Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/07/2012

Devoir de vacances

 


 

Les chroniqueurs aussi devraient prendre des vacances ! Même prolongées. C’est ce qui s’est passé pour moi depuis le 4 mai 2012 ! Fatigué, courant après l’évènement dont il faut rendre compte au risque de rejoindre son hamac pour rêver, j’en ai pris à mon aise avec tous mes lecteurs du Franc Tireur. On m’assure que je leur ai manqué et qu’ils étaient inconsolables. Qu’ils me pardonnent, je sais que je n’ai pas d’excuse. Si, une. A la fois mince et fallacieuse s’il en est : j’ai pris une sorte de tangente, saturé que j’étais d’infos et de surdose médiatique. Hollande étant passé, m’est arrivé comme en retour une sorte de déprime, comme ces femmes enceintes qui, quoiqu’heureuses d’enfanter, passent par un sas de décompression. J’ai certes voté Hollande en connaissance de cause mais les cinq ans de sarkozysme  m’avaient mis sur le flanc ! Aujourd’hui, je remonte la pente et suis tout prêt, à l’égal de ces grimpeurs du glorieux Tour de France, de remonter les cimes de l’actualité. Mais attention : Hollande - pas plus que Sarkozy- n’abusera de ma confiance. Il nous fallait tourner la page et réunir tous nos compatriotes pour refonder une France solidaire. Apaiser ce qui avait était cassé, brisé en miettes par un matamore mal élevé. C’est chose faite. Avec Hollande, il semble que l’on revienne au comportement gentilhomme, à l’élémentaire courtoisie qu’un dirigeant doit à son peuple. J’oserais dire qu’il n’y a pas de liberté sans bonnes manières. Reste maintenant au Président à arbitrer et à faire des choix justes pour que chacun puisse se sentir appartenir à la communauté dite nationale. Il semble que le nouveau gouvernement soit animé des meilleures intentions... Prenons-en acte. L’eau-de-rose a aussi ses limites...Je gage que mes futures chroniques seront agrémentées de piment de Cayenne !


                                               Yves CARCHON

 

11/02/2011

Privilèges républicains





  Après Michèle Alliot-Marie et ses petits séjours d’hiver en Tunisie aux frais de  l’honorable Ben Ali, c’est au tour du discret François Fillon d’être pointé du doigt pour avoir profité, en décembre dernier, des largesses de Moubarak, lors d’une escapade familiale en Egypte. Certes, ce sont là des fautes vénielles au regard de toutes les « affaires » qui ont secoué la République française depuis une vingtaine d’années ; « affaires » dans lesquelles étaient directement impliqués des membres gouvernementaux – il suffit de citer ici Elf ou Urba. Rien de comparable, non plus, avec le népotisme organisé d’un Eric Woerth qui a tellement agité l’opinion durant l’été dernier. Mais cela, néanmoins, continue de grossir le passif de la gouvernance actuelle. Après tout, me direz-vous, il n’y a pas de mal, pour un premier ministre, à prendre un peu de vacances, surtout quand elles ne sont pas prélevées sur le budget de l’Etat. Vacances bien méritées, au demeurant : car imagine-t’on la pression qui pèse sur ses épaules d’un bout à l’autre de l’année ? Ces arguments à sa décharge ne peuvent faire oublier que les gratifications en question provenaient de despotes avérés, ce qui n’est pas très flatteur quand on représente au plus haut niveau un pays comme la France et les valeurs qu’elle est sensée incarner dans le monde. Allons donc ! Tout cela n’est que vieille antienne. François Fillon n’était même pas en déplacement officiel. Mais c’est justement parce qu’il voyageait en son nom propre que l’on peut parler de compromission, même s’il n’est pas toujours facile de délimiter la sphère privée d un homme public. Il est vrai, du reste, que Nicolas Sarkozy a, le premier, donné l’exemple pour décomplexer le corps gouvernemental vis-à-vis des privilèges et de l’argent. Eh ! A quoi servirait d’avoir le pouvoir si on ne pouvait pas en retirer des avantages matériels ? On ne reviendra pas ici sur la réception au Fouquet’s, le soir même de sa victoire électorale ni, d’ailleurs, sur ses propres vacances, tous frais payés, à l’étranger. La fonction présidentielle vaut son pesant d’or et, avant lui, Mitterrand comme Chirac ont toujours été gracieusement invités, où qu’ils aillent de par le monde. La différence entre Sarkozy et ses prédécesseurs réside sans doute dans l’effet d’annonce. Selon lui, c’était aussi une forme de rupture vis-à-vis de l’hypocrisie de ses aînés. A l’examen, c’était surtout une manière habile de neutraliser d’avance les critiques vis-à-vis de ses mœurs régaliennes. Mais voilà, nous sommes en France et il n’est pas de bon goût, dans ce pays, de demander à ses habitants rigueur et sacrifices pendant qu’on leur offre le spectacle d’un train de vie fastueux. Contrairement à un certain Louis XV, aucun président ne peut dire « après moi le déluge », car c’est le peuple qui le fait « roi » pour la durée d’un mandat. Et il peut tout aussi bien le mettre à bas, lors de prochaines élections, révolté par tant de cynisme tranquille.

