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14/12/2012

Dès que l’argent règle le Droit...

 


Drôle de justice que la justice américaine ! L’affaire DSK a fini par trouver son épilogue. Mais quel épilogue ? Mi-figue, mi- raison. Les avocats des deux parties ont trouvé un accord, nous dit-on, qui se chiffre en millions... Avec l’argent, on peut donc laver son honneur ou en tout cas mettre un terme aux poursuites dont on est l’objet... Le doute subsiste évidemment puisque les deux parties toujours ont décidé qu’il n’y aura pas de procès. Il est vrai qu’aucune preuve (c’est en tout cas ce qu’on nous dit) n’est là pour inculper l’éventuel coupable... La victime présumée, elle, en acceptant l’accord passé peut inciter toute personne qui a suivi l’affaire à reconsidérer sa plainte et à se demander si elle fut bien victime... Rien n’est donc sain dans cette affaire. Dès que l’argent règle le Droit, on peut dire à tout coup qu’on se moque bien de la Justice. Etranges pratiques judiciaires américaines qui consistent avant tout à trouver un terrain d’entente entre les parties, et non à dire, chercher vraiment la vérité sur une affaire qui défraya toutes les gazettes du monde occidental. On peut imaginer que l’avenir de notre femme de chambre va s’en trouver changé et bonifié. Pour DSK, son avenir est derrière lui et quelles que soient les conférences qu’il donnera, son nom restera à jamais entaché par cette étrange affaire. Je ne peux m’empêcher de penser à ce Journal d’une femme de chambre d’Octave Mirbeau que DSK devrait relire et avec lui, bien sûr, tous ses (anciens ?) amis, je veux parler des socialistes... pardon des socio-démocrates qui ne savent plus ce qu’est la lutte des classes.

 

                                                              Yves CARCHON

07/06/2012

Pour DSK

 

             

 

 

 Ah ! Ils le font chier depuis un an, Dominique. Ils le font chier, tous ces pisses-froid, ces culs-serrés, ces pimbêches qui n’ont qu’un gode pour s’astiquer la barquette. Et ils me font chier aussi, ces puritains envieux qui inventent des délits pour mieux l’enfoncer. Proxénétisme, viol en réunion aggravé : et puis quoi encore, pour requalifier une simple partouze ? Pourquoi pas, à bien chercher, une petite affaire de détournement de mineure, voire de pédophilie ? Pourquoi pas une virée en Thaïlande, comme l’autre tarlouze de la culture quand il voulait griller sa nouille.

Parce que Dominique, lui au moins, il nique. C’est un bouc, un taureau, un étalon. Faut que ça gicle, faut que ça sorte. Il baise tout ce qui passe et qui porte une jupe et ça les emmerde, tous ces frustrés, tous ces châtrés. Ils voudraient bien mais ils peuvent point, monsieur le curé. Alors, de dépit, quand ils en tiennent un comme lui, ils se vengent, ils le saquent, ils le brisent. Et moi, ça commence à me les briser menu. Et moi, je dis que c’est un lynchage juridique et médiatique. Foutez-lui la paix, à la fin ! Passe encore qu’au pays de Jefferson et de Lincoln, on ne puisse plus se faire sucer par une grosse soubrette noire. Mais en France, madame, au pays de Rabelais, de Sade, de Félix Faure, de François Mitterrand, ne plus pouvoir s’envoyer quelques putes sans se faire traiter de proxénète, c’est-y pas un scandale, ça ? Des putes, ai-je dit, mais peut-être pas. Il est tellement beau mec, Dominique. Et puis, de toutes les façons, c’était pas lui qui payait. Parce que quand, sur le coup de minuit,  vous trouvez dans votre chambre, une blonde du style 90-60-90, vous allez quand même pas lui demander si elle est fichée à la brigade des mœurs. Vous passez une capote et vous l’enfilez, un coup devant un coup derrière. C’est là, je crois, la moindre des politesses et il est poli avec les dames, Dominique. Il ne manque jamais de leur rendre ses hommages. Et c’est pour ça qu’on l’accuse de leur faire subir les derniers outrages. C’est pour ça que même ses vieux potes de la rue de Solférino l’évitent ou se détournent de lui. Belle morale ! Tas de faux-culs !

