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10/02/2015

Nini...Peau d’Chien !

 

 

A l’UMP, le ni-ni l’a-t-il emporté ? Dans ce cas, c’est un camouflet pour Sarkozy récemment adoubé. Il semblerait que le torchon brûle entre la jeune garde, les vieux barons, sans parler des trublions qui veulent profiter de l’aubaine pour se placer et discréditer l’autorité de l’ancien président de la république. Derrière toutes ces postures, il y a manœuvres et stratégie. Juppé et quelques autres ont compris que l’UMP doit être claire et s’opposer sans état d’âme au FN, au risque d’y perdre son âme et bien sûr et surtout un nombre d’électeurs conséquent et précieux. L’homme qui jadis était droit dans ses bottes a gagné en souplesse et sait que le FN est sur le point de devenir (s’il ne l’est déjà) le premier des partis politiques français. L’UMP ne peut donc s’accommoder d’un ni-ni. Certes l’ancien président répugne à conforter le FN mais il ne veut pas plus opter pour le PS dans l’élection législative partielle du Doubs du dimanche à venir. Sa consigne de vote était de laisser libres ses électeurs de se prononcer pour le PS ou le FN. Mais les barons savent déjà que 30 % des électeurs UMP iront droit au PS. Dès lors, l’habileté serait d’afficher un ni-ni donnant ainsi à leur parti toutes possibilités futures de négocier sous le manteau d’autres élections lors de triangulaires. On voit que dans tout ça la morale politique n’a rien à voir avec les manigances de l’UMP. Voilà qui promet tristes palinodies et pics d’hypocrisie pour les élections à venir !

 

                                                Yves CARCHON

13:47 Publié dans numéro 15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juppé, doubs, fn, ump

05/12/2014

Bruissements (44)

 

 

 

UMP : ce ne fut pas un raz-de-marée – comme en 2004 -, mais une large victoire tout de même. Avec 64,5% des suffrages exprimés par les adhérents votants, Nicolas Sarkozy a été (ré)élu à la tête de l’UMP, samedi 29 novembre. Il devance de beaucoup Bruno Lemaire (29,18%) et surtout Hervé Mariton (6,32%). Comme on se méfie, depuis l’épisode Copé, des magouilles à l’UMP, les votes étaient entièrement informatisés. Ce qui devait entrainer un bug le jour même du scrutin. Sarkozy revient ainsi à un poste de premier plan dans la vie politique française et se prépare à des primaires incontournables en 2016.  Reste à savoir ce qu’il va faire pour rassembler autour de lui ceux qui ont de bonnes raisons de le rejeter. Va-t’il, d’autre part, changer le nom même de son parti, comme il l’envisageait avant son élection? De toutes les manières, nous savons depuis longtemps que c’est encore la meilleure façon pour que rien ne change vraiment. De la poudre aux yeux, on vous dit…

Florange : Hollande et Florange, c’est maintenant une vieille histoire mais pas vraiment une histoire d’amour. Lundi 24 novembre, le président a pu mesurer sa côte d’impopularité sur l’ex-site métallurgique mosellan. Un rassemblement de la CGT l’attendait pour le huer et il a dû ainsi passer par la porte de derrière. Les cégétistes n’étaient pas les seuls à voir d’un mauvais œil la venue du chef de l’état. Une partie des salariés d’Ecomouve  - merci madame Royal - et quelques paysans du coin étaient également de cette contre-fête, lui rappelant, eux aussi, des engagements non tenus. En contre partie, Hollande  a fait valoir qu’il avait évité le licenciement des 632 employés d’Arcelor-Mittal et que la ré-industrialisation de la Lorraine était en bonne voie, avec notamment la création d’une plate-forme publique de recherche à Uckange (commune, néanmoins, gagnée par le FN en mars dernier). Le satisfecit présidentiel a trouvé, comme on s’en doute, un fidèle relais avec Edouard Martin,  l’ex-syndicaliste CFDT devenu depuis député PS européen. En voilà au moins un pour qui le changement aura été profitable.

Pape : pendant ce temps-là, le pape François exhortait à Strasbourg les représentants du parlement européen à retrouver les valeurs humanistes de son histoire, ne fut-ce que pour secouer un peu le joug actuel de l’économie. Le scandale des immigrés africains venant mourir en masse aux portes de l’Europe était, bien sûr, dans sa ligne de mire. Un discours certes généreux mais qui ne tranche guère avec ceux de ses immédiats prédécesseurs sur ces questions. S’il y a une différence avec eux, elle est plutôt à chercher dans le champ de l’éthique sexuelle. Encore faut-il que les prélats de la curie romaine lui permettent d’aller jusqu’au bout de ses réformes morales. Car, au Vatican, on n’aime guère le changement.

 

Patrons : s’il y a une manifestation qui reflète bien l’air du temps, c’était celle des patrons de PME devant Bercy, lundi 1er décembre. Plusieurs centaines d’entre eux étaient venus clamer leur ras-le-bol d’une fiscalité jugée écrasante, réclamant davantage d’assouplissements au ministre de l’économie. On croit rêver. Car jamais, même sous des gouvernements de droite, l’état n’a jamais été aussi favorable aux entreprises. Jamais le discours du MEDEF n’a été aussi médiatisé. Jamais l’opinion publique n’a été aussi remodelée en vue d’accepter toutes les exigences patronales. Mais comme, dans tous les secteurs où l’on commence à lâcher du lest, ce n’est bien sûr jamais assez. D’où ce genre de mascarade. Car, évidemment, c’est pour leurs employés que les patrons travaillent, c’est à eux qu’ils pensent en premier à la fin du mois. Dans ces conditions, ceux-ci n’ont plus qu’à fermer leurs gueules et à se laisser bien sagement guider : quand on a la chance d’avoir du travail… On songe aux Charlots et à leur réjouissant « Merci patron ». Progressivement, la société française change son fusil d’épaule, épouse une autre vision de l’histoire.  

