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17/02/2011

L’affaire du Mexique


Encore un mauvais coup porté à l’image extérieure de la France ! Et ce grâce au matamore Sarkozy, qui a dû promettre plus qu’il n’aurait voulu aux parents de Florence Cassez qu’il tenait à recevoir sous l’œil complice des caméras. Notre impénitent président est un enfant de la télé, qui aime par-dessus tout le show-réalité. Du coup, après sa solennelle déclaration, nous voilà brouillés avec le Mexique ! Sur le fond, l’affaire me semble compliquée, donc restons prudents. Florence est-elle coupable ? Probablement coupable de naïveté, ou en tout cas d’avoir été éprise d’un drôle de compagnon, donc aveuglée. Sur le fond donc, la circonspection est de règle. Mais sur la forme ! Voilà que nous avons chaussé nos gros sabots ! Du temps d’un Mitterrand ou d’un Chirac, nous étions plus subtils ! Avec Sarko, dit Speedy Gonzalez, on réagit (et agit donc) avant de réfléchir ! Hélas, on ne gouverne pas d’une manière réactive en surfant sur les dépêches d’agences ou sur les émotions ! Le Mexique est un grand pays et son histoire l’atteste. Il a comme tout pays son système judiciaire bien à lui et on ne peut lui reprocher de fonctionner comme il l’entend. Ou alors, on pratique l’ingérence, inacceptable pour quelque pays que ce soit. Mais plus profondément, et c’est peut-être là qu’est le réel problème, Sarkozy a du mal avec la notion même de Justice. A commencer par celle de son pays ! Pris en défaut deux fois déjà pour avoir désigné un homme coupable avant d’avoir été jugé, il a jugé ces derniers temps avant enquête qu’il y avait eu des fautes graves de magistrats français dans une affaire de récidive. D’où la colère, la grève du corps de la Magistrature s’indignant de bon droit de l’attitude bonapartiste de Sarkozy. Voilà que désormais il s’en prend à une autre Justice, la mexicaine celle-ci ! Et qu’il provoque du coup un incident diplomatique ! Bon sang, que fait Carla ? Il faut décidément l’admettre : Sarko est un récidiviste. Pour le punir, (même pas la peine de le juger !), je suggère qu’il nous troque sa montre-bracelet Rolex pour un bracelet électronique !

 

                                                Yves CARCHON

01/02/2010

Sarkozy parle aux Français

Il est arrivé, l’air narquois, sur le plateau de Jean-Pierre Pernod vers 20H45 après avoir causé avec Laurence Ferrari des affaires du moment (dont, bien sûr, celle d’Henri Proglio). Le JT de TF1 : une sorte d’échauffement télévisuel pour lui permettre d’affronter les questions de 11 Français triés sur le volet. De la chômeuse diplômée au retraité besogneux, en passant par le patron de PME et le suppléant de l’Education Nationale, ils composaient un spectre assez représentatif de la société française actuelle. Et tous, évidemment, avaient des doléances spécifiques qu’ils allaient enfin pouvoir soumettre, en direct et en personne, à notre super-président. Sarkozy à TF1, c’est un peu Saint-Louis rendant la justice sous son arbre. Après presque trois ans de règne, le monarque républicain a eu le temps de peaufiner sa technique de communication et offre volontiers une image d’équanimité, aux antipodes de l’arrogance et de l’autoritarisme du candidat qu’il fut naguère. Il se contrôle et écoute paternellement ses interlocuteurs, même ceux qui le contestent ouvertement, comme Pierre, l’ouvrier syndicaliste de Renault. Mais, au fond, il n’a pas changé. Quelles que soient les questions, il a une réponse toute prête selon un schéma discursif en trois temps : d’abord déplorer, ensuite conforter en rappelant tout ce qu’il a fait, enfin annoncer tout ce qui reste à faire et qu’il va faire, évidemment, d’ici la fin de son mandat. Les promesses, c’est bien connu, n’engagent que ceux qui les écoutent.

