal vécue n’est pas exclue, non plus, par les enquêteurs.

On reste consterné devant tant d’intolérance et de haine. Car, dans tous les cas, elle est la principale cause de cet acte démentiel. Haine pour le mode de vie occidental et sa liberté de mœurs, dont l’homosexualité est certainement l’expression la plus emblématique. Du reste, nous savons bien, tant aux Etats-Unis qu’en France, qu’elle n’est pas abhorrée que par les seuls musulmans. Au delà du gâchis humain, ce nouveau meurtre de masse pose quelques questions à l’Amérique et à ses représentants politiques. Si Hillary Clinton a rapidement exprimé son soutien à la communauté gay, Donald Trump, en revanche, a mis l’accent sur la sécurité, réitérant sa proposition d’interdire le territoire américain à tous les musulmans s’il venait à être élu. Ce scénario démontre, néanmoins, l’inanité de sa vision sécuritaire. Nul besoin, pour Daesh ou Al Qaïda, d’exporter vers les USA (ou vers l’Europe) des terroristes syriens et irakiens : il y a suffisamment de citoyens américains de confession musulmane pour se charger du travail sur place, pour peu qu’ils aient subi au préalable un bon lavage de cerveau. Le candidat républicain est d’autant plus critiquable qu’il est un chaud partisan du droit à posséder une arme. Avec lui, le deuxième amendement de la constitution américaine n’est pas près d’être modifié ou aboli. Mais on voit bien, encore une fois, que la justification de l’auto-défense ne résiste pas à l’épreuve des faits ; que les armes automatiques en vente libre profitent bien davantage aux agresseurs qu’aux agressés. Le renforcement de la sécurité passera forcément par une limitation du commerce des armes dans ce pays.

 

 

                                     Jacques LUCCHESI