Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/04/2012

De l’usage modéré des sondages

 

 

 

 

 

 

Je n’ai rien contre les sondages, sauf lorsqu’ ils sont instrumentalisés pour influer sur le vote des Français. S’il faut en croire tous les augures, les jeux sont déjà faits. On connaîtrait déjà les résultats : Hollande l’emporterait contre Sarko. Autrement dit, la consigne implicite est donnée : votez utile (ce, dès le premier tour) pour que s’affrontent les deux athlètes politiques que portent les sondages. C’est bien sûr faire offense à la démocratie et à tous les votants qui ont pourtant encore les cartes en main. Les médias, qui pourtant s’en défendent, participent à ce conditionnement et leur pression est forte pour nous guider à accepter le dictat des sondages. Pour peu qu’on manque de culture politique ou de perspective historique (ou que notre opinion soit volatile), la bipolarisation peut paraître confortable. La droite contre la gauche, voilà qui est limpide ! L’ennui, c’est qu’une présidentielle est, - a toujours été un moment de brassage d’idées, d’offres, de propositions où se mêlent pêle-mêle les plus sérieuses, les plus loufoques, voire les plus farfelues. Qu’importe ! C’est la réelle respiration de la nation que l’on entend dans ce premier roulement de tambours de campagne. Le premier tour est fait pour que s’expriment toutes les tendances ou sensibilités qui la sous-tendent. Zapper ce tour, c’est racornir notre vitalité démocratique. Or les sondages, non seulement amenuisent de fait les « petits » candidats, crédités de 1% des intentions de vote, mais magnifient ceux crédités des plus hauts scores évalués (27, 28, voire 30%). Restent les 10 à 15 %, « faiseurs de rois », extrêmes et centre qui véhiculent les frustrations, les rêves et mécontentements divers. Mélenchon n’est pourtant pas Marine qui n’est pas plus Bayrou. Mais ce sont les 10-15 % ! Comme si un pourcentage supputé pouvait donner du poids ou au contraire discréditer le mouvement ou le courant qui en est crédité ! Revenons donc à plus sérieux. On peut au soir du premier tour avoir quelques surprises. Ce citoyen rebelle qu’est par essence le Français pourrait très bien disqualifier l’un des deux favoris, tant par bravade que pour donner une saine leçon aux sondeurs de tous poils. Ce serait un sacré camouflet infligé à ceux qui croient pouvoir diriger l’opinion !


                                  Yves CARCHON