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18/03/2011

L’honneur est sauf




Une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU a donc décidé non sans palabres et tergiversations de stopper l’extermination programmée des insurgés lybiens que mène Kadhafi depuis des jours. On ne peut qu’applaudir. Il était temps, si ce n’est pas déjà trop tard... J’évoquais récemment dans un billet au Franc Tireur Marseillais une éventuelle partition de la Lybie. Il semblerait que l’on s’y achemine. Il est trop tôt pour en parler, mais je vois mal un Kadhafi baisser les armes. Enfin, l’ONU a accouché d’une résolution, c’est déjà ça ! La France, en tête, et l’Angleterre ont relevé la tête. Tant mieux. Il faut bien saluer ici (une fois n’est pas coutume) le courage de Sarkozy et la pugnacité d’Alain Juppé. C’est dans ces actions-là (et non dans ses postures) que l’on se représente la France dans l’imaginaire collectif. Pas dans la chasse aux sans-papiers ou un débat tendant à opposer Islam et République. Pour autant, l’initiative quoique tardive va-t-elle nous entraîner dans un bourbier ? Car s’il est clair qu’on ne pouvait laisser le Caligula lybien se livrer sans vergogne à un massacre de son peuple, il est aussi très clair que nous ne savons pas où nous mettons les pieds. On a beau dire et seriner que nous serons d’abord « chirurgicaux », qui sait où cette intervention peut nous mener ? Entendons-nous : je ne dis pas qu’il ne faut pas intervenir. Je mets seulement en garde sur le comment et le jusqu’où. Cela dit, ce qui n’est pas une mince affaire, nous avons l’aval de la Ligue arabe qui, en acceptant l’intervention, favoriserait la confirmation du printemps arabe. Autant de cartes en mains qu’il nous faudra jouer avec finesse, sachant que Kadhafi est un adepte du poker-menteur.

                                Yves CARCHON