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03/03/2015

Des drones ont survolé Paris...

 

En cette période d’après Charlie, il est clair qu’il faut prendre au sérieux ce survol de drones sur Paris. A priori, ils n’ont montré aucune hostilité. Les tenants du complot permanent affirment néanmoins qu’ils étaient en reconnaissance et qu’il faudra s’attendre à des attaques en règle. On ne peut certes négliger une folie terroriste. Une telle technologie s’apprend et se maîtrise.  Tant qu’il s’agit pour quelques amateurs de rapporter d’inédites photos de Paris ou d’ailleurs, on ne peut qu’en sourire. Cependant, (mais nos responsables politiques semblent avoir pris conscience d’un éventuel danger que représenteraient des drones utilisés d’une façon criminelle), les fantasmes s’amoncellent ne serait-ce quand on pense à des lieux stratégiques, à des centrales nucléaires, à des barrages ou même à de simples lieux habités. Certes, ce n’est pas encore la Guerre des Mondes en modèle pour l’instant réduit, mais ça pourrait bien vite y ressembler.  Il n’est aucun besoin de préciser que des états seraient capables de s’en servir à des fins meurtrières (ne s’en servent-ils pas déjà ?) et que les terroristes de tous poils pourraient eux-mêmes y recourir. Drôles de drones ! Tant que Jules Verne nous racontait la singularité des autres mondes grâce aux moyens techniques imaginés par lui, tout était merveilleux. Mais aujourd’hui ? Nous voilà confrontés à des engins venus d’ailleurs, prêts à larguer pizzas et autres victuailles dans le meilleur des cas, mais à nous espionner aussi, à nous gazer ou à nous bombarder dans la pire hypothèse. De quoi  faire réfléchir nos dirigeants. Ah, le meilleur des mondes que voilà !

 

                                 Yves CARCHON

 

 

19/10/2012

Mort d’un fantasme

 

                           

Dans les années 60 et au début des années 70, on s’arrachait - quoique sous le manteau - un roman érotique signé Emmanuelle Arsan. C’était ce qu’aujourd’hui on nommerait du « porno-chic », récit narrant l’initiation d’une jeune bourgeoise désœuvrée aux mille façons de faire l’amour. Ce petit livre venait un peu heurter, pour ne pas dire décomplexer, les convenances et la raideur d’une France pompidolienne guindée et prude ; il attira un lectorat nombreux grâce à la séduction de l’érotisme littéraire osé (en tout cas pour l’époque) et sans manières qu’il instillait. Le film qu’on en tira fit un triomphe. Et l’interprète qui incarna Emmanuelle, Sylvia Kristel, devint du jour au lendemain une nouvelle déesse. Qui n’a encore en tête cette madone dénudée, installée savamment dans un siège en rotin, aux cheveux courts comme ceux de Jean Seberg et aux seins fermes et accomplis comme les plus beaux des Caravage ? Mais le succès fut tel que l’actrice Kristel dut s’effacer derrière Emmanuelle et qu’elle devint malheureusement l’actrice d’un seul rôle. Elle fut conviée bien sûr de renouveler son exploit dans un « Emmanuelle 2 » plutôt médiocre, pour ne pas dire plus. Le premier n’était pas un chef-d’œuvre, mais il avait donné un coup de pied dans la pudibonderie et donc l’hypocrisie ambiante. Film identique à celui de Vadim (Et Dieu créa la femme) qui n’était pas non plus un très grand film mais dont l’impact marqua l’époque. Le reste de la filmographie de Kristel Sylvia ne vaut pas qu’on en parle, à part peut-être Alice ou la dernière fugue de Claude Chabrol. Puis son nom tomba dans l’oubli. Enfin non, pas vraiment : le simple nom d’Emmanuelle évoqué ça et là nous renvoyait à l’âge où le fantasme règne en maître. A cette France aussi qui sortait des ténèbres et qui jetait déjà les bases d’une société aux mœurs libres et sans pathos. On apprend aujourd’hui qu’Emmanuelle nous a quittés. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Et, en songeant au frais minois de notre icône, nous devons bien nous incliner devant cette évidence aussi cruelle qu’imparable : même les fantasmes les plus sophistiqués ont aussi une fin !

 

 

                                                Yves CARCHON