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10/06/2013

C’était la Gauche...

 

 


La nostalgie nous prend quand on regarde ce que la Gauche est devenue. La mort de Pierre Mauroy nous le rappelle cruellement. Avec lui, c’est la Gauche qui s’en va, celle qu’on aimait, qui portait haut et loin les idées progressistes de la France. Avec lui, c’est aussi le courage de tenir ses promesses qui s’en va. Le 10 mai 81, quand Mitterrand accéda au pouvoir, ce fut une grande et belle bouffée d’oxygène pour la France. Nommé Premier ministre, Pierre Mauroy, petit-fils de bûcheron et fils d’instituteur, est un homme du Nord. Jovial, généreux, partageux comme un chti, il est (au sens sartrien) de gauche : culturellement, viscéralement, je dirais même intrinsèquement. Il connaît la souffrance des petits, les difficultés du monde ouvrier, ce que signifie se tuer au travail. Bref, il n’a rien du produit politique-ENA clé en mains ! Il fait partie du peuple et rêve d’une France fraternelle et juste. Y travailler sera son ambition. Porté par ses idées, le socialisme, il entreprend les grandes réformes dès la première année : la cinquième semaine de congés payés, la retraite à soixante, c’est lui. L’’abolition de la peine de mort, la décentralisation, les radios libres, la place de la Culture avec Jack Lang..., c’est aussi lui. Pierre Mauroy, c’est l’histoire qui s’écrit. Porté par des idées, il entame des réformes pour la France. Mais le courage - le cœur - est là, contrairement hélas à aujourd’hui... Pour Pierre Mauroy, qui appartient autant au monde d’Hugo qu’à Jules Vallès, la Gauche, c’était une geste qui devait rétablir l’égalité entre les hommes, la solidarité entre Français. Grand homme d’Etat, il sut convaincre Mitterrand de la nécessité de la rigueur avec un Jacques Delors aux manettes de l’Economie. Il fallait du courage pour prendre une telle décision : il la prit, sachant fort bien qu’un tel tournant serait reçu comme une trahison par les siens. En le perdant, on se prend à se dire : Mauroy, c’était la Gauche. Notre Président (de gauche ?) serait bien inspiré, à la faveur de cette disparition, de faire sérieusement son examen de conscience. Mais le peut-il, sachant qu’on l’assimile plus volontiers au monde du Petit Chose qu’aux barricades des Misérables ?

 

                                                         Yves CARCHON

14:38 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mauroy, chti, bucheron, hugo

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