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11/11/2016

L’ouragan Trump

                          

 

 Le choc a été rude pour beaucoup de Français, aussi, lorsqu’ils ont appris, mercredi matin, que les grands électeurs américains accordaient une avance confortable à Donald Trump sur sa rivale Hillary Clinton. Quoi ! Les médias et les sondages, qui la donnaient bon gré mal gré gagnante, s’étaient donc trompés. Quoi ! Un homme d’affaires politiquement inexpérimenté, outrancier, antipathique, aussi caricatural et caricaturé que Trump,  avait pu rallier à lui  une majorité de suffrages dans la première démocratie du monde. Non, nous ne rêvions pas et la candidate démocrate, une heure plus tard, reconnaissait publiquement sa défaite – malgré 250 000 voix de plus au décompte des scrutins. Peu après, le presque quarante-cinquième président des Etats-Unis d’Amérique prononçait un discours de remerciement dont le ton et l’unanimisme tranchaient sur la violence de ses propos de campagne. Les messages de félicitations commençaient à affluer du monde entier : on retiendra celui, rapide et enthousiaste, de Marine Le Pen qui voit sans doute dans la victoire de Trump un augure favorable pour sa prochaine campagne présidentielle. En revanche, celui du Quai d’Orsay – tout comme celui d’Angela Merkel – était beaucoup plus circonspect ; car on se méfie, en Europe, de l’isolationnisme affiché de Trump. Au Mexique, c’était un vent de panique qui soufflait à l’annonce de cette victoire inattendue, personne n’ayant oublié ici les diatribes de Trump sur les Mexicains et sa volonté de faire ériger un mur entre les deux pays.

Reste que le turbulent candidat républicain n’a pas usurpé sa victoire et qu’il va falloir compter avec lui pendant au moins les quatre prochaines années. Bien des  incertitudes demeurent sur ses choix en matière de politique étrangère et économique : va-t il remettre en question le traité de libre-échange entre l’Europe et les USA (Tafta) ou fermer le marché américain à la Chine ? Va-t’il poursuivre activement la lutte contre l’EI aux côté de la coalition internationale  ou se désengager du théâtre syrien ? Il y a aussi les accords sur la réduction des gaz à effet de serre issus de la COP 21 (Trump étant bien sûr climato-sceptique), même s’ils sont intouchables pendant au moins trois ans. Sur le versant intérieur, ce n’est pas plus rassurant, notamment pour l’Obama Care qui accorde une sécurité sociale à trente millions d’Américains défavorisés - et que Trump veut naturellement abroger. Certes, on ne gouverne pas seul et contre les institutions dans une démocratie. Force est pourtant de constater que les Républicains sont majoritaires tant au Congrès qu’au Sénat à l’issue de ces élections – ce qui laisse à Trump une grande liberté de manœuvre. Sa victoire, après le Brexit anglais, restera l’une des grandes surprises de cette année 2016.  La roue tourne assurément et les changements politiques sont nombreux depuis quelques années. Mais il n’est pas certain qu’ils aillent dans le sens du progrès.

 

Jacques LUCCHESI

03/10/2014

Aux armes, citoyens !

 

 

Le retour de Sarkozy fait grincer des dents à gauche comme à droite. Dans son propre camp, les couteaux s’aiguisent : les Fillon, Juppé... et d’autres qui gardent le silence voient ce retour d’un mauvais œil. D’ici que l’ex-président, avec ses mauvaises manières fasse tout capoter ! A gauche, il semble que l’espoir renaisse. Hollande a besoin d’un Sarkozy pour rebondir. Mais Flamby rebondit-il ? Après le dos rond, les tempêtes affrontées (ou convoquées), les sondages calamiteux, les affaires de cœur, les rires en coulisses des farouches opposants du Président, voilà venue l’ombre du salut en la personne de Sarko ! Enfin Hollande va retrouver adversaire à sa taille ! Il n’aura plus à régler les problèmes de boudoir, ni même à justifier sa politique. Il défendra tout ce qu’attaque Sarkozy. Et s’il perd à ce jeu—là, il saura revêtir, comme il l’a fait déjà, son treillis de généralissime en guerre contre les Islamistes. Rien ne vaut une posture bien guerrière défendant la sécurité nationale pour rassembler un peuple. FN comme UMP suivent d’ailleurs Hollande sur ce terrain. Tant mieux ! C’est la concorde, en tout cas sur ce point ! Même Sarkozy a dû admettre que nous devions prendre les armes. Mais contre qui au juste ? Contre les juges qui le poursuivent ? Allons, messieurs, soyons à la hauteur de la situation ! Oublions ces affaires ! Pensons à la défense de la patrie !

                                      

                                     Yves CARCHON

10/09/2012

La démocratie des sondages

 


 

L’opinion pèse lourd aujourd’hui sur l’action gouvernementale au point que même le Président ne peut négliger les sondages. C’est ce qui semble être arrivé durant l’été à notre tout nouveau gouvernement socialiste. Durant le quinquennat de Sarkozy, l’Elysée se shootait aux sondages ; on voulait tout savoir à tout moment de ce que pensaient les citoyens. Par mimétisme, comme gavé de sondages, Sarkozy même avait fini par nous parler comme on commente au café du Commerce. C’était à s’y méprendre le gars du coin, accoudé au comptoir, prêt à boxer qui le cherchait. L’équipe Hollande a cru  s’abstenir de commandes de sondages : mal lui en a pris. Le Président en chute libre, une rentrée contestée, quelques bévues ici ou là, flou artistique dans les propos : il a fallu dare-dare monter au créneau TF1 pour recadrer les choses. Ouf, c’est fait ! Mais pour combien de temps ? On semble être tombé (cela depuis longtemps déjà) dans une démocratie qui ne fonctionne qu’en tenant compte de l’opinion. Une démocratie avançant par à-coups, selon les sautes d’humeur de nos concitoyens. Mais l’opinion a-t-elle toujours raison ? Et un gouvernement doit-il suivre à tout coup l’opinion générale ? Oui, au risque de devenir impopulaire, et donc de ne pouvoir mener l’action gouvernementale pour laquelle il a été justement nommé. Non, s’il juge que le bien du pays transcende les caprices de l’opinion. On voit combien le fil est très infime, qu’à tout moment l’équilibriste peut tomber. C’est peut-être là que nous frayons avec ce que Debord nommait société du spectacle. Les Jeux du cirque voulaient que les vaincus soient mis à mort. Et maintenant on veut que notre équilibriste crève l’écran, qu’il nous rassure ou nous convainque, avec l’arrière pensée – humaine, trop humaine - qu’à tout moment il puisse chuter. Du coup, la forme l’emporte sur le fond. Peut-être n’y a-t-il plus de fond puisque l’on doit communiquer. Dans cette logique, je crains qu’Hollande n’en sorte pas grandi, quelle que soit l’ambition qui semble l’habiter de restaurer les vraies valeurs de solidarité et de partage nécessaires au pays.


                                           Yves CARCHON