Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/09/2013

C’est pour mieux te manger mon enfant

 

 


 

 

Beau tintamarre à droite ! C’est à qui montrera qui est capable de faire alliance avec le loup. Le loup, c’est le FN, pas le grand méchant loup. Nous ne sommes plus dans un cartoon ou Walt Disney. Ni dans un jeu de rôles. Non, nous touchons le fond. De plus en plus de militants UMP (60%) appuient le rapprochement de la droite dite républicaine avec le FN. Marine s’est certes habillée pour la circonstance (Municipales obligent) en grand-mère gâteau qui ne veut que du bien à notre beau pays et aux petits Français (et quand elle dit Français, on comprend bien de qui elle ne veut pas parler). Son opération séduction marche du feu de dieu. Tirez la chevillette et on sera élu ! Comment ? ça c’est une autre histoire ! A trop jouer avec le feu, on risque de se brûler non seulement les doigts mais le bras tout entier. Les caciques de l’UMP devraient relire Le singe et le chat du grand La Fontaine. Quand l’un s’attèle à tirer les marrons du feu, l’autre en profite pour les croquer. Ce jeu de dupes est non seulement malodorant mais contre-productif. Complaire à son électorat est certes la tentation. C’est aussi le signe que plus rien ne va plus au sein de notre Droite. A sa façon, Sarkozy et son ami Buisson, ont levé l’interdit. Copé, Fillon et d’autres ont décidé de creuser le sillon. Face à une Gauche qui se délite, on assiste aujourd’hui à la mort d’une Droite classique dont rien ne dit qu’elle ne finira pas par perdre l’âme qui était sienne. Alors viendra le temps des théories musclées, des nervis assassins. « Grand-mère, pourquoi as-tu d’aussi grandes dents ? » demandera Copé sans chaperon. « C’est pour mieux être élue ! » lui répondra Marine.

 

                       Yves Carchon

19:30 Publié dans numéro 12 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fn, copé, loup, marine

02/04/2013

L’état de la France

 


Pauvre France, disait souvent ma mère qui révélait un sens bien français du fatalisme. Mais de quelle France parle-t-on ? Celle éternelle et fantasmée ou celle qui, aujourd’hui,  doit affronter la mondialisation ? Les nationalistes du FN se gargarisent à l’évidence de la première. Mais pour tous ceux qui savent que le pays aborde une ère nouvelle, peut-être est-il utile de s’en remettre aux géographes et démographes... Selon l’étude d’Hervé Le Bras et d’Emmanuel Todd, intitulée Le Mystère français, qui doit sortir prochainement en librairie, la France offre aujourd’hui un paysage sociologique doublement paradoxal. D’abord, deux profils différents de notre pays se dessinent : celui de la France qui s’en sort (Bretagne, Sud- Ouest, Alsace, Rhône-Alpes) et celui d’une France qui vacille (Bassin parisien, Nord, pourtour méditerranéen). Il s’agirait, selon nos deux éminents démographes, de deux attitudes face à la mondialisation : ainsi la dimension « doctrinaire » du catholicisme se révélerait être, une fois laïcisée, une protection contre la crise alors que dans les zones porteuses historiquement de l’égalité, autrement dit de la Révolution, cet héritage renforcerait l’isolement des faibles. Aussi pertinemment, nos deux auteurs soulignent-ils que les anciennes provinces de tradition chrétienne sont désormais à gauche alors que celles d’obédience communiste ont basculé à droite ou au FN. Est-ce à dire que les anciens clivages sont morts et qu’il faut repenser la France ? Oui et non, car on sait bien que ce qui couve n’est jamais apparent. Ainsi, la dernière presque-victoire du FN dans l’Oise peut alarmer plus d’un. A commencer par moi qui vois dans cette percée un signe avant-coureur. S’il n’était question que de l’Oise ! Dans l’Aude, à Castelnaudary, fief socialiste depuis des lustres, nous atteignons les 20 % FN ! Je voudrais bien sûr me tromper. Attendons les Municipales : elles nous diront si l’on doit être rassuré ou non.