Putain ! On a perdu, avec DSK, un drôle de président. Lui, il aurait su redresser la France, redresser le moral et la bite des Français. Avec lui, abolie l’ignoble loi Marthe Richard, abolies la loi Sarkozy sur le racolage passif, la pénalisation des clients et toutes ces conneries de la droite. Des bordels auraient ressurgi au cœur de nos villes. Des bordels à l’ancienne, des bordels comme en Espagne. Et comme c’est un bon socialiste, il aurait certainement instauré deux ou trois jours de gratuité totale par an. Pour que le peuple de France puisse baiser sans compter, à l’image de son chef. Putain ! Il aurait su relancer la machine économique par la croissance de l’économie libidinale. Il en aurait créé des emplois pour toutes celles qui sortent du système scolaire sans diplôme ; des emplois autrement plus juteux pour elles qu’aide-ménagère ou caissière de supermarché. Oui, on est passé à côté d’une grande présidence, d’une nouvelle révolution. Au lieu de ça, on a gagné un président rondouillard, sentimental et monogame. Un président qui veut la parité, la justice, le bonheur de tous les Français. Un président aussi normal qu’un pasteur des Cévennes, quand on aurait pu avoir une bête de sexe, une double tête à la tête du pays.

Et vous voulez, après ça, que je me taise ? Que je n’en veuille pas à tous ceux qui ont comploté à sa perte. A tous ceux qui m’ont privé de MON candidat, le seul qui portait l’espoir du renouveau érotique de la France.

Reviens, Dominique, Reviens !

 

 

                               Mister SHAKE

 

 

 

ndlr : les idées et le ton de cet article ne reflètent pas ceux de la rédaction du Franc-Tireur marseillais. Mais nous le publions quand même, fidèles à notre éthique de libre parole.

 

23/11/2011

Bruissements

 

 

                          

 

 

DSK : après le sofitel de New-York et son procès mondialisé, après l’affaire Tristane Banon et son non-lieu, voilà que DSK revient dans l’actualité avec l’affaire du Carlton de Lille. On le soupçonne d’avoir loué les services sexuels de filles qui tapinaient discrètement ici. On exhibe ses SMS adressés à des amis pour les inviter à des parties fines. Vraiment, ce déballage intime commence à devenir odieux. Bien entendu  il est l’occasion, pour la Droite et ses roquets, d’accabler un peu plus un homme que la justice a pourtant blanchi. Un homme qui a – pour son malheur – le défaut d’aimer un peu trop les femmes. Est-ce un crime, désormais ? Le problème, à présent, est bien que ses adversaires politiques se servent de  ses frasques pour essayer de salir les socialistes. Eh, qui s’assemble se ressemble et vice-versa. DSK a décidé de porter plainte contre ses calomniateurs : il a raison et pas qu’une fois.

 

Salaires : bonne nouvelle – une, enfin – puisque le SMIC, malgré la crise, sera quand même revalorisé de 2,1% à partir du 1er décembre prochain. Ce qui devrait le porter à 1393,82 euros brut – soit 1094,72 euros net -, toujours pour 35 heures de travail hebdomadaire. A propos, saviez-vous que le salaire de nos ministres était, lui aussi, indexé sur l’évolution du coût de la vie (et augmenté en conséquence) ? Cette juste et nécessaire  majoration  sera néanmoins suspendue pour les deux prochaines années. Comme l’a annoncé solennellement  le premier d’entre eux – rigueur budgétaire oblige -, leur traitement sera bloqué durant cette période  à  son taux actuel. Voilà un excellent exemple adressé au peuple français si enclin à dénoncer les inégalités. Une question me taraude pourtant: vont-ils pouvoir continuer à vivre décemment avec un salaire moyen de 14 000 euros mensuels ? D’ici que Bernadette Chirac ne soit obligée de faire la quête pour les membres du gouvernement, il n’y a pas loin…. 

