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15/07/2016

Le calme avant la tempête

           

 

 

 Tout comme les vœux du nouvel an à la nation, l’entretien présidentiel du 14 juillet – suivi ou non du bal de l’Elysée – fait partie désormais des traditions républicaines. Cette année encore, François Hollande n’y a pas dérogé, d’autant que c’est – sauf surprise – la dernière fois qu’il intervient à cette occasion.

Face à David Pujadas et Gilles Bouleau chargés de mener l’entretien pour France 2, le président, plus que jamais moulé dans son rôle de protecteur des Français, a fait en sorte de ne jamais déraper, éludant au besoin les questions un peu trop sensibles. Emmanuel Macron qui bat le pavé pour son mouvement « En marche » ? Il fait partie du gouvernement et doit rester solidaire de son action. Sinon…Oui mais, voilà, il l’est de moins en moins et aucune sanction ne vient – ce qui laisse supposer une stratégie secrète. José-Manuel Barroso qui va louer ses services à Goldman-Sachs ? C’est juridiquement acceptable mais moralement inacceptable. La dette publique qui a encore augmenté de 5% depuis son arrivée à la tête de l’état ? Sous la présidence de Sarkozy, elle était passée de 60 à 90%. Son coiffeur attitré payé aussi grassement qu’un ministre ? J’ai baissé le salaire présidentiel de 30% et réduit le budget de l’Elysée ; qu’on ne me dise pas comment je dois employer l’argent public. Sur le chômage et les impôts (« Ils baisseront l’année prochaine si la reprise se  confirme »), c’est toujours le même satisfecit donné à sa politique, même si ses fruits tardent à venir. Le discours est bien rodé, induit à penser qu’il n’y a pas d’autre alternative pour le redressement du pays.

C’est que François Hollande est devenu un maître en communication, même si parfois il se laisse aller à quelques menues foucades. Sous sa carapace percent parfois des sentiments plus  personnels, comme lorsqu’il évoque  la fonction présidentielle. « Le temps est court quand on gouverne; 2017 sera une élection plus importante que 2012, car il faudra que la France se relève et fasse entendre sa voix dans le monde. Il faut être préparé à la mort et à la gravité si on veut être à la hauteur d’un pays fort comme la France. ». Une façon de dire qu’il est plus aguerri que la plupart de ceux qui briguent aujourd’hui le pouvoir suprême. L’horrible attentat de Nice, quelques heures plus tard, a donné une résonance particulière à ses propos dans son bureau de l’Elysée. De quoi accroître encore son expérience de la tragédie humaine.

 

 

                      Bruno DA CAPO