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03/01/2012

VOTER N’EST PAS JOUER

 

                                  

 

Nicolas Sarkozy, lors de la liturgie des vœux pour 2012, avec le masque fermé de qui a su combattre le fatum n’a pas caché qu’on devrait tous se serrer la ceinture durant cette bonne année qui vient, même s’il garde « espoir » pour la sortie de crise. Vu le ton adopté, celui d’un matamore fripé, on peut émettre quelques doutes quant à l’espoir dont il nous parle. L’espoir pour qui ? Pour ceux qu’il a servis durant son quinquennat ? Je veux parler des riches qu’il ne voulait taxer et qu’il a protégés avec son bouclier fiscal, tant décrié, qu’il a conservé contre vents et marées, aujourd’hui devenu obsolète comme le sera bientôt sa gestion de la crise sur le dos des plus pauvres. On peut gager qu’un retour de bâton viendra frapper la caste dominante en mai prochain. Je l’appelle de mes vœux, même si je sais que la partie est loin d’être gagnée et qu’entre peur et repliement conservateur, la marge reste étroite pour imposer l’accès d’Hollande au faite du pouvoir. Deux écueils sont à craindre pour le candidat socialiste : Bayrou et Marine Le Pen qui peuvent faire un bon score tous deux au premier tour, au point d’être l’un ou l’autre au deuxième tour ou de peser si lourd qu’il faudra faire avec. Avec Bayrou, qui est républicain et démocrate, on peut s’entendre ; avec Marine,  c’est impossible ! La droite sait godiller avec les voix du Front, la gauche ne le peut et surtout ne le doit. Je n’ose penser à un duel genre 2002 : Marine –Sarkozy. Pourtant, il est à craindre que le dépit, l’écœurement, les lunes qu’on promettra et surtout la misère qui frappe une frange toujours plus importante de la population ne mettent en selle dans un duel tragique pour notre beau pays entre champions de droite et d’extrême droite. Alors il nous faudrait choisir, ce qui serait dans les deux cas franchement suicidaire. Mais nous n’en sommes pas là : si Hollande prend enfin la mesure du combat à mener (ce dont je doute encore) il a tout lieu de rassembler assez de forces et d’énergies pour bousculer le triste ordre des choses qui ne tient qu’à un fil et renverser ce que La Boétie nommait « colosse aux pieds d’argile » qui ne tient droit que parce qu’on le soutient.

                                                

                                                   Yves CARCHON