                                             Bruno DA CAPO

08/08/2009

Bonnes vacances




Ah, cette soirée du 14 juillet sur France 2! Pour la circonstance, Michel Drucker avait décidé de faire parler "la grande

muette". Un sacré coup de pub pour notre défense nationale. Allons enfants...Entouré de quelques "pipoles", comme il se

doit, dont l'ineffable Arielle qui poussa, pleine d'aise, quelques arias pour les beaux militaires invités. De temps à autre, il

faut bien redorer le blason de nos héros fatigués. Fatigués un peu comme cet adjudant de Carpiane qui entreprit, huit jours

plus tard, de faire des exercices de tir par grand vent. Mais ceci est une autre histoire. Bref, on aura au moins appris le

maniement nocturne du fusil infra-rouge, dernier-né de notre technologie militaire. ça peut servir, certaines nuits, contre les

chats en rut de la voisine.

Mais le clou du spectacle, c'était bien sûr l'interview finale du Président, chef des armées selon notre Constitution,   par

l'indéracinable présentateur. Je veux bien croire que Drucker, sous ses dehors policés de gendre idéal, est parfois un

pince-sans-rire. Presque malgré lui. J'en veux pour preuve les trois questions qu'il posa successivement à sa Sommité

républicaine:
" Monsieur le Président, que diriez-vous aux Français qui prennent des vacances?"

"Profitez-en bien, mes chers concitoyens. Vous les avez largement mérité, ces vacances, avec la crise que nous
subissons depuis neuf mois, mais que nous allons bientôt surmonter, etc..."

" Monsieur le Président, que diriez-vous aux Français qui ne partent pas en vacances?"

(là, l'expression de Sarkozy devient soudain perplexe)
" Euh...Nous avons créé le RSA et nous mettons tout en oeuvre pour lutter contre le chômage..."
( On lui parle vacances, il répond travail: pas mal dans le genre "décalé". Mais le bon Drucker, loin d'enfoncer le clou,
passe vite à une question plus plaisante)

" Et vous, monsieur le Président, où allez-vous, cet été, passer vos vacances?"

( Décrispation et grand sourire de Sarkozy, visiblement heureux d'être ramené sur un terrain qu'il connait bien mieux)
" Eh bien, avec Carla, mon épouse, nous allons passer deux semaines dans la résidence de mes beaux-parents, au
Lavandou..."

On imagine facilement ce tableau idyllique. Comme ça, tous ceux qui ne peuvent pas partir en vacances pourront toujours

rêver sur les siennes par la médiation de "Voici" ou de "Gala". Français, encore un effort...pour devenir châtelains.


Erik PANIZZA