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03/08/2009

Malaise à versailles

Il y aurait beaucoup à dire sur le goût du président de faire son jogging dans les jardins de Versailles. Est-ce une manière de démontrer le sentiment de sa propre royauté ? A moins que ce ne soit l’expression républicaine d’un sentiment de revanche vis-à-vis d’un pouvoir royal depuis longtemps aboli ? Quoiqu’il en soit, le « mythe » du super-président, que Sarkozy a voulu incarner depuis deux ans, est maintenant bien entamé depuis le malaise qui l’a touché le 26 juillet dernier. Quelle idée, aussi, d’aller courir en été à l’heure où le soleil est au zénith ! Quelle idée de s’imposer, à 54 ans, un entrainement et un régime alimentaire drastiques, même pour plaire à son ex-top-model d’épouse ! Quelle idée de multiplier les interventions et les voyages, tant officiels que personnels ! Autant de facteurs susceptibles de provoquer ce malaise lipothymique défini sans gravité par ses médecins. On ne discutera pas ici de la véracité – ou de l’opacité – de leur diagnostic. Ce qui semble plus évident, c’est que Nicolas Sarkozy va devoir diminuer sa cadence et sa boulimie d’activités s’il veut raisonnablement aller jusqu’au bout de son mandat. Il pourrait, par exemple, déléguer à ses ministres les tâches et missions relevant de leurs compétences, alors même que, jusqu’à présent, il avait la fâcheuse habitude de les accomplir à leur place. Au fond, tout cela recèle une morale. Car notre président vient de montrer, par l’exemple, le caractère pernicieux de son volontarisme politique. Que ce soit pour gagner plus – et souvent moins -, on ne peut pas demander aux Français de travailler plus, de toujours tirer sur la corde au détriment de leurs loisirs et de leur santé. Le remède à ce surmenage est connu de tous. Encore faut-il oser en faire un article de programme politique !

Bruno DA CAPO

14:52 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0)

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