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17/03/2010

la gauche toutou





Les électeurs français qui se sont, comme moi, intéressé à ces Régionales - malgré ce sacré soleil printanier qui a empêché les autres d’aller voter- ont peut-être remarqué, sur les bulletins de l’UMP, les petites formations (en encadré) qui soutenaient, si j’ose dire, leur champion. Parmi elles, on trouve notamment la discrète Gauche Moderne. Si, si, vous avez bien lu : un parti de gauche qui soutient ouvertement le parti présidentiel. Voilà de quoi ajouter à la confusion des valeurs, au brouillage des frontières politiques - exercice dans lequel Nicolas Sarkozy est passé maître. Ce rejeton de sa fameuse politique d’ouverture est d’ailleurs né en 2007, fondé par Jean-Marie Bockel (un ex-socialiste, lui aussi). A l’heure actuelle, il compterait 1500 adhérents, un sénateur (d’outre-mer, mais quand même) et deux députés européens : ce n’est pas si mal, en seulement trois années d’existence. La Gauche Moderne se revendique ouvertement du « blairisme » et se targue d’être sociale-libérale. Ici, on se veut à l’écoute des résultats politiques et de la demande sociale ; on défend une approche pragmatiste et une économie de marché solidaire. Bref, comme disait ma grand-mère, on cherche à ménager la chèvre et le chou. Misère du centrisme.
Tout cela pourrait prêter à sourire si ce petit parti, prétendument de gauche, n’avait reçu, en 2008, la modique somme de 100 000 euros. Un joli cadeau de baptême dont le parrain n’est autre – vous l’avez deviné – que l’UMP. Evidemment, on comprend mieux, après cela, que la Gauche Moderne roule pour « Sarko ». C’est aussi une belle leçon d’anti-indépendance politique qui nous est donné avec elle. Ah ! Comme la vie serait plus facile, pour notre cher Super-Président, si l’ensemble des forces de gauche était aussi manipulable, aussi docile que celle-là. Si la gauche – la vraie - cessait d’aboyer chaque fois qu’il avance une petite réforme pour la France, si elle voulait bien se rénover et convenir qu’il faut, à présent, dépasser les vieux schémas oppositionnels en politique. Pour travailler, tous unis sous sa royale férule, à l’avenir du pays, de l’Europe, de la planète… Si tel était le cas, la Gauche Moderne pourrait être un grand parti avant-gardiste. Au lieu de n’être que ce qu’elle est aujourd’hui : une illusion de pluralisme, une officine de l’UMP. Comme le disait, naguère, une publicité bien connue : «ça ressemble à de l’alcool mais ce n’est pas de l’alcool. »
(«Allez, ça suffit ! A la niche, maintenant ! »)


Erik PANIZZA

01/03/2010

SOS Longchamp: vers un dénouement juridique?

Le 28 janvier dernier, l’association SOS Longchamp et les différents opposants à la construction d’un parking sous une partie du jardin Longchamp (13004) ont pu faire entendre leurs griefs au Tribunal Administratif de Marseille.

Toutefois le juge, après l’exposé des parties adverses, a rejeté leurs requêtes et mis l’affaire en délibéré.

Depuis l’été 2008, quand la municipalité du 5eme arrondissement a décidé de donner l’accord de construction à la société QPark, la question du devenir du parc Longchamp n’a cessé d’agiter l’opinion marseillaise. Elle résume à elle seule la soumission actuelle de la politique à l’économie et l’indifférence tant au patrimoine historique qu’à l’environnement de nos édiles locaux. Cependant, la plupart des riverains sont attachés à cet espace vert – le seul dans tout le centre-ville – riche en espèces végétales diverses. Et ils veulent par tous les moyens le défendre contre les puissances de l’argent. Ce sursaut exemplaire de conscience civique a donné lieu, le 14 février 2009, à une marche de protestation très suivie, l’adhésion de nouveaux sympathisants à cette cause et de nombreux relais médiatiques. Au Franc-tireur, nous ne pouvons que saluer ce front citoyen spontané pour la qualité de la vie urbaine. Mais sera-t’il suffisant pour rappeler la municipalité à son engagement de préserver ce site historique classé ? Sera-t’il suffisant pour repousser l’exécution de cette construction dégradante pour notre environnement, préjudiciable à notre santé ? Quelle que soit la décision judiciaire, les requérant sont à présent déterminés à faire appel. Reste à savoir si, à la faveur de ces élections régionales, l’opposition à l’actuelle majorité va enfin les rejoindre dans leur juste combat. Ou s’il n’y a vraiment plus rien à attendre des élus politiques, de quelque bord qu’ils soient.

Bruno DA CAPO

09/02/2010

Grèves: les maires aussi










De mémoire de manifestant, on n’avait encore jamais vu ça. Après les ouvriers, les routiers, les cheminots, les traminots, les profs, les juges, les infirmiers, les prostituées, les étudiants, les lycéens et les retraités, c’était au tour des maires de descendre dans la rue, le 28 janvier dernier. Il faut quand même attribuer un pouvoir particulier à Nicolas Sarkozy : celui de faire l’unanimité des protestations contre lui et son gouvernement. Le candidat qui voulait en finir avec « l’esprit de mai 68 », le président qui a cherché à limiter le droit de grève jusqu’à le rendre insensible pour les usagers, aura réussi ce tour de force de faire défiler  – toutes tendances politiques confondues -  nos édiles courroucés. Et que réclament-ils, ces braves premiers magistrats de nos modestes communes ? Une augmentation de leur traitement ? Quoiqu’ils résident tous dans un hôtel de ville, ils  ne sont pas, pour autant, logés à la même enseigne. Beaucoup ne cumulent pas avec un salaire de ministre, de sénateur ou de député. Eh bien non ! Ils ne manifestent pas pour leur portefeuille personnel, ces hussards de la république, mais bien pour leurs administrés (et un peu, aussi, pour leurs prérogatives administratives). Car ils redoutent de voir leurs communes – ces communes pour lesquelles ils ont tellement trimés – avalées par les métropoles dans la nouvelle carte des régions projetée en haut lieu par Balladur et consort. A ce jeu-là, ce sont toujours les gros qui mangent les petits. Et les petits maires – comme, jadis, les « petits blancs » des colonies – n’ont pas envie, c’est naturel, de subir ce sort. Même ceux qui ont contribué à mettre en place l’actuel gouvernement, ou qui en ont bénéficié…
Est-ce que la menace de mettre en grève leurs mairies peut avoir une incidence sur cette perspective d’absorption juridico-administrative qui les inquiète tant ? A titre personnel j’en doute, surtout quand je me réfère à la mairie de Marseille. Si, d’aventure, celle-ci venait à suivre ce mouvement, il y a gros à parier que les Marseillais ne le sentiraient pas passer, vu l’état de non-travail endémique qui règne dans ses services. Mais ceci est une autre histoire.


Noël MONPERE