Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/05/2013

Ô saudade de l’An II !

 

Nous y voici : Victor Hugo à la rescousse d’Hollande ! L’an II du quinquennat a été proclamé lors de sa conférence de presse. Sans affirmer que sa première année fut une Bérésina, il faut admettre qu’elle fut une morne plaine. Napoléon fut vaincu par la neige. Hollande, c’est la pluie. Une excuse cependant : à Austerlitz, il y avait du soleil. Mais pour Hollande, depuis un an, un vrai déluge. Je ne parle pas d’un déluge de critiques, ni d’un déluge de manifs : non, je parle des larmes du ciel qui semblent répondre à celles des chômeurs, des sans abris, des sans papiers... des sans tout court. Est-ce un présage ? Ouvrira-t-il le parapluie si le chômage perdure ? Un remaniement, il le sait, ne servirait à rien, d’autant qu’il fâcherait certains... Or, le soldat Hollande ne veut fâcher personne. Ainsi, pendant sa conférence de presse, il s’est montré décontracté, souriant, enjoué mais tout autant martial et volontaire. L’ennui, c’est que même ses sourires ne rassuraient personne. Il nous montrait un cap mais qu’il est seul à voir. Bigre de bigre ! Doit-on aveuglément le croire ou battre la retraite ? Le général Hollande a certes foi en lui, mais qui nous dit qu’il ne s’embourbe pas comme l’Aigle en Sibérie ? Suivant son show à la télé, je l’ai senti bien seul. Déjà, pendant l’an I, certains ministres lui firent défaut : il attendait Grouchy et ce fut Cahuzac ! O saudade de l’an II ! Les plus roses pronostics nous disent que 2013 sera calamiteux. 2014 idem, bicentenaire pile poil de l’abdication de Napoléon et de son départ pour l’Ile d’Elbe. Peut-on encore sauver le soldat (sou)-riant et donc nous sauver ? Revenons à Hugo : « Il neigeait, il neigeait, l’empereur était vaincu par sa conquête... » C’est du grand art ! Mais si vous remplacez la neige par la pluie, tout se détraque : vous êtes tenu de sortir le k-way, ce qui en fout un coup à l’épopée !

                                                  Yves CARCHON

16:08 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pluie, hollande, austerlitz, saudade

21/05/2013

Class-Actions : vers une réglementation française

 


 

 Pour rappel les Class-Actions sont ces procédures collectives qu’entreprennent, devant la justice, des particuliers lésés par une même société. Cette pratique, assez courante aux USA, est peut-être un bon indice de démocratie, mais elle fait avant tout les choux gras des cabinets d’avocats chargés de plaider ces affaires. Les nombreux petits actionnaires français qui avaient misé sur Vivendi, avant que Jean-Marie Messier ne coule quasiment le groupe par sa gestion délirante, savent bien de quoi je parle : ils attendent encore un dédommagement pour les pertes subies. Ministre délégué à la consommation, Benoit Hamon a donc décidé d’introduire, le 2 mai dernier face à ses collègues, cette possibilité de recours collectif contre des entreprises françaises ayant manqué à leurs engagements. Même avec les limitations qui encadrent cette prochaine loi – le domaine  de la santé y est ainsi soustrait -, c’est quand même une bonne nouvelle pour les particuliers, eux qui sont de plus en plus soumis, dans la vie quotidienne, à des propositions abusives, notamment dans le secteur de la téléphonie mobile et d’Internet. Désormais, ils pourront plus facilement saisir la justice dans des conflits que la plupart – vu leur isolement – jugeaient perdus d’avance. Il ne faut pas, pour autant, s’attendre à des miracles et les procédures à venir  s’annoncent, d’ores et déjà, longues et complexes. D’abord il faudra faire  la preuve que telle annonce incriminée était mensongère ou anti-concurrentielle. Ce sera ensuite aux associations de consommateurs - et à elles seules - de porter les plaintes des particuliers devant la justice. Quant aux demandes d’indemnisation, elles devront être constatées et avalisées par l’Autorité de la Concurrence. Comme on le voit, les plaignants devront s’armer de patience, mais l’espoir n’est-il  pas toujours au bout du tunnel ? Ils pourront peut-être récupérer ainsi une partie de l’argent que ces entreprises malhonnêtes préfèrent encore verser, lorsqu’elles sont épinglées, dans de lourdes amendes, quitte à rehausser ensuite les factures de leurs clients. Au bout du compte, un juste retour des choses. Et une vraie – mais trop rare – mesure socialiste en ce printemps de toutes les rancoeurs.

