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24/02/2015

Peut-on réformer le pays ?

 

La majorité présidentielle a explosé en vol suite au passage en force par l’article 49.3 de l’adoption de la loi Macron. Certes la motion de censure a été rejetée. Doit-on pour autant faire comme si rien ne s’était passé ? Non, bien sûr. Les divisions, déjà anciennes à gauche, ont ici éclaté au grand jour. Le gouvernement Valls et le Président s’en trouvent donc affaiblis. Peut-on s’en réjouir ? Ce serait malvenu quand on sait que cette loi, quoique composée de multiples réformettes, va plutôt dans un sens positif. Les crispations sur nos acquis semblent néanmoins l’emporter. Nos députés font remonter ce qui se dit sur le terrain et ne traduisent que la photo de leur circonscription. Voilà donc où en sont les Français : ils semblent vouloir que le gouvernement procède à des réformes de fond sans pour autant changer grand-chose à ce à quoi ils tiennent. On parle souvent de l’exception française : autrement dit, on peut certes réformer sans néanmoins toucher à des secteurs comme la santé, l’éducation, les aides sociales ou la sécurité — j’en passe évidemment. Et c’est bien là que le bât blesse. Les Français sont-ils donc schizophrènes au point de déclarer être pour la réforme tout en freinant des quatre fers en pensant le contraire ? Notre vie politique n’en est pas moins malade et avec elle notre démocratie. Après les zizanies et désaccords qu’a connus et que vit encore l’UMP, parti d’opposition censé donner des solutions aux problèmes de la France, voilà que le PS verse à son tour dans le chaos ! Ce qu’il faut craindre, c’est que le populisme gagne du terrain, se nourrissant des impuissances des deux partis dits de gouvernement et que toutes les réformes attendues soient diluées bientôt dans un salmigondis réactionnaire.

                          Yves CARCHON