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23/06/2014

Hors jeu !

 

 

A l’instar de la Goal Control 4D (caméra qui désormais scanne les hors-jeux, les buts passant ou non la ligne du goal...), on pourrait instaurer un même système de contrôle, sinon de surveillance, pour le monde politique. Et si possible pour l’équipe au pouvoir. Une réforme par exemple n’entrant pas dans la cadre des buts ou une loi qui n’aurait pas franchi la surface de réparation ne pourraient être prises en compte. Une main qui deviendrait une main courante (qu’on aurait pu souhaiter chez Bygmalion). A défaut, une instance impartiale pourrait distribuer des cartons jaunes. Au bout de deux, le ministre (ou le Président) exclu quitterait le terrain et ne pourrait donc plus jouer (gouverner, devrais-je dire). Cela supposerait bien sûr des remplaçants de bon niveau pour les ministres, Premier Ministre et Président. On imagine Hollande hors jeu... Qui le remplacerait ? Juppé, Fillon, Copé (non, pas Copé) ? Marine ? Elle jouerait trop perso !  Pourquoi pas Sarkozy ? C’est un fonceur qui dribble bien. Trop nerveux à mon sens. Un Ribéry en somme. Je doute qu’il ne prenne pas rapidement un carton rouge. On voit vite le problème... Entre temps, Hollande sera passé par la table de massage, prêt à nouveau à en découdre sur la pelouse du stade. Mais là, il lui faudra marquer ! La caméra ne lui passera rien. Il devra s’appuyer sur son centre et son latéral gauche, ne pas dédaigner l’aile droite, dégager à l’avant. Ses supporters, cette fois, ne lui passeront rien : ils le hueront s’il perd le match ! Mais s’il gagne, il aura droit à une Marseillaise bien sentie, de celle qui tire les larmes patriotes. Il rentrera vainqueur sur son char de gagnant, aimé et populaire, et se serrera lui-même la main à l’Elysée !

                            

                                    Yves CARCHON

 

 

19/06/2014

Les adieux d’un roi

                     

 

Le 2 juin dernier, Juan-Carlos - 76 ans - a surpris l’Espagne en annonçant son abdication au profit de son fils Felipe (qui doit ainsi prêter serment le 19 juin). Une décision justifiée par des problèmes de santé mais aussi par quelques « affaires » et des démêlés judiciaires, notamment au sein de sa propre famille. Une abdication massivement votée par les députés espagnols, aussi. De lui, on ne peut pas dire qu’il aura empêché la transition démocratique dans son pays, malgré une admiration déclarée pour Franco (à qui il succéda en novembre 1975). Et on se souviendra de son intervention courageuse aux Cortès lors du coup d’état de février 1981. Mais pourquoi, à présent,  transmettre le sceptre à son fils et perpétuer ainsi une royauté d’opérette ? La question mérite d’être posée. Certes, le roi reste, en Espagne, le chef des armées et le garant de la constitution, mais ce n’est pas lui qui conduit la politique du pays. Alors à quoi bon une monarchie en Espagne ? A quoi bon encore des monarchies en Europe ? N’est-ce pas un système politique parfaitement caduque au XXIeme siècle ? D’ailleurs, le moyen-terme que représente la monarchie constitutionnelle laisse bien voir que la balance penche en faveur de la démocratie dans ce couple contre-nature. Dans ce cas, pourquoi continuer, en Espagne ou en Angleterre, à subventionner grassement des familles royales, tandis que les classes populaires de ces deux pays connaissent une pauvreté grandissante. Pour alimenter les potins de Gala et donner du travail à Stéphane Bern ? La logique historique voudrait que l’on en finisse, même en douceur, avec ces survivances d’une autre époque. Le peuple espagnol, comme toujours prompt à descendre dans la rue, réclame un referendum sur la perpétuation ou l’abandon de la monarchie. Il a raison !

 

                  Erik PANIZZA

16/06/2014

Donne-moi ta main, camarade...

 

 

Sous les pavés la plage. Sous celle de Copacabana, je crains que ce ne soit l’inverse. Sous le soleil de la samba et sous le firmament footballistique des stars du ballon rond, dont nos hôtes prestigieux 7 fois vainqueurs de cette Coupe du Monde, se cachent la misère, la mort, les conditions de vie inacceptables dans de monstrueuses favelas que même un sport porté comme un flambeau ne pourrait effacer. Au Brésil aujourd’hui, l’agitation est certes encore très limitée et n’atteint pas le mouvement social de juin 2013. Pourtant, les manifestants anti-Mondial parlent d’une disproportion vertigineuse entre les sommes engagées à foison dans cette coupe du Monde et leur pouvoir d’achat à eux. Ils parlent aussi de corruption, un mal qui ronge leur pays. Pourtant, des tentatives ont été faites pour remettre un peu d’ordre dans le fatras des favelas (qu’on appellerait chez nous « les territoires perdus de notre république »). Une opération d’envergure orchestrée par le gouvernement brésilien a réduit de 70% le nombre de morts violentes dans les favelas de Rio. Il s’agissait de « pacifier » les favelas en vue de préparer les Jeux Olympiques prévus en 2016... Tout un programme ! Pacifier : vocable déjà connu dans notre histoire pas si lointaine... Dans cette histoire, les trafiquants, maîtres des lieux, ont dû, pour raison hautement politique, cédé la place à la police. Du coup, le nombre de décès dus à des interventions strictement policières est proche de zéro ! Sans les Jeux à venir, les choses auraient suivi leur cours. Le strass, la fête, la danse sur les plages, voilà qui ressemble à l’antique fatum qui dit qu’il faut donner des jeux au peuple. Mais lui, le peuple, sait bien que les lampions une fois éteints le renverront peupler les favelas dont on nous dit qu’elles sont désormais pacifiées !

 

           Yves CARCHON