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04/05/2018

     Indignation

          

     

 

Ah Madame, monsieur je vous sollicite juste pour partager une indignation. (N’est pas Stéphane HESSEL qui veut).

Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas je me présente : je suis le Sémite de service. Oui, de par mes origines confirmées par Google, je suis sémite de père en fils et ce, depuis des générations. Alors je fais avec,  bien que je me revendique Français, dans le respect des lois de la République et laïc jusqu’au bout des ongles.

Mais ne voici pas qu’en ce jour de la fête du travail, il en est d’autres qui fêtent Jeanne d’Arc pour laquelle j’ai un profond respect au vu de ce que j’en ai appris sur les bancs de mon école où, petit indigène, on m’apprenais aussi nos ancêtres les Gaulois avec mes copains d’alors, Gigi, Juan, Guedjou, Ali et bien d’autres.

Pour en revenir à mon indignation, une pétition circule depuis quelques jours  avec bon  nombre de signatures connues contre l’antisémitisme.

Et ne voici pas qu’à l’heure des repas, les infos en continu (pour ne pas en perdre une miette) nous montrent  la blonde Marine et ses invités -  leaders des extrêmes- droites européennes et dignes héritiers du Führer, du Duce, de Franco ou de Salazar – qui tiennent  le même discours sur les musulmans, arabes, racailles que leur ignorance feint de résumer en maghrébins.

Mais de tout cela je ne m‘offusque guère : ça reste dans leur nature et je sais appeler un chat un chat. Heil !

Par contre, mes grands amis les pacifistes signataires de pétitions contre l’antisémitisme, ils attendent quoi ?  Que l’on rouvre les camps ? Qu’on impose, à défaut d’étoile, un croissant de lune ? Pour dire, quarante ans plus tard, qu’on ne savait pas ?

Alors, madame et monsieur, tant que vous ne serez pas touchés personnellement, votre pétition s’arrête juste  à la porte de votre voisin, sur le même palier.

Mais n’allez pas vous étonner pas qu’un jour, de zélés  policiers viennent frapper à votre porte pour acte pétitionnaire.

 

Ah mais, me direz vous,  “Je ne savais pas”.

 

Rachid  (le Sémite de service)

28/09/2011

Jeux barbares

 

 

                                         

 

 

 Parmi toutes les images que charrient, chaque jour, les nombreuses chaînes d’information, rares sont celles qui sont encore capables de réveiller notre sens moral. Du reste, comment ne pas se blinder face à ce déferlement de souffrances  qui constitue l’essentiel des journaux télévisés ? C’est ce concert de catastrophes que Jean Baudrillard, voici quarante ans dans « La société de consommation », dénonçait déjà comme un conditionnement à la résignation. Nous savons, cependant, que l’indignation n’est pas tout à fait lettre morte en notre époque. Qu’elle peut rejaillir à la façon d’un vieux volcan et c’est plutôt salutaire. Pour tous ceux qui, comme moi, gardent un peu d’espoir dans les valeurs de la civilisation, l’indignation venait, la semaine dernière, d’Angleterre avec la vision d’un combat d’enfants. Deux enfants de 8 et 9 ans qui se battaient à mains nues dans une cage, excités par quelques centaines d’adultes qui avaient payé pour voir ce spectacle et qui étaient, pour la plupart, des parieurs. Deux enfants qui se battaient comme ailleurs des coqs ou des chiens, non pas pour régler un différent mais pour faire gagner un peu d’argent à leurs parents qui, bien sûr, les soutenaient. Deux enfants qui avaient, aux dires de leurs pères, choisi librement de se battre dans cette enclave, fiers de participer à ce genre de compétition. Des justifications qui cachent mal le caractère scandaleux de cette pratique, aussi condamnable que l’exploitation sexuelle de l’enfance. Car l’on peut se demander dans quelles voies s’engageront, d’ici une dizaine d’années, des gamins dûment conditionnés à la violence et au profit, précisément par l’exercice de la force brutale.  Mais n’est-ce pas aussi un symptôme de la crise que l’Angleterre traverse, sans doute encore plus durement que d’autres grands pays européens comme la France ou l’Allemagne ? N’est-ce pas l’une des conséquences de la politique ultra libérale qu’y applique le gouvernement Cameron, insensible au sort des plus pauvres de ses concitoyens ? Quand la pauvreté rencontre le libre-échange, on remet au goût du jour des paris et des spectacles d’un autre temps, d’un autre monde. Tout en s’abandonnant au rêve idiot d’un mariage princier dont le faste insolent et les faramineuses retombées commerciales auraient pourtant du, à eux seuls, révolter la jeunesse britannique.

 

 

                                                   Bruno DA CAPO