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15/07/2013

La rose et la violette

 

                      

 

 Que la politique soit aussi une affaire de symboles, les maisons royales et nobiliaires nous l’ont appris depuis longtemps avec leurs armoiries et leurs blasons  rutilants - eux qui font aujourd’hui les beaux jours de l’héraldique. Plus près de nous, le coup de génie d’un François Mitterrand fut d’associer durablement le logo de la rose au parti socialiste. Une identité sans doute arbitraire et bousculée par la gouvernance de ses épigones, mais qui demeure toujours vivace dans la mémoire des Français. Est-ce que la violette arborée par les partisans de Nicolas Sarkozy, à la Ferté-Imbault, le 6 juillet dernier, aura la même postérité ? Rien n’est moins sûr. Outre qu’elle est déjà l’emblème de la ville de Toulouse, la modestie et le secret auxquels cette fleur est associée correspondent mal à la personnalité de l’ex-président. Quoiqu’il en soit celui-ci, même bardé de « casseroles » judiciaires, même désavoué par le Conseil Constitutionnel, revient peu à peu dans l’arène politique française. Ou plutôt il y est ramené par ses supporters, ce qui est différent ; comme si personne d’autre que lui, à l’UMP, ne pouvait redonner un second souffle à ce parti de pouvoir réduit, aujourd’hui, à la mendicité. Grandeur et misère de la politique ! Cela montre qu’en ce domaine – et il ne faudrait jamais l’oublier -, l’affectivité est prépondérante sur la raison. C’est pour cela que Fillon n’a aucune chance face à Sarkozy. Les militants de l’UMP ne peuvent pas entendre son discours rationnel de rénovation du parti; ils veulent un homme providentiel et croient le tenir dans l’énergique Nicolas. Et tout ce qui l’accable renforce paradoxalement leur détermination à plébisciter leur champion. De même Sarkozy fait penser à ces boxeurs que les coups de l’adversaire stimulent à la contre-attaque. Il a aussi une autre qualité : celle d’attirer l’argent. Que tant de Français soient encore prêts à mettre pour lui la main au porte-monnaie laisse dubitatif, mais c’est ainsi. Ont-ils déjà oublié les causes de sa défaite en 2012 ? Et pensent-ils naïvement qu’il pourrait faire mieux que lors de son premier quinquennat s’il revenait au pouvoir en 2017 ?  Au Franc-Tireur, évidemment, nous n’encouragerons personne à rejoindre cette secte qui n’avoue pas son nom. Quoique Copé puisse dire, la disparition de l’UMP n’entrainerait la fin de la démocratie dans ce pays. D’autres formations encore dans son ombre, d’autres hommes et femmes tout aussi pénétrés de l’idéal républicain, tout aussi désireux de gouverner, prendraient vite la relève avec, à la clé, les mêmes espoirs, les mêmes blocages, les mêmes échecs. Non, la France n’a pas besoin de l’UMP. Elle n’a pas, non plus, besoin du P S (qui pourrait bien connaître d’ici quatre ans les mêmes déboires que son concurrent). Mais eux tous à droite ou à gauche, qu’ils brandissent la rose ou la violette, ont besoin des Français pour leurs petites affaires. En ce lendemain de fête nationale, il est bon de remettre la vérité sur ses jambes.   

                                                           

                                Bruno DA CAPO

17:19 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rose, violette, ump, porte-monnaie