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18/12/2015

Qui est responsable de la montée du FN ?


   A cette question, il faudrait répondre : nous tous. Même si on s’est toujours opposé à cette « résistible ascension » comme dirait Brecht, nous n’avons sans doute pas été assez vigilants. La preuve. Nous avons pêché par excès d’optimisme, ayant foi en cette démocratie qui n’est que le moins mauvais des systèmes. Depuis longtemps, la caste politique de notre cher pays a « joué » avec le Front national, s’en faisant tantôt un allié objectif pour la Droite, tantôt un repoussoir électoral pour la Gauche, quand Mitterrand n’en faisait pas une manœuvre pour empêcher une cohabitation qui eut lieu néanmoins… L’arrogance des partis de gouvernement n’a pas toujours senti que le loup était dans l’enclos. Affairés à prendre le pouvoir pour n’en pas faire grand-chose, ils ont laissé croître un parti qui, lui, chercha le peuple où il était, campant bientôt sur les terres délaissées par le PC et le PS. Ces mêmes partis n’ont pas non plus été à la hauteur des enjeux sociaux et politiques, ni n’ont ouvert un avenir à la jeunesse de ce pays. La crise économique a fait le reste. La république, ébranlée sur ses propres assises, ne semble plus répondre aux forces vives du pays qui grondent et se révoltent, passant parfois au terrorisme… Mais si les politiques ont fait défaut, il faut bien dire aussi que les médias ont attisé parfois les haines ou délaissé l’explication pédagogique pour le sensationnel, préférant commenter la politique politicienne, les querelles entre personnages de l’Etat plutôt que de traiter du fond des choses. Aujourd’hui, on mesure ce qui n’est pas loin de ressembler aux décombres du bipartisme. Même si le FN n’a pas gagné de région, il repose sur un socle électoral de plus de 6 millions d’électeurs. Il reste donc au gouvernement « hollandais »un an et demi pour redonner un nouveau souffle. Est-ce suffisant ? Rien n’est jamais perdu d’avance !

                                          Yves Carchon

29/05/2015

Le Poutine Fan Club

                   

 

 Naguère communiste et soviétique, la Russie s’est tournée, en ce début du XXIeme siècle, vers un nationalisme  fortement réactionnaire. L’orthodoxie religieuse, le panslavisme et l’expansionnisme sont redevenus des valeurs à la mode. Et c’est toujours avec la même brutalité qu’on y réprime ceux qui ne sont pas tout à fait dans les normes, qu’elles soient sexuelles ou politiques. Car il s’agit plus que jamais de lutter contre la décadence qui gangrène l’Europe occidentale. Passe encore que les nababs russes aillent y dépenser leur argent ou que les plus jolies « russettes » viennent y tenter leur chance; pas question, en revanche, d’importer ce modèle-là à Moscou. L’artisan de ce renouveau spirituel et moral est, bien sûr, Vladimir Poutine. C’est lui l’homme fort du moment, non seulement dans son pays – ce qui est fait depuis longtemps- mais aussi pour une bonne partie de l’opinion internationale. La fascination et le recours à un homme à poigne : assurément une vieille rengaine. On sait, dans les années 30, vers qui lorgnaient le grand patronat français et ses affidés politiques. La suite des choses n’allait que confirmer cette connivence. Comme d’autres aujourd’hui, en Grèce, en Hongrie ou en Autriche, Marine Le Pen se tourne vers Poutine avec le même entrain que le tournesol pour l’astre solaire. Il représente pour elle un idéal nationaliste qu’elle voudrait bien voir fleurir en France. Une telle dévotion méritait bien un geste amical en retour : comme ces 9 millions d’euros « prêtés » par Moscou au FN pour son entreprise électorale. Quand on l’interroge sur ce sujet, la présidente du FN incrimine les banques françaises qui lui ont fermé leurs portes. Peut-être ? Mais on voit, en tous les cas, comment un Poutine Fan Club est en train de se constituer en Europe occidentale, sorte d’internationale du nationalisme si l’on me permet cet oxymore. Et le nationalisme, c’est à plus ou moins longue échéance, la justification de la guerre. Souvent suspecté de sympathies pro-fascistes, le FN fait donc clairement la preuve de ses accointances avec un chef d’état qui affiche ouvertement son mépris pour la démocratie à l’occidentale – mais y en a-t-il, au juste, une autre ? Ce régime politique n’est sûrement pas à la hauteur de ses promesses en France. Mais qui voudrait, raisonnablement, l’échanger contre une dictature qui ne dit pas son nom ? Pensez-y un peu plus, braves gens, la prochaine fois que vous irez aux urnes.

 

 

                   Bruno DA CAPO

10/02/2015

Nini...Peau d’Chien !

 

 

A l’UMP, le ni-ni l’a-t-il emporté ? Dans ce cas, c’est un camouflet pour Sarkozy récemment adoubé. Il semblerait que le torchon brûle entre la jeune garde, les vieux barons, sans parler des trublions qui veulent profiter de l’aubaine pour se placer et discréditer l’autorité de l’ancien président de la république. Derrière toutes ces postures, il y a manœuvres et stratégie. Juppé et quelques autres ont compris que l’UMP doit être claire et s’opposer sans état d’âme au FN, au risque d’y perdre son âme et bien sûr et surtout un nombre d’électeurs conséquent et précieux. L’homme qui jadis était droit dans ses bottes a gagné en souplesse et sait que le FN est sur le point de devenir (s’il ne l’est déjà) le premier des partis politiques français. L’UMP ne peut donc s’accommoder d’un ni-ni. Certes l’ancien président répugne à conforter le FN mais il ne veut pas plus opter pour le PS dans l’élection législative partielle du Doubs du dimanche à venir. Sa consigne de vote était de laisser libres ses électeurs de se prononcer pour le PS ou le FN. Mais les barons savent déjà que 30 % des électeurs UMP iront droit au PS. Dès lors, l’habileté serait d’afficher un ni-ni donnant ainsi à leur parti toutes possibilités futures de négocier sous le manteau d’autres élections lors de triangulaires. On voit que dans tout ça la morale politique n’a rien à voir avec les manigances de l’UMP. Voilà qui promet tristes palinodies et pics d’hypocrisie pour les élections à venir !

 

                                                Yves CARCHON

13:47 Publié dans numéro 15 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juppé, doubs, fn, ump