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12/01/2016

Contrôler les armes et non pas nos larmes

 

Chaque début d’année est le moment de l’expression des vœux que l’on formule aux siens ou au pays. Pour 2016, au vu de l’année écoulée, je parlerai d’exhortations. Je souhaiterai donc rapidement et en allant à l’essentiel :
1) Que François Hollande ne prenne plus la pluie mais se mouille pour l’emploi…
2) Que la crise financière que l’on prévoit ne nous annonce pas un krach, voire un clash entre nations…
3) Que les jeunes djihadistes français s’arment de sagesse et ainsi déposent les armes…
4) Que l’Europe enfin parle d’une même voix pour organiser sereinement l’arrivée de ceux qui fuient la guerre ou la misère…
5) Que les seules guerres possibles ne soient plus axées que contre les seules maladies…
6) Qu’on invente enfin un nouveau monde puisque celui-ci a fait faillite et nous mène vers l’abîme…
Je pourrais continuer ainsi, déroulant au fond tout ce que chacun peut souhaiter. Je crains hélas que ces vœux ne soient que des appels à la raison. En quoi en aurions-nous plus qu’en 2015 ? Un seul signe en ce début d’année me fait penser qu’’on peut garder espoir en l’homme et qui repose sur un simple petit l : c’est Barack Obama qui n’a pu contrôler ses larmes en parlant du contrôle des armes.

 

                            Yves Carchon

13:58 Publié dans numéro 16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux, krach, larmes, armes

08/01/2016

Une exception nommée Le Drian

 


Beaucoup s’en souviennent encore : dans sa longue anaphore (« Moi président de la République…) en mai 2012, face à Nicolas Sarkozy, le candidat Hollande s’était engagé, entre autres promesses, à ce que ses ministres ne puissent pas cumuler leur fonction avec un mandat local. Près de quatre ans plus tard et une loi sur le non-cumul des mandats en 2014, Jean-Yves Le Drian est bien parti pour faire une magistrale exception à la règle. Ce proche du président, âgé de 68 ans, occupe depuis 2012 le poste de ministre de la défense – ce qui est loin d’être une sinécure dans le contexte actuel. Peu de ses anciens homologues ont été autant sur la brèche que lui depuis janvier 2013. Mali, Centrafrique, Syrie : la France est engagée sur plusieurs théâtres d’opérations militaires et cela, on l’imagine aisément, ne lui laisse guère de disponibilité pour exercer un mandat local.

Mais Jean-Yves Le Drian a une affection particulière pour sa Bretagne natale. Déjà président de son Conseil Régional avant qu’il n’entre au gouvernement, il avait de lui-même renoncé à cette charge pour exercer pleinement ses activités ministérielles. Que s’est-il donc passé dans son esprit pour qu’il enfreigne sa propre règle en se représentant, lors des dernières élections régionales, pour un nouveau mandat de président de région ? Songeait-il déjà à l’après 2017, assurant ainsi ses arrières ? Quoiqu’il en soit, il a pu tester sa popularité locale puisqu’il a été réélu haut la main, avec 51,4% des voix. En conséquence, on attendait sa démission de son poste ministériel, mais celle-ci ne vient pas. Après tout François Rebsamen, un temps ministre du travail, a bien quitté ce poste pour retrouver son fauteuil de maire de Dijon. Alors pourquoi pas Jean-Yves Le Drian ?

Récemment, il avançait à la presse que cette décision relevait du Président de la République lui-même et que celui-ci – état d’urgence oblige - avait trop besoin de lui pour le moment. Une façon élégante, presque fataliste, de renoncer à son libre-arbitre sur ce sujet pourtant sensible. Un soldat doit obéir à ses supérieurs, un ministre aussi. On voit d’ici quelles dérives peuvent être justifiées par ce genre de situations. L’état d’urgence doit, cependant, prendre fin en février. Gageons qu’on reparlera alors de l’exception Le Drian.


Bruno DA CAPO

05/01/2016

Premier vœu 2016


2015 s'est clôt sur une question cruciale pour notre cher pays : comment de jeunes Français, instruits sur les bancs de notre école laïque, ont-ils pu tomber dans l’embrigadement assassin de Daech au point de les conduire au carnage de Charlie Hebdo et de l’épicerie cacher et aux tueries du Bataclan et des terrasses de café ? Sans se bander les yeux, il faudra bien répondre à cette question. Le travail est en marche, notamment grâce au pertinent et savant ouvrage de Gilles Kepel, Terreur dans l’Hexagone. Après cette année désastreuse pour notre république, faire un débat tronqué sur la déchéance de nationalité ne me paraît pas primordial. Je dirais même que ce dispositif, outre qu’il réduirait nos libertés, s’avérerait inefficace. Que sur le coup de l’émotion, Hollande ait voulu frapper l’opinion et prendre ainsi la main, ne serait-ce que pour couper l’herbe sous le pied des Républicains, pourquoi pas ? Mais s’enferrer dans ce débat, comme le fait le petit Valls, m’apparaît ridicule. L’état d’urgence ne peut non plus se prolonger indéfiniment. Lutter contre le terrorisme reposerait plutôt sur des aménagements bien ajustés : faire la totale clarté sur l’efficacité de nos polices qui, on l’a vu, mal synchronisées, ont été incapables de suivre des individus connus déjà pour leur engagement islamiste et donc les arrêter avant qu’ils ne commettent l’irréparable. En un mot, prendre les devants avec plus de moyens pour éviter autant que faire se peut d’autres carnages. C’est en tout cas l’un de mes vœux pour 2016 !

 

                          Yves Carchon