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19/06/2014

Les adieux d’un roi

                     

 

Le 2 juin dernier, Juan-Carlos - 76 ans - a surpris l’Espagne en annonçant son abdication au profit de son fils Felipe (qui doit ainsi prêter serment le 19 juin). Une décision justifiée par des problèmes de santé mais aussi par quelques « affaires » et des démêlés judiciaires, notamment au sein de sa propre famille. Une abdication massivement votée par les députés espagnols, aussi. De lui, on ne peut pas dire qu’il aura empêché la transition démocratique dans son pays, malgré une admiration déclarée pour Franco (à qui il succéda en novembre 1975). Et on se souviendra de son intervention courageuse aux Cortès lors du coup d’état de février 1981. Mais pourquoi, à présent,  transmettre le sceptre à son fils et perpétuer ainsi une royauté d’opérette ? La question mérite d’être posée. Certes, le roi reste, en Espagne, le chef des armées et le garant de la constitution, mais ce n’est pas lui qui conduit la politique du pays. Alors à quoi bon une monarchie en Espagne ? A quoi bon encore des monarchies en Europe ? N’est-ce pas un système politique parfaitement caduque au XXIeme siècle ? D’ailleurs, le moyen-terme que représente la monarchie constitutionnelle laisse bien voir que la balance penche en faveur de la démocratie dans ce couple contre-nature. Dans ce cas, pourquoi continuer, en Espagne ou en Angleterre, à subventionner grassement des familles royales, tandis que les classes populaires de ces deux pays connaissent une pauvreté grandissante. Pour alimenter les potins de Gala et donner du travail à Stéphane Bern ? La logique historique voudrait que l’on en finisse, même en douceur, avec ces survivances d’une autre époque. Le peuple espagnol, comme toujours prompt à descendre dans la rue, réclame un referendum sur la perpétuation ou l’abandon de la monarchie. Il a raison !

 

                  Erik PANIZZA

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