08/08/2009
Bonnes vacances
Ah, cette soirée du 14 juillet sur France 2! Pour la circonstance, Michel Drucker avait décidé de faire parler "la grande
muette". Un sacré coup de pub pour notre défense nationale. Allons enfants...Entouré de quelques "pipoles", comme il se
doit, dont l'ineffable Arielle qui poussa, pleine d'aise, quelques arias pour les beaux militaires invités. De temps à autre, il
faut bien redorer le blason de nos héros fatigués. Fatigués un peu comme cet adjudant de Carpiane qui entreprit, huit jours
plus tard, de faire des exercices de tir par grand vent. Mais ceci est une autre histoire. Bref, on aura au moins appris le
maniement nocturne du fusil infra-rouge, dernier-né de notre technologie militaire. ça peut servir, certaines nuits, contre les
chats en rut de la voisine.
Mais le clou du spectacle, c'était bien sûr l'interview finale du Président, chef des armées selon notre Constitution, par
l'indéracinable présentateur. Je veux bien croire que Drucker, sous ses dehors policés de gendre idéal, est parfois un
pince-sans-rire. Presque malgré lui. J'en veux pour preuve les trois questions qu'il posa successivement à sa Sommité
républicaine:
" Monsieur le Président, que diriez-vous aux Français qui prennent des vacances?"
"Profitez-en bien, mes chers concitoyens. Vous les avez largement mérité, ces vacances, avec la crise que nous
subissons depuis neuf mois, mais que nous allons bientôt surmonter, etc..."
" Monsieur le Président, que diriez-vous aux Français qui ne partent pas en vacances?"
(là, l'expression de Sarkozy devient soudain perplexe)
" Euh...Nous avons créé le RSA et nous mettons tout en oeuvre pour lutter contre le chômage..."
( On lui parle vacances, il répond travail: pas mal dans le genre "décalé". Mais le bon Drucker, loin d'enfoncer le clou,
passe vite à une question plus plaisante)
" Et vous, monsieur le Président, où allez-vous, cet été, passer vos vacances?"
( Décrispation et grand sourire de Sarkozy, visiblement heureux d'être ramené sur un terrain qu'il connait bien mieux)
" Eh bien, avec Carla, mon épouse, nous allons passer deux semaines dans la résidence de mes beaux-parents, au
Lavandou..."
On imagine facilement ce tableau idyllique. Comme ça, tous ceux qui ne peuvent pas partir en vacances pourront toujours
rêver sur les siennes par la médiation de "Voici" ou de "Gala". Français, encore un effort...pour devenir châtelains.
Erik PANIZZA
11:06 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : drucker, armée, président, vacances
03/08/2009
Un poème pour l'Iran
Elections truquées, pouvoir confisqué, répression féroce, procès expéditifs : l’Iran vit aujourd’hui sous la coupe d’un tyran et c’est une situation scandaleuse au regard de nos exigences démocratiques. Las ! Nous attendons toujours en France un mouvement protestataire, une grande manifestation en faveur d’un Iran libre comme il y en a eu récemment pour soutenir les sans-papiers, les Palestiniens ou les Kurdes – causes tout aussi honorables. Alors, en attendant le dégel des consciences et le printemps iranien, nous offrons à qui voudra bien le lire ce petit poème d’une de nos correspondantes, témoignage inspiré, mélange d’admiration, d’indignation et d’espérance pour ce grand pays millénaire. En souhaitant que ces quelques mots puissent avoir l’effet d’un battement d’aile de papillon…
Bruno Da Capo
Soleil Vert
IRAN
Dès que je t'ai vu, je t'ai reconnu.
Je t'ai contemplé et tu m'as enchantée.
Dès que je t'ai connu,
Je t'ai aimé...
C'est de toi qu'est née l'humanité.
Tu es le précieux berceau de notre culture.
Rien, ni personne, n'a le droit de te maltraiter.
Pour moi, tu resteras toujours libre et pure.
IRAN
J'entends tes mélodies et tes chants.
Je perçois tes subtils accents,
Et hume tes parfums odorants.
Je goûte tes saveurs d'antan,
Et frôle la douceur de ton vent.
IRAN
Tu m'imprègnes de ta beauté
Tu me révèles le sacré.
Je suis solidaire de tous tes instants
Et accompagne le feu ardent qui anime tes enfants.
IRAN
Je suis avec toi
Et je ne t'abandonnerai pas.
Des élans de paix et de liberté montent vers toi.
Iran, nous sommes tous unis pour toi.
"Peuple iranien, vous tous, nous vous soutenons.
Le monde entier est avec vous".
Françoise
15:17 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corps 10
Malaise à versailles
Il y aurait beaucoup à dire sur le goût du président de faire son jogging dans les jardins de Versailles. Est-ce une manière de démontrer le sentiment de sa propre royauté ? A moins que ce ne soit l’expression républicaine d’un sentiment de revanche vis-à-vis d’un pouvoir royal depuis longtemps aboli ? Quoiqu’il en soit, le « mythe » du super-président, que Sarkozy a voulu incarner depuis deux ans, est maintenant bien entamé depuis le malaise qui l’a touché le 26 juillet dernier. Quelle idée, aussi, d’aller courir en été à l’heure où le soleil est au zénith ! Quelle idée de s’imposer, à 54 ans, un entrainement et un régime alimentaire drastiques, même pour plaire à son ex-top-model d’épouse ! Quelle idée de multiplier les interventions et les voyages, tant officiels que personnels ! Autant de facteurs susceptibles de provoquer ce malaise lipothymique défini sans gravité par ses médecins. On ne discutera pas ici de la véracité – ou de l’opacité – de leur diagnostic. Ce qui semble plus évident, c’est que Nicolas Sarkozy va devoir diminuer sa cadence et sa boulimie d’activités s’il veut raisonnablement aller jusqu’au bout de son mandat. Il pourrait, par exemple, déléguer à ses ministres les tâches et missions relevant de leurs compétences, alors même que, jusqu’à présent, il avait la fâcheuse habitude de les accomplir à leur place. Au fond, tout cela recèle une morale. Car notre président vient de montrer, par l’exemple, le caractère pernicieux de son volontarisme politique. Que ce soit pour gagner plus – et souvent moins -, on ne peut pas demander aux Français de travailler plus, de toujours tirer sur la corde au détriment de leurs loisirs et de leur santé. Le remède à ce surmenage est connu de tous. Encore faut-il oser en faire un article de programme politique !
Bruno DA CAPO
14:52 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0)