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26/06/2015

La folie Waterloo

                         

 

Pim pam poum ! En car, en train, par avion, ils sont venus, ils sont tous là dès qu’ils on entendu ce cri : Waterloo. Ils ont loué de beaux costumes rouges, gris ou bleus, se sont même payés des favoris et des barbes postiches pour faire plus authentique, ont ciré leurs bottes et astiqué leurs baïonnettes. Y a même un petit gros, avec un bicorne sur la tête, qui imite dans un coin l’accent corse. Un bicentenaire comme celui-là, pour rien au monde ils auraient voulu le rater.

Pim pam poum ! Waterloo, verte plaine. Quelle belle journée ! Manquerait plus qu’il pleuve et qu’on se prenne les pieds dans la gadoue. On est zélés, mais tout de même…Naturellement les Français sont les plus nombreux. La Garde meurt mais ne se rend pas. Cambronne et ses bons mots. Si les Anglais et les Prussiens nous laissaient gagner, cette fois…Quelle belle revanche sur l’Histoire !

Pim pam poum ! Allez, à l’assaut, vaillants cavaliers ! On va la prendre, cette ferme d’Hougoumont. On va leur mettre la branlée, cette fois, aux coalisés. C’est le maréchal Ney qui vous le dit. Gloire à l’Empereur ! Les chevaux piaffent d’impatience. Ceux-là, au moins, ne risquent pas d’avoir les pattes brisées par les boulets ennemis. La SPA est là qui veille au grain. Y aussi une antenne de Médecins sans frontières pour les premiers soins. Dès fois où on se ferait une éraflure dans un combat au corps à corps. Les hôpitaux de campagne, avec leur gnôle et leurs scies pour amputer les blessés, c’est démodé.

Pim pam poum ! On se tire dessus avec des balles à blanc, on se déchaine, on se tombe dessus, on s’entremêle, Ah, que c’est bon de faire la guerre ! Ah, que ça fait du bien de se battre à nouveau ! On se croirait revenu au bon vieux temps de l’école communale et de la cour de récréation. Oh, toi ! Fais gaffe avec ta baïonnette. Tu vas finir par me crever un œil, à t’agiter comme ça.

Pim pam poum ! Moi je dis qu’on devrait pas attendre encore 100 ans pour se refaire une bataille de Waterloo entre copains. On devrait même en fêter d’autres, puisqu’il y en a plein dans nos livres d’histoire. Bouvines, Azincourt, Fontenoy : tirez les premiers, messieurs les Anglais. Et Verdun. Et Stalingrad. Ils nous ont laissé tellement de jeux de guerre, nos ancêtres. Tellement d’occasions de nous déguiser et de nous éclater en respirant un bon bol d’air. C’est pour ça que je suis membre de trois sociétés d’histoire.

Pim pam poum ! Ah, quelle bonne journée ! Les jeux de rôles, c’est encore mieux que les jeux vidéo. T’as vu, maman : pas une seule goutte de sang sur ma casaque. Je sais, il est tard maintenant. C’est l’heure d’aller faire sagement dodo.

 

 

                       Mister Shake

06/10/2011

Péripéties avant l’affrontement

 

 


 

Les grandes manœuvres des prétendants à la course à la Présidentielle ne font que commencer. Dernier exemple : Borloo, dont le nom même rime avec Waterloo, ce qui pourrait prêter à rire si le sérieux, la responsabilité restent et demeurent de mise dans ce challenge démocratique. Borloo n’y croyait pas : pourquoi s’être lancé dans une pseudo-bataille ? On parle de pressions de l’Elysée. Peut-être... Je crois plutôt que cette candidature avait l’évanescence d’une velléité. Le frisson médiatique : chacun le cherche, même pour quelques minutes, comme l’avait prédit Andy Warhol. Borloo n’y a pas échappé, comme d’autres qui aujourd’hui sont dans l’oubli. Du coup, avec le retrait de Borloo s’ouvre au Centre une voie qualifiée de royale pour un Morin qui ne fait pas le poids et surtout un Bayrou, qui lui au moins a l’expérience d’un premier tour avec 16% des électeurs. Bayrou, qu’on n’entend peu, attend-il son heure ? Déjà, on parle ici ou là de possibles rapprochements avec Hollande après le 1er tour... Hollande dont l’entourage (proche) semble être surveillé et mis sur fiche par la police... Démenti certes de Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, mais tout de même...Et ces affaires : valises pleines de billets pour arroser campagnes et petits fours, commanditaires peu scrupuleux, ordonnateurs secrets...Voilà qui fait désordre ! Tout cela sent non seulement la fin de règne à la Giscard mais des relents de vieilles affaires dont la Cinquième République fut très prodigue. Le SAC fut en son temps exécuteur de basses œuvres. Que va-t-on découvrir quand Sarkozy sera désavoué ? Je n’ose trop y penser. Péripéties, révélations iront leur train durant toute la campagne. Gageons que notre république des électeurs aura à cœur de revenir non seulement à la raison mais aussi et surtout aux rudiments de la morale.

 

Yves CARCHON