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15/10/2011

Père débonnaire ou mère sévère ?

 

 

 

 

 


 

Entre Aubry et Hollande, et en dehors d’une sensibilité plus à gauche marquée par la première et un côté plus social-démocrate chez le deuxième, qui des deux aurait l’envergure d’un futur président si il (elle) venait à gagner ? Car en fait, c’est de ça qu’il s’agit : choisir non seulement un leader pour la Gauche capable de bouter Sarkozy et sa clique, mais un homme (ou une femme) d’Etat prêt à ancrer la France dans le XXIème siècle. Ce que je crains avec Aubry, (à tort peut-être) c’est qu’avec elle, les vieux démons de gauche ne ressurgissent : sectarisme, division, dirigisme d’Etat... Mais ce que je redoute avec Hollande, c’est qu’il nous joue le vieux couplet d’un Mitterrand fringant et relooké (à gauche toutes, promis, pour terminer à droite). Les supporters d’Aubry la disent solide, n’empapaoutant pas le verbe, courageuse, inflexible. Face à un Sarkozy au bulldozer, c’est plutôt ce qu’il faut. Les fans d’Hollande misent sur ses qualités de tacticien, sur ses allures de chat tranquille et rassurant et sa souplesse d’esprit. A priori, Aubry fait plus sérieux. Mais quand elle dit qu’elle se tient à ce qu’elle dit et ne change pas de position, voilà qui est rigide, peu compatible avec un monde qui bouge. Elle peut par son côté pète-sec et son langage mère fouettard effrayer même les hommes votants. Hollande, lui, dont le terme « gauche molle » colle maintenant aux basques, peut faire penser parfois à un Chirac de gauche : radical-socialiste dans le fond, plein d’énergie pour la conquête du pouvoir, vivant sur ses lauriers quand il est président. Ici se dessine donc une dimension avec laquelle il nous faudra compter, tant dans le choix des primaires du PS que dans celui d’un président en 2012 : la vieille psychologie des peuples. Pour nous calmer, reprendre nos esprits après cinq années sarkozystes et surtout pour sublimer la crise, aura-t-on besoin d’un père débonnaire à l’oreille attentive ou d’une mère sévère qui ne passera rien sur nos fredaines ? C’est là la seule question que l’on doive se poser ! Je mise que la France groggy et pantelante (en dehors de ce que peuvent dire tous les sondages) choisira un soigneur et non pas une saigneuse, Hollande plutôt qu’Aubry, non tant pour des nuances politiques que pour de hautes raisons psychologiques.

 

Yves CARCHON

15:16 Publié dans Numéro 8 | Lien permanent | Commentaires (0)

10/10/2011

Les pleurs d’Achille

 


 

Au premier tour de ces primaires, Hollande donc avec un score très honorable, suivi de près par une Aubry pugnace et batailleuse, et un Montebourg fringant et conquérant qui fait la une des journaux. L’effondrement de Ségolène ne s’est fait pas accompli sans larmes (je  pense à ce héros qu’était Achille et qui pleurait les larmes de son corps dès qu’une situation lui échappait). Il est vrai que les Grecs faisaient des pleurs une vertu et qu’Homère à dessein faisait pleurer Margot... Mais les temps ont changé : les  pleurs ne sont plus gage de vertu. Enfin, pour terminer ce malicieux survol, Valls a sauvé l’honneur, lui qui était le seul à parler vrai, je ne parle pas de Baylet, brocardé à l’envi, dont je salue ici le courage politique. « Il ne suffit pas de gagner, encore faut-il participer » disait de Coubertin. Après ces résultats, on imagine l’affolement et l’impatience des doctes commentateurs. Qui de Martine Aubry ou de François Hollande va l’emporter ? Quels seront les consignes de vote des Ségolène et Montebourg ? Surtout, jusqu’où leurs propres électorats les suivront-ils ? Hollande a eu une petite avance, qu’il aurait préférée beaucoup plus confortable. Aubry a avec elle les vieux caciques comme Fabius et les tenants d’une gauche dure. Son côté doctrinal peut condamner sa cause comme il peut la booster. Hollande, par sa rondeur et son côté Raminagrobis peut raboter les angles. Il y a en lui un petit air mitterrandien qui peut qui sait lui ouvrir le chemin. Mais c’est peut-être aller vite en besogne... Par ailleurs, que peut faire Montebourg dans cette étrange galère ? L’arbitre ou devenir adepte du grand écart ? Et Ségolène, refroidie pour de bon, devra-t-elle donc choisir entre une Martine qui lui vola (dit-elle) le poste de premier secrétaire du PS par des voix illicites ou un François, certes père de ses enfants, mais qui la laissa choir pour une journaliste épiée par Big Brother ? Après Homère, on voit que l’heure du choix ne saurait être que cornélienne ! J’aime à penser que ces primaires se placent sous la glorieuse égide de la tragédie grecque, avec couteaux tirés et complots en coulisses, sachant que les intrigues se solderont par un tour moliéresque, pour ne pas dire une farce à la Labiche où tous s’embrasseront comme à Folleville ! En attendant, il nous faudra voter au deuxième tour et choisir le (la)champion (ne) qui affrontera Sarkozy ! 

 

                                                      Yves CARCHON

06/10/2011

Péripéties avant l’affrontement

 

 


 

Les grandes manœuvres des prétendants à la course à la Présidentielle ne font que commencer. Dernier exemple : Borloo, dont le nom même rime avec Waterloo, ce qui pourrait prêter à rire si le sérieux, la responsabilité restent et demeurent de mise dans ce challenge démocratique. Borloo n’y croyait pas : pourquoi s’être lancé dans une pseudo-bataille ? On parle de pressions de l’Elysée. Peut-être... Je crois plutôt que cette candidature avait l’évanescence d’une velléité. Le frisson médiatique : chacun le cherche, même pour quelques minutes, comme l’avait prédit Andy Warhol. Borloo n’y a pas échappé, comme d’autres qui aujourd’hui sont dans l’oubli. Du coup, avec le retrait de Borloo s’ouvre au Centre une voie qualifiée de royale pour un Morin qui ne fait pas le poids et surtout un Bayrou, qui lui au moins a l’expérience d’un premier tour avec 16% des électeurs. Bayrou, qu’on n’entend peu, attend-il son heure ? Déjà, on parle ici ou là de possibles rapprochements avec Hollande après le 1er tour... Hollande dont l’entourage (proche) semble être surveillé et mis sur fiche par la police... Démenti certes de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, mais tout de même...Et ces affaires : valises pleines de billets pour arroser campagnes et petits fours, commanditaires peu scrupuleux, ordonnateurs secrets...Voilà qui fait désordre ! Tout cela sent non seulement la fin de règne à la Giscard mais des relents de vieilles affaires dont la Cinquième République fut très prodigue. Le SAC fut en son temps exécuteur de basses œuvres. Que va-t-on découvrir quand Sarkozy sera désavoué ? Je n’ose trop y penser. Péripéties, révélations iront leur train durant toute la campagne. Gageons que notre république des électeurs aura à cœur de revenir non seulement à la raison mais aussi et surtout aux rudiments de la morale.

 

Yves CARCHON