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03/03/2015

Des drones ont survolé Paris...

 

En cette période d’après Charlie, il est clair qu’il faut prendre au sérieux ce survol de drones sur Paris. A priori, ils n’ont montré aucune hostilité. Les tenants du complot permanent affirment néanmoins qu’ils étaient en reconnaissance et qu’il faudra s’attendre à des attaques en règle. On ne peut certes négliger une folie terroriste. Une telle technologie s’apprend et se maîtrise.  Tant qu’il s’agit pour quelques amateurs de rapporter d’inédites photos de Paris ou d’ailleurs, on ne peut qu’en sourire. Cependant, (mais nos responsables politiques semblent avoir pris conscience d’un éventuel danger que représenteraient des drones utilisés d’une façon criminelle), les fantasmes s’amoncellent ne serait-ce quand on pense à des lieux stratégiques, à des centrales nucléaires, à des barrages ou même à de simples lieux habités. Certes, ce n’est pas encore la Guerre des Mondes en modèle pour l’instant réduit, mais ça pourrait bien vite y ressembler.  Il n’est aucun besoin de préciser que des états seraient capables de s’en servir à des fins meurtrières (ne s’en servent-ils pas déjà ?) et que les terroristes de tous poils pourraient eux-mêmes y recourir. Drôles de drones ! Tant que Jules Verne nous racontait la singularité des autres mondes grâce aux moyens techniques imaginés par lui, tout était merveilleux. Mais aujourd’hui ? Nous voilà confrontés à des engins venus d’ailleurs, prêts à larguer pizzas et autres victuailles dans le meilleur des cas, mais à nous espionner aussi, à nous gazer ou à nous bombarder dans la pire hypothèse. De quoi  faire réfléchir nos dirigeants. Ah, le meilleur des mondes que voilà !

 

                                 Yves CARCHON

 

 

27/02/2015

N’est lutteur qui veut

 

(NDLR : fidèle à sa vocation collective, le Franc-Tireur marseillais a invité Aziz Zaâmoune, journaliste et poète marocain, à nous communiquer des éclairages sur la société marocaine actuelle. Qu’il en soit vivement remercié. Où l’on voit que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.)

             

La lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique, le débat en est à son paroxysme au Maroc. Et chacun des protagonistes, État, partis politiques et société civile, de vouloir en accaparer quelque mérite, si mérite il y a. Or, apathie des pouvoirs publics à prendre réellement les choses en main, partis politiques éclaboussés par les « affaires » et bidouillage inoffensif de la société civile ici, sont autant de motifs de blocage et donc d’enlisement irrémédiable.

Ceci pour le synoptique d’un mal qui ronge tout un pays.

Maintenant, qu’en est-il de l’autre corruption, dans son entendement initial, la corruption du jugement et du bon sens ? « La question n’a pas lieu d’être posée dans le cas de cette frange de la société civile faisant de la lutte contre la corruption sa seule et unique raison d’être ». Vous expliqueraient très doctement ses illustres représentants. Et pour cause, " ça coule de source. L’astreinte aux règles de la morale, c’est le socle sur lequel repose tout acte associatif militant, le principe même, le point de départ et d’arrivée… ".

Voyons voir !

Transparency Maroc, une start-up de la société civile porte fanion de la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie publique, vient de recruter un nouveau chef de projet en lieu et place du précédent qui a quitté avant terme -sans que personne ne sache pourquoi.

Celui-ci, tout heureux d’être associé à cette noble cause, prend à cœur ses nouvelles fonctions, notamment l’aspect consulting, comme spécifié dans les termes de son contrat.

Mal lui en prend, il est vite rappelé à l’ordre, son rôle doit se limiter à la simple transcription de ce qu’on lui dicte, sans plus. Quant à son avis, son contrat, ses termes et tout ce qui va avec, il peut toujours les ranger là où il veut.

      Chemin faisant, à cette même personne on demande de piloter, parallèlement, un autre projet en devenir, dans le cadre d’un appel à proposition émis par un important bailleur de fonds européen. Le consultant s’y investit comme il se doit, nourrissant quelque espoir légitime -d’autant que son projet initial touche à son terme.

Ce fut avec bonheur, puisque ficelé comme il se doit, le dossier de candidature sera sélectionné et certainement retenu au final, étant le seul à avoir réussi son examen de passage lors de cette étape de sélection.

       Donc, nouvelles perspectives et nouvelles tâches à accomplir pour finaliser le dossier. Là aussi, le consultant en question s’en acquitte honorablement, assisté en cela par un comité de suivi de l’association. Sauf qu’à l’orée de la présentation du dossier, petit coup de théâtre, le projet sera retiré de son ayant-droit légitime et octroyé à une autre personne dont le seul et unique mérite est sa « proximité » avec le Bureau, sans plus. Et puisque le Bureau a dit, tout le monde dira aussi, dans une parfaite symbiose…

       Et pour sceller tout cela, ce même Bureau  provoquera une réunion « plénière », l’objet étant de faire, en mode très doc, le « procès » du travail accompli par notre ami le consultant.

Celui-ci a beau se défendre, argumentaire à l’appui, la sentence était déjà tombée : débarquement immédiat séance tenante, débarquement immédiat sur toute la ligne.

Du Kafka tout craché…

Sauf que parfois dans ce milieu, la réalité est encore plus belle que la fiction.

 

        Aziz Zaâmoune

24/02/2015

Peut-on réformer le pays ?

 

La majorité présidentielle a explosé en vol suite au passage en force par l’article 49.3 de l’adoption de la loi Macron. Certes la motion de censure a été rejetée. Doit-on pour autant faire comme si rien ne s’était passé ? Non, bien sûr. Les divisions, déjà anciennes à gauche, ont ici éclaté au grand jour. Le gouvernement Valls et le Président s’en trouvent donc affaiblis. Peut-on s’en réjouir ? Ce serait malvenu quand on sait que cette loi, quoique composée de multiples réformettes, va plutôt dans un sens positif. Les crispations sur nos acquis semblent néanmoins l’emporter. Nos députés font remonter ce qui se dit sur le terrain et ne traduisent que la photo de leur circonscription. Voilà donc où en sont les Français : ils semblent vouloir que le gouvernement procède à des réformes de fond sans pour autant changer grand-chose à ce à quoi ils tiennent. On parle souvent de l’exception française : autrement dit, on peut certes réformer sans néanmoins toucher à des secteurs comme la santé, l’éducation, les aides sociales ou la sécurité — j’en passe évidemment. Et c’est bien là que le bât blesse. Les Français sont-ils donc schizophrènes au point de déclarer être pour la réforme tout en freinant des quatre fers en pensant le contraire ? Notre vie politique n’en est pas moins malade et avec elle notre démocratie. Après les zizanies et désaccords qu’a connus et que vit encore l’UMP, parti d’opposition censé donner des solutions aux problèmes de la France, voilà que le PS verse à son tour dans le chaos ! Ce qu’il faut craindre, c’est que le populisme gagne du terrain, se nourrissant des impuissances des deux partis dits de gouvernement et que toutes les réformes attendues soient diluées bientôt dans un salmigondis réactionnaire.

                          Yves CARCHON