 

                                Bruno DA CAPO

13/05/2013

Bruissements (20)

 

 

 

 

 

Austérité : que les politiques d’austérité ne soient pas propices à relancer la croissance, la plupart d’entre nous le savions intuitivement. Cela vient d’être confirmé par un trio d’économistes américains dans un article dûment intitulé, « une forte dette publique freine-t’elle substantiellement la croissance ? ». Réfutant les assertions de deux autres confrères (qui, eux, avaient signé en janvier un article justifiant l’austérité), le redoutable trio a ainsi fait apparaître leurs erreurs dans le traitement des données et même l’exclusion de certains chiffres qui ne corroboraient pas leurs thèses. Selon eux, la croissance resterait à un niveau de 2,2% même dans les pays endettés à plus de 90% - alors que les deux autres la situaient à -0,1%. De quoi apporter de l’eau au moulin de tous ceux qui ne croient guère au discours officiel sur la crise. La question est bien de savoir, à présent, ce que les états et les institutions supra-nationales feront de ces chiffres – osons le mot - révisionnistes. Vieille histoire… 

 

Rixe : des députés qui se mettent sur la gueule en pleine assemblée, on avait déjà vu ce genre d'images à la télé, mais elles provenaient de Russie ou, plus récemment, d'Amérique du sud. On croyait qu'en France, ce genre d'expression directe n'était plus à la page. Une erreur, certainement, au vu des passions qu'ont provoqué, au Palais Bourbon, les trop longues soirées d'avril consacrées au vote de la loi instituant le mariage homosexuel. Quelques députés UMP emmenés par Christian Jacob  en sont ainsi venu aux mains avec des collègues du camp socialiste (on ne sait pas ce qu'ils avaient bu pour être échauffés comme ça). Pas trop de casse, heureusement, sinon celles des lunettes d'une rédactrice qui s'était interposée entre eux. Mais ce débordement en dit long sur les tensions qu'aura soulevé, jusque dans le landernau politique, une loi qui ne fait pourtant qu'accompagner l'évolution des mœurs. Voilà la France maintenant alignée sur  la position d'une dizaine de nations européennes, dont la très catholique Espagne.

 

Pèlerin : Notez bien qu’il y a d’autres façons d’entretenir sa forme quand on est député. Prenez, par exemple, Jean Lassalle. Ce dynamique sexagénaire est rien moins que député des Pyrénées Atlantiques et vice-président du Modem – ce qui le situe d’emblée du côté des êtres rares. Sa condition physique, il la doit à la marche à pied et, le bougre, il n’est pas économe de ses pas. Depuis le 10 avril dernier, il a entrepris son propre tour de France et compte bien ainsi rallier Lens, dernière étape de son périple. Il sait, néanmoins, prendre le temps nécessaire pour deviser  avec les élus et les habitants des communes qu’il traverse car, c’est bien connu, du dialogue jaillit la lumière. Homme de terrain  s’il en est, ce pèlerin original cherche, lui aussi, des solutions pour sortir la France de la crise. Cela aboutira sans doute à la publication prochaine d’un cahier de doléances. Sans vouloir mettre un frein à sa bonne volonté politique, nous lui rappellerons quand même qu’un député est d’abord un élu local. Et qu’à trop s’éloigner du cadre géographique de sa mission, on risque d’en oublier les problèmes spécifiques. Jean Lassalle : un homme à suivre, certainement.

 

Le printemps des cons : l'affaire a égayé l'actualité de ces deux dernières semaines. Quelques facétieux adhérents du syndicat de la magistrature avaient épinglé, sur un mur de leur bureau, les photos des membres de l'ancien gouvernement jugés particulièrement néfastes ou ridicules – comme Nadine Morano ou Brice Hortefeux. A peine révélé, cet original collage a déchaîné les foudres de l'UMP qui a crié à l'indignité et  y a vu la preuve irréfutable de l'hostilité de la magistrature vis à vis de Nicolas Sarkozy. La polémique a été relancée, lundi dernier, par le discours de Jean-François Copé à ses militants. Toujours soucieux de prendre une pose de leader dans son camp, il est donc revenu sur cette supposée cabale et a prédit à la majorité « un printemps des cons », appelant le peuple de droite à l'insurrection. L'expression aura-t'elle la même prospérité que le fameux « dîner de cons » ? En tous les cas Copé, pour une fois, a des chances de ne pas se tromper. Car, injure ou pas, ils sont nombreux en France ceux qui aspirent à le prendre au mot.

 

Canular : Gérald Dahan aime bien les canulars téléphoniques et nous lui reconnaissons, en ce domaine, beaucoup de talent. L’an dernier, c’est Nadine Morano qui en avait fait les frais, avouant à l’imitateur – lequel s’était fait passer pour Louis Alliot, le numéro deux du FN – sa sympathie pour Marine Le Pen. La semaine dernière, c’est Patrick Devedjian, président du Conseil Général des Hauts de Seine, qui s’est ainsi fait piéger à propos de l’affaire Guéant. Croyant parler à Manuel Valls, il a confirmé sans trop de peine que les 500 000 euros empochés par l’ex-ministre de l’intérieur ne venaient pas – mais qui en doutait ?– de la vente de ses tableaux. Contacté lui aussi par Dahan alias Valls, le principal intéressé s’est toutefois montré plus finaud, se contentant de lâcher que ce serait à la justice d’en apporter la preuve. Moins on en dit, mieux on se porte, n’est-ce pas ? Surtout à ce petit jeu du faux pour savoir le vrai. M’est d’avis que  Gérald Dahan va devoir, à l’avenir, redoubler d’ingéniosité pour parvenir à ses fins, tellement ses victimes potentielles sont désormais sur leurs gardes. Du reste, qu’un imitateur puisse, dans ce pays, devenir la nouvelle terreur de la classe politique n’est pas sans poser quelques questions, non ?

 

 

                                                Erik PANIZZA

14:56 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0)