 

Dégraissage : toujours opportuniste, François Hollande a annoncé que, dans le cas où il serait élu président de la république, il diminuerait son salaire – mais aussi celui de ses ministres – de 30%. Si je ne m’abuse, -30% de 21 000 euros, ça fait quand même environ 147000 euros mensuels, non ? Voilà quand même une annonce  bien venue dans le contexte actuel de restrictions tous azimuts. Saura-t’il s’en souvenir au moment voulu ? Nous, en tous cas, nous le lui rappellerons.

 

Duel: le même François Hollande a dû ferrailler dur sur son aile gauche avec ses alliés écologistes, partisans de longue date de la sortie du nucléaire. Finalement, ils se sont entendus sur une réduction progressive de 25%, ce qui abaisserait à 50% le parc des réacteurs en activité sous sa (possible) présidence. Ces chiffres-là sont assez fidèles aux propositions qu’il a faites avant les primaires. Il ne faut pas se voiler la face : cette question-là est loin d’être secondaire pour l’avenir de notre pays. Bon gré mal gré, les restructurations accroissant la part des énergies renouvelables se feront inévitablement. Et il faudra fermer des centrales devenues trop vieilles et trop peu sûres. La Droite, Sarkozy en tête, ne veut pas en entendre parler. Pour elle, c’est une atteinte à l’autonomie de la France. Hors de nos choix, point de salut. Là aussi, il s’agirait de prendre exemple sur l’Allemagne.

 

Amnésie: dix ans après il récidive. La leçon du 21 avril 2002 ne lui servira donc à rien ! Jean-Pierre Chevènement, le mauvais génie de la Gauche. 

 

Fraude : à Bordeaux, mardi 15 novembre, Nicolas Sarkozy a remis sa casquette de père-fouettard, avec ce qui fut l’un de ses thèmes de campagne favoris : la dénonciation des mauvais Français, ceux qui fraudent le système social. Là encore il visait les plus modestes d’entre eux, ceux qui sont dans la nécessité de survivre et dont les détournements ne représentent que 20% de la fraude globale. Les 80% restants sont, en effet, constitués par les cotisations patronales non versées à la sécurité Sociale, mais il vaut mieux encore, pour l’économie générale, ne pas taper sur ces chefs d’entreprises peu scrupuleux. Du reste, notre cher président s’est-il jamais demandé si la fraude n’était pas une conséquence logique du libéralisme dont il fut et reste l’un des meilleurs garants politiques ? Toutes ses objurgations ont finalement abouti à un projet de loi visant à sanctionner un peu plus les salariés en arrêt de maladie, leur retirant une journée supplémentaire de remboursement. De quoi, au moins, accroître l’amertume – sinon le désespoir – des Français qui travaillent toujours plus pour gagner moins.

 

Pouvoir : « débarqué » par les marchés financiers pour sa gestion calamiteuse de l’Italie, Silvio Berlusconi, 75 ans, a quitté son poste de Président du Conseil sous les lazzis, à Rome le 12 novembre dernier. Certains opposants allaient jusqu’à comparer cette date au 28 avril 1945 – jour de l’exécution de Mussolini -, ce qui était légèrement exagéré. Qu’allait donc faire Berlusconi de ses vacances d’hiver anticipées ? Partir en Sardaigne, avec quelques jeunes hétaïres, pour profiter d’une retraite peu honorable mais justifiée, tout de même, par son âge? Point du tout ! Dès le lendemain matin, il était au siège de son parti pour envisager une riposte politique. Si le pouvoir n’est pas une drogue….

 

 

 

                     Erik PANIZZA