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09/01/2015

Ils ont tué Gavroche !

 

 

Certes le choc est immense. La rédaction de Charlie abattue froidement, c’est la liberté d’expression qu’on a voulu toucher au cœur. C’est donc nous tous, citoyens d’un pays qui a porté ce beau flambeau de liberté de par le monde. Derrière la cible, le pays de Voltaire et Hugo est visé. C’est l’ironie, l’esprit critique, la gouaille, le rire, la satire, le courage d’affronter la nuit obscurantiste, c’est le génie français qu’on a voulu abattre. C’est cette « petite grande âme » qu’était Gavroche, tirant la langue aux assassins, aux brutes, aux ignorants, aux imbéciles, aux bourreaux de tous poils que les assassins ont tué. Gavroche, c’était Cabu, Charb, Wolinski, Tignous, Honoré et tant d’autres qui, d’un trait de crayon, croquait le ridicule des politiques et religieux et les délires des terroristes. Avec Hugo, Gavroche avait le temps de narguer ses tueurs et d’échapper aux premières balles. L’équipe de Charlie n’en a pas eu le temps. Comme ce gamin de Paris, ils sont tombés parce qu’ils étaient au front. Un peu seuls peut-être... Depuis longtemps, Charlie était dans le collimateur des Islamistes. On savait que l’hebdo avait subi un premier attentat. A-t-on baissé la garde ?... L’enquête nous le dira ou non. Aujourd’hui, après l’effroi d’hier, on les pleure tous, y compris les victimes anonymes qui se sont ajoutés à cette funèbre liste. On sait déjà qu’il nous faudra aider Charlie à renaître de ses cendres, prendre un abonnement pour une année. Charlie doit vivre, survivre ! Gavroche ne peut mourir ! Son bel esprit aura toujours raison des assassins !

 

                                  Yves CARCHON

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