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18/12/2015

Qui est responsable de la montée du FN ?


   A cette question, il faudrait répondre : nous tous. Même si on s’est toujours opposé à cette « résistible ascension » comme dirait Brecht, nous n’avons sans doute pas été assez vigilants. La preuve. Nous avons pêché par excès d’optimisme, ayant foi en cette démocratie qui n’est que le moins mauvais des systèmes. Depuis longtemps, la caste politique de notre cher pays a « joué » avec le Front national, s’en faisant tantôt un allié objectif pour la Droite, tantôt un repoussoir électoral pour la Gauche, quand Mitterrand n’en faisait pas une manœuvre pour empêcher une cohabitation qui eut lieu néanmoins… L’arrogance des partis de gouvernement n’a pas toujours senti que le loup était dans l’enclos. Affairés à prendre le pouvoir pour n’en pas faire grand-chose, ils ont laissé croître un parti qui, lui, chercha le peuple où il était, campant bientôt sur les terres délaissées par le PC et le PS. Ces mêmes partis n’ont pas non plus été à la hauteur des enjeux sociaux et politiques, ni n’ont ouvert un avenir à la jeunesse de ce pays. La crise économique a fait le reste. La république, ébranlée sur ses propres assises, ne semble plus répondre aux forces vives du pays qui grondent et se révoltent, passant parfois au terrorisme… Mais si les politiques ont fait défaut, il faut bien dire aussi que les médias ont attisé parfois les haines ou délaissé l’explication pédagogique pour le sensationnel, préférant commenter la politique politicienne, les querelles entre personnages de l’Etat plutôt que de traiter du fond des choses. Aujourd’hui, on mesure ce qui n’est pas loin de ressembler aux décombres du bipartisme. Même si le FN n’a pas gagné de région, il repose sur un socle électoral de plus de 6 millions d’électeurs. Il reste donc au gouvernement « hollandais »un an et demi pour redonner un nouveau souffle. Est-ce suffisant ? Rien n’est jamais perdu d’avance !

                                          Yves Carchon