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10/10/2011

Les pleurs d’Achille

 


 

Au premier tour de ces primaires, Hollande donc avec un score très honorable, suivi de près par une Aubry pugnace et batailleuse, et un Montebourg fringant et conquérant qui fait la une des journaux. L’effondrement de Ségolène ne s’est fait pas accompli sans larmes (je  pense à ce héros qu’était Achille et qui pleurait les larmes de son corps dès qu’une situation lui échappait). Il est vrai que les Grecs faisaient des pleurs une vertu et qu’Homère à dessein faisait pleurer Margot... Mais les temps ont changé : les  pleurs ne sont plus gage de vertu. Enfin, pour terminer ce malicieux survol, Valls a sauvé l’honneur, lui qui était le seul à parler vrai, je ne parle pas de Baylet, brocardé à l’envi, dont je salue ici le courage politique. « Il ne suffit pas de gagner, encore faut-il participer » disait de Coubertin. Après ces résultats, on imagine l’affolement et l’impatience des doctes commentateurs. Qui de Martine Aubry ou de François Hollande va l’emporter ? Quels seront les consignes de vote des Ségolène et Montebourg ? Surtout, jusqu’où leurs propres électorats les suivront-ils ? Hollande a eu une petite avance, qu’il aurait préférée beaucoup plus confortable. Aubry a avec elle les vieux caciques comme Fabius et les tenants d’une gauche dure. Son côté doctrinal peut condamner sa cause comme il peut la booster. Hollande, par sa rondeur et son côté Raminagrobis peut raboter les angles. Il y a en lui un petit air mitterrandien qui peut qui sait lui ouvrir le chemin. Mais c’est peut-être aller vite en besogne... Par ailleurs, que peut faire Montebourg dans cette étrange galère ? L’arbitre ou devenir adepte du grand écart ? Et Ségolène, refroidie pour de bon, devra-t-elle donc choisir entre une Martine qui lui vola (dit-elle) le poste de premier secrétaire du PS par des voix illicites ou un François, certes père de ses enfants, mais qui la laissa choir pour une journaliste épiée par Big Brother ? Après Homère, on voit que l’heure du choix ne saurait être que cornélienne ! J’aime à penser que ces primaires se placent sous la glorieuse égide de la tragédie grecque, avec couteaux tirés et complots en coulisses, sachant que les intrigues se solderont par un tour moliéresque, pour ne pas dire une farce à la Labiche où tous s’embrasseront comme à Folleville ! En attendant, il nous faudra voter au deuxième tour et choisir le (la)champion (ne) qui affrontera Sarkozy ! 

 

                                                      Yves CARCHON