Au delà de son exercice bien rodé d’auto-satisfaction et de son temps de parole toujours en inflation (encore une heure de plus, ce soir ; c’est « Joséphine, ange gardien » qui paiera la note), que lui reprochent toutes ces voix discordantes qui s’élèvent à la moindre de ses apparitions? De ne pas faire ses courses au supermarché ? Noblesse oblige. D’aimer davantage les patrons que les ouvriers ? On ne se refait pas à 55 ans. De préférer l’augmentation du temps de travail à sa redistribution proportionnelle ? Ah, ses diatribes récurrentes contre les 35 heures ! Ou peut-être, tout simplement, de ne pas avoir les moyens de ses ambitions. Contre toute attente, sur le plateau, le témoignage le plus embarrassant pour lui est venu de Bernadette, la timide employée de grande surface. Sans nommer ouvertement – on n’est jamais trop prudent – son employeur, elle a avoué avoir demandé plusieurs fois des heures supplémentaires – ces fameuses heures supplémentaires détaxées pour les patrons – et, chaque fois, elle a essuyé un refus de sa direction, au motif qu’il n’y avait pas assez de travail. Et notre bon président de prendre un air étonné : « Comment est-ce possible, madame ? Je vais aller lui tirer les oreilles. ». Quand on vous disait, voici trois ans, que c’était de la poudre aux yeux…

Erik PANIZZA

19/10/2009

fils à papa







Depuis longtemps maintenant, les enfants ont pris la déplorable habitude de décevoir leurs parents. Quoi ! On mise tous nos espoirs sur eux ; on se serre la ceinture pour les nourrir, les habiller et leur payer de bonnes études ; et ne voilà t’il pas qu’un jour, ils vous déclarent tout de go qu’ils se foutent pas mal de vos sacrifices, qu’ils veulent vivre leur vie sans rendre de comptes à personne. Sempiternel conflit des générations. Vous-êtes vous demandé pourquoi tout va si mal dans cette société ? C’est parce que le jeunes ne veulent en faire qu’à leur tête, qu’ils ne savent plus écouter les anciens. Comme dirait la mère Denis : c’est bien vrai, ça. »
Notez bien qu’il y en a encore un petit nombre qui suivent les conseils avisés de leurs aînés. Ceux-là n’iront jamais à l’encontre des intérêts familiaux, car ils savent bien où est leur avenir. Et cette conduite, aussi docile que prévoyante, paie toujours. Voyez Jean Sarkozy – peut-être, à l’heure actuelle, le plus parfait exemple de fils à papa. Il n’a jamais déçu son illustre paternel. Il lui a même emboité le pas à peu près sur tout : mariage précoce à 22 ans, études de droit (il est actuellement en 2eme année), engagement dans la vie politique locale (à Neuilly, pourquoi se compliquer la vie ?). C’est ainsi qu’en 2008, il a été élu conseiller municipal UMP de cette modeste commune puis, dans la foulée, président du groupe UMP du Conseil Général des Hauts-de-Seine. Ce n’est pas mal du tout quand on y songe.
Sa candidature et sa probable élection, en décembre prochain, à la tête de l’EPAD marquent  une nouvelle étape dans son irrésistible ascension. Que voulez-vous ? Même son prédécesseur, le sympathique Patrick Devedjian – 65 ans depuis quelques semaines –, était atteint par la limite d’âge : il fallait bien que quelqu’un se dévoue pour ce poste. La nouvelle de cet acte méritoire a suscité pourtant plus de protestations que d’enthousiasme. Elle aura au moins eu l’avantage d’éclairer une structure administrative et financière que presque personne ne connaissait avant cela. Et celle-ci, à l’examen, n’a rien de négligeable. Concrètement, l’Etablissement Public d’Aménagement de la Défense (comprendre le quartier d’affaires parisien, pas la force militaire nationale), c’est 160 hectares, 2500 entreprises et 3,3 millions de m2 de bureaux où travaillent 150 000 salariés. Au final, il brasse la bagatelle de 115 millions d’euros par an.
La gouvernance de cette place-forte économique devrait logiquement échoir à un haut fonctionnaire en fin de carrière, sanctionnant un parcours professionnel sans faille. Elle va donc revenir à un jeune homme de 23 ans qui n’a même pas terminé son cursus universitaire. Quand on sait quels types d’emplois – réceptionniste d’hôtel ou serveur dans un fast-food – sont proposés aux étudiants du même âge, on a de quoi rester pantois devant une pareille histoire. Elle illustre on ne peut mieux les dérives du pouvoir et le mépris de l’opinion publique affiché par Sarkozy père. Rêve-t’il secrètement de créer une forme nouvelle de monarchie sur ce qui reste de la Cinquième République ? Dans ce cas, on comprendrait mieux la percée de son fils cadet, recueillant à l’instar des anciens dauphins titres et prébendes dès son plus jeune âge. Il n’en reste pas moins que nous vivons encore dans un régime électoraliste. Et que le vote populaire pourrait bien sanctionner aux Régionales, voire aux Présidentielles, de telles pratiques régaliennes. A condition, toutefois, que les Français soient encore capables de sentiments républicains.



Bruno DA CAPO 

17:14 Publié dans Numéro 4 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : epad, sarkozy, parents, enfants