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18/03/2011

L’honneur est sauf




Une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a donc décidé non sans palabres et tergiversations de stopper l’extermination programmée des insurgés lybiens que mène Kadhafi depuis des jours. On ne peut qu’applaudir. Il était temps, si ce n’est pas déjà trop tard... J’évoquais récemment dans un billet au Franc Tireur Marseillais une éventuelle partition de la Lybie. Il semblerait que l’on s’y achemine. Il est trop tôt pour en parler, mais je vois mal un Kadhafi baisser les armes. Enfin, l’ONU a accouché d’une résolution, c’est déjà ça ! La France, en tête, et l’Angleterre ont relevé la tête. Tant mieux. Il faut bien saluer ici (une fois n’est pas coutume) le courage de Sarkozy et la pugnacité d’Alain Juppé. C’est dans ces actions-là (et non dans ses postures) que l’on se représente la France dans l’imaginaire collectif. Pas dans la chasse aux sans-papiers ou un débat tendant à opposer Islam et République. Pour autant, l’initiative quoique tardive va-t-elle nous entraîner dans un bourbier ? Car s’il est clair qu’on ne pouvait laisser le Caligula lybien se livrer sans vergogne à un massacre de son peuple, il est aussi très clair que nous ne savons pas où nous mettons les pieds. On a beau dire et seriner que nous serons d’abord « chirurgicaux », qui sait où cette intervention peut nous mener ? Entendons-nous : je ne dis pas qu’il ne faut pas intervenir. Je mets seulement en garde sur le comment et le jusqu’où. Cela dit, ce qui n’est pas une mince affaire, nous avons l’aval de la Ligue arabe qui, en acceptant l’intervention, favoriserait la confirmation du printemps arabe. Autant de cartes en mains qu’il nous faudra jouer avec finesse, sachant que Kadhafi est un adepte du poker-menteur.

                                Yves CARCHON

16/03/2011

Japon : le chaud et l’effroi



En 1756, le tremblement de terre qui détruisit Lisbonne marqua les esprits éclairés de l’époque et notamment les Encyclopédistes. Voltaire, dans son Poème sur le désastre de Lisbonne, décrit les affres des Lisbonnais et le nombre de morts enfouis sous les décombres. J’y songeais en voyant les images de la catastrophe japonaise diffusées inlassablement en boucle sur les écrans du monde entier. Mais au séisme meurtrier s’ajoutent ici un tsunami dévastateur et la gravissime défection d’une centrale nucléaire qui peut à tout moment péter. Scénario horrifique qui fait froid dans le dos ! Nous assistons bien sûr, comme c’est hélas toujours le cas en période de crise, à un ballet d’experts qui tous se contredisent ou tentent de rassurer pour juguler la peur et éviter l’angoisse et la panique des habitants de la plus importante métropole :Tokyo. L’effroi nous vient bien sûr car nous savons qu’un nouveau Tchernobyl est hélas possible. Et ce d’autant dans un pays en pointe avec les normes antisismiques respectées et une longue expérience des séismes. Cela naturellement interpelle à bon droit les Français que nous sommes, et les 53 centrales qui couvrent notre pays paraissent d’un coup bien trop nombreuses, comparé aux Etats Unis qui en possèdent une centaine mais sur un territoire vingt fois plus grand que notre douce France ! De quoi interpeller sérieusement notre gouvernement, même si l’on sait que l’on procédera progressivement à l’abandon du nucléaire. Le débat est ouvert ; on peut penser qu’il n’est lui pas prêt de s’éteindre. A contrario, on croise les doigts pour que la catastrophe soit circonscrite et que le cœur du réacteur s’éteigne !

 

Yves CARCHON

11/03/2011

Kadhafi, un mamamouchi sanguinaire



Kadhafi, le Mamamouchi qui plantait sa tente dans le gai Paris il y a peu et qui était reçu avec les tous salamalecs par Sarkozy, a décidé de mater son bon peuple. Pas avec des canons à eau, mais à balles réelles et avec tanks et avions de combat (armes que d’ailleurs nous lui avons vendues). L’Europe s’en émeut, et Sarkozy en tête, prêt à prendre contact avec les insurgés. Au fait, pour faire quoi : tenter une intervention en Lybie qui deviendrait une nouvelle Irak ? Les toutes dernières nouvelles sont loin d’être très bonnes. Les Américains misent plutôt sur un sursaut de Kadhafi qui reprendrait déjà les choses en mains. Et, s’il y a guerre civile, on peut hélas tout imaginer. Une partition, une Lybie coupée en deux comme jadis le Pakistan et l’Inde. En attendant, il y a massacres et bain de sang. Comme hier avec Ben Ali, Moubarak et tant d’autres, il faut une fois de plus admettre qu’en jouant au plus malin nous avons aidé et conforté le régime de Kadhafi. Que la real politique mène aux pires drames. Qu’on ne peut mener de politique sans éthique. Que nous, les champions de la démocratie, ne vivons libres et gavés que parce qu’on favorise ici ou là des dictatures qui oppriment des peuples, mais servent nos intérêts. Aujourd’hui, nous voilà bien marris et secrètement bien honteux. Ce Kadhafi que l’on considérait bienveillamment comme un Mamamouchi sorti droit de Molière, ce dictateur que l’on trouvait très cinématographique, est en fait un pervers sanguinaire prêt au pire, y compris à exterminer son peuple et à brûler tout son pétrole à la manière démente d’un Néron ou d’un Hitler. Nous voilà beau ! Car il y a le pétrole qui préoccupe nos têtes pensantes, plus que le vrai souci de sauver les Libyens du massacre. Derrière nos masques de tartuffes se cache toujours notre incroyable cupidité. Il n’y a que nous pour entonner l’hypocrite chant de la démocratie quand nos intérêts sont en cause !

 

                                                 Yves CARCHON