Grenoble : où, ailleurs qu’à Grenoble, l’écologie a-t’elle un meilleur laboratoire en France ? La dernière mesure en date d’Eric Piolle, son maire, a soulevé pas mal d’interrogations. Pensez donc : remplacer tout simplement les panneaux publicitaires par des arbres. Au total ce sont ainsi 2051 mètres 2 d’affichage qui vont être libérés pour cette expérience inédite dans notre hexagone. Une initiative aussi salutaire que poétique dans le contexte social actuel mais qui fait jaser ses détracteurs. Selon eux, c’est de 600 000 euros de redevance annuelle dont se priverait ainsi la municipalité grenobloise. Faux, rétorquent les élus, car la publicité urbaine, concurrencée par Internet,  ne rapporterait plus que 150 000 euros par an. Une somme, tout de même, qu’il faudra bien compenser par d’autres voies. Jean-Claude Decaux peut quand même se consoler : ses abribus seront épargnés. Pour le moment…

USA : alors que l’affaire Michael Brown continue à embraser Ferguson, - surtout après le non-lieu rendu par la justice à l’encontre du policier blanc qui avait abattu le jeune homme -, une autre « bavure » endeuillait l’Amérique multi-raciale le 22 novembre dernier. Elle est peut-être encore plus grave car, cette fois-ci, c’est un garçon de 12 ans qui a été tué dans une aire de jeux par un « cop » un peu trop zélé de Cleveland (Missouri). Un gamin, lui aussi afro-américain, dont le crime fut de pointer son pistolet à billes vers les passants. Un gamin dont l’erreur fut surtout de continuer à jouer et ne pas lever les mains face aux deux  flics qui le lui ordonnaient. On reste effaré devant un tel acte – d’autant que les policiers savaient que l’arme de l’enfant était probablement factice. Au-delà des présupposés racistes, la faute est bien dans la culture des armes et de l’auto-défense qui colle à la mentalité américaine. Et qui fait de chacun un agresseur – ou une victime – en puissance.

 

                              Erik PANIZZA

15/07/2013

La rose et la violette

 

                      

 

 Que la politique soit aussi une affaire de symboles, les maisons royales et nobiliaires nous l’ont appris depuis longtemps avec leurs armoiries et leurs blasons  rutilants - eux qui font aujourd’hui les beaux jours de l’héraldique. Plus près de nous, le coup de génie d’un François Mitterrand fut d’associer durablement le logo de la rose au parti socialiste. Une identité sans doute arbitraire et bousculée par la gouvernance de ses épigones, mais qui demeure toujours vivace dans la mémoire des Français. Est-ce que la violette arborée par les partisans de Nicolas Sarkozy, à la Ferté-Imbault, le 6 juillet dernier, aura la même postérité ? Rien n’est moins sûr. Outre qu’elle est déjà l’emblème de la ville de Toulouse, la modestie et le secret auxquels cette fleur est associée correspondent mal à la personnalité de l’ex-président. Quoiqu’il en soit celui-ci, même bardé de « casseroles » judiciaires, même désavoué par le Conseil Constitutionnel, revient peu à peu dans l’arène politique française. Ou plutôt il y est ramené par ses supporters, ce qui est différent ; comme si personne d’autre que lui, à l’UMP, ne pouvait redonner un second souffle à ce parti de pouvoir réduit, aujourd’hui, à la mendicité. Grandeur et misère de la politique ! Cela montre qu’en ce domaine – et il ne faudrait jamais l’oublier -, l’affectivité est prépondérante sur la raison. C’est pour cela que Fillon n’a aucune chance face à Sarkozy. Les militants de l’UMP ne peuvent pas entendre son discours rationnel de rénovation du parti; ils veulent un homme providentiel et croient le tenir dans l’énergique Nicolas. Et tout ce qui l’accable renforce paradoxalement leur détermination à plébisciter leur champion. De même Sarkozy fait penser à ces boxeurs que les coups de l’adversaire stimulent à la contre-attaque. Il a aussi une autre qualité : celle d’attirer l’argent. Que tant de Français soient encore prêts à mettre pour lui la main au porte-monnaie laisse dubitatif, mais c’est ainsi. Ont-ils déjà oublié les causes de sa défaite en 2012 ? Et pensent-ils naïvement qu’il pourrait faire mieux que lors de son premier quinquennat s’il revenait au pouvoir en 2017 ?  Au Franc-Tireur, évidemment, nous n’encouragerons personne à rejoindre cette secte qui n’avoue pas son nom. Quoique Copé puisse dire, la disparition de l’UMP n’entrainerait la fin de la démocratie dans ce pays. D’autres formations encore dans son ombre, d’autres hommes et femmes tout aussi pénétrés de l’idéal républicain, tout aussi désireux de gouverner, prendraient vite la relève avec, à la clé, les mêmes espoirs, les mêmes blocages, les mêmes échecs. Non, la France n’a pas besoin de l’UMP. Elle n’a pas, non plus, besoin du P S (qui pourrait bien connaître d’ici quatre ans les mêmes déboires que son concurrent). Mais eux tous à droite ou à gauche, qu’ils brandissent la rose ou la violette, ont besoin des Français pour leurs petites affaires. En ce lendemain de fête nationale, il est bon de remettre la vérité sur ses jambes.   

                                                           

                                Bruno DA CAPO

17:19 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rose, violette, ump, porte-monnaie