                                                       Yves CARCHON

14:10 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fn, démographes, oise, aude

15/02/2013

Bruissements (17)

 


 

Tunisie : l’assassinat, le 5 février dernier, de l’avocat tunisien Chokrit Belaïd – l’un des principaux opposants au régime actuel – a relancé la polémique sur les accointances entre le gouvernement tunisien et des activistes islamistes, comme les salafistes. Ces derniers, nouveaux fascistes qui multiplient les actions punitives contre les femmes et les partisans de la laïcité, bénéficient d’une incroyable complaisance de la part de la police et de la justice tunisiennes. A n’en pas douter, ils sont derrière ce meurtre qui a fait, encore une fois, descendre  le peuple dans la rue. Devant l’ampleur de l’émotion et de la colère (40 000 personnes ont assisté aux  funérailles de Belaïd,  vendredi 8 février, à Tunis), le premier ministre, Hamadi Jebali a donc décidé de refondre entièrement son gouvernement pour n’y faire entrer que des technocrates. Une façon de dire qu’il faut que tout change pour que rien ne change. Fallait-il que les Tunisiens fassent une révolution pour en arriver à cette forme insidieuse de dictature ? Oui, car le processus protestataire est enclenché et il y a fort à parier qu’ils en feront bientôt une autre contre ceux-là mêmes qu’ils ont porté au pouvoir, ces faux amis de la démocratie dont le jeu consiste à faire croire qu’ils représentent l’avenir quand ils tirent le pays en arrière. Et ce sera sans doute pareil en Egypte.

 

Affiches : « Pourquoi l’UMP refuse-t’elle que je participe à la vie de ma ville ? » Dit ce slogan sous le visage fatigué d’un homme d’origine africaine. Il y a cinq autres « perles » du même genre sur les affichettes – 2,5 millions au total – que le PS a fait imprimer et que nous verrons bientôt éclore dans nos boites aux lettres. On reste perplexe devant une telle campagne, seulement neuf mois après l’élection  à la présidence de François Hollande, alors même que les élus socialistes détiennent actuellement la plupart des postes de pouvoir en France, alors que l’UMP est en pleine déconfiture. Est-ce la perspective des prochaines élections municipales qui justifie ce ton militant et cette insistance sur des questions sociétales ? Ou est-on en train d’assister à la transformation d’un président « normal » en candidat permanent, à l’instar de son prédécesseur ? A moins que tout cela ne traduise qu’un manque de confiance dans la capacité à mener à bien sa propre politique ?

 

FN : est-ce un effet de l’agitation générale autour du mariage homosexuel, de l’adoption et la PMA ? Quoiqu’il en soit,  le FN est en train de remonter dangereusement dans les sondages. Fin janvier, dans un échantillon de 1012 personnes interrogées par la  SOFRES, 32% d’entre elles se disaient proches des propositions de Marine Le Pen et 42% considéraient que le FN ne représente plus un danger pour la démocratie (bon, il y en a quand même 47% qui pensent le contraire). De façon plus resserrée, 38% d’électeurs de l’UMP estimaient que des alliances, aux municipales, étaient désormais possibles avec les candidats frontistes ; et 13% d’entre eux voyaient même, dans le FN, un allié potentiel. C’est différent quand il s’agit de passer aux urnes ; là, 67% des sondés n’envisageraient pas de voter bleu-Marine. Un baromètre dont il faut sans aucun doute tenir compte, même si l’on sait combien ses indications sont sujettes à de rapides variations.

 

Lasagnes : de la viande de cheval dans les lasagnes au bœuf de Findus ! Pas de quoi nous décontracter l’œsophage à l’heure de passer à table. On n’a pas fini de gloser sur cette indélicatesse faite aux consommateurs français, même si, heureusement, on n’est pas en présence d’un scandale alimentaire comparable à celui de la vache folle, en 1998. Dans les deux cas, c’est toujours la même recherche du profit à court terme qui justifie ces aberrations – puisqu’en Roumanie, pays fournisseur de la viande incriminée, celle du cheval vaut quatre fois moins chère que celle du bœuf. Cette nouvelle crise a au moins le mérite d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la complexité de la grande distribution et ses relais. Souhaitons, pour notre santé, que les contrôles n’en soient que plus nombreux et plus stricts, à l’avenir.  

 

Air : l’actualité internationale, extrêmement tendue ces dernières semaines, a tendance à repousser au second – voire au troisième – plan les questions liées à notre environnement. Grave erreur, car nous n’en continuons pas moins d’en subir les retombées délétère. Mardi 5 février, la commission européenne en charge de ce dossier a encore épinglée la France pour la mauvaise qualité de son air. Trois sources d’émissions de particules fines sont en cause : les moyens de chauffage, l’agriculture et les transports routiers. Pour ces derniers, c’est encore le diesel qui est pointé du doigt, car il constitue toujours le carburant majoritairement utilisé en France, malgré ses effets cancérigènes scientifiquement démontrés (42 000 décès prématurés lui seraient imputables, chaque année, dans notre pays). Devant le montant des amendes européennes  - 100 millions d’euros – réclamées à la France, la ministre de l’écologie Delphine Batho a déclenché, dès le lendemain, un plan d’urgence en six points - forcément contraignants. Reste à savoir si les moyens suivront pour les faire rapidement appliquer. Car autrement…

 

 

                                                   Erik PANIZZA

15:05 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tunisie, fn, lasagnes, affiches