14/10/2013
Vers la fin de l’Europe ?
L’Europe est-elle en voie de désagrégation ? Après avoir été « en panne », comme l’ont scandé tous nos commentateurs, la voilà « en sursis ». Certains disent même qu’elle est en état de mort avancée. Une chose est sûre : rien ne va plus entre les citoyens européens et tous leurs eurocrates. Ce projet collectif, qui devait faire du continent européen une puissance économique et politique, et dont les pères croyaient possible, ce grand dessein paraît en 2013 exténué, en bout de course, paralysé par trop de désaccords que partagent ses membres. Son impuissance semble notoire, pointée du doigt par des observateurs aigus et compétents comme Delors, Rocard, voire Attali. Beaucoup – de plus en plus nombreux – s’accordent à dire que l’impuissance qui la ronge lui a fait pondre un œuf de serpent. De partout en Europe les populismes montent, gagnent du terrain, faisant leur nid dans la colère des peuples qui ne supportent plus leurs dirigeants. Pourquoi ? Ces mêmes dirigeants ont trop souvent rendu l’Europe responsable des crises nationales. Juste retour de boomerang : de s’être défaussés souvent et lâchement sur l’Union, ils en ont oublié qu’ils étaient les premiers artisans de l’Europe et que sans volonté de bâtir cet espace, les peuples lassés d’être baladés sont devenus sceptiques, voire plus, hostiles, et qu’une majorité d’entre eux semble se retrouver pour retomber dans le bercail de la sainte Nation, seul antidote au malheur qui les frappe. En France, le FN surfe sur cette colère rentrée du peuple qui voit dans cette funeste Europe l’image de son propre déclin. On craint d’ailleurs que cette même colère ne tarde à s’exprimer dans le secret des urnes, à commencer par les Municipales, voire les Européennes. Si, au niveau européen, une force anti Europe (qui se profile déjà) voyait le jour lors de ces élections, on peut penser qu’elle ferait tout pour saper les fondements de l’Union et que celle-ci ne vaudrait plus très chère. Adieu alors à ce qui était une des plus belles idées du 20ème siècle, préfigurée par notre visionnaire Hugo ! Si cette aventure advenait, les partis populistes prendraient le pas sur les partis démocratiques rendus à leur déliquescence. Je n’ose imaginer la suite...
Yves Carchon
16:01 Publié dans numéro 12 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, panne, nation, hugo
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