Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/04/2013

Boston, USA

 

                         

 

 

 Ce fut sans doute l’information la plus répétée, la plus commentée de la semaine dernière. Deux bombes artisanales – mais très destructrices – explosant à quelques minutes d’intervalle à la fin du marathon de Boston, lors du Patriot Day, trois morts, plusieurs dizaines de blessés et d’immenses interrogations. Pourquoi un tel attentat ? Emanait-il d’un groupe affilié à Al Qaida ou de l’extrême-droite américaine ? Dans le même temps ou presque, des attentats dix fois plus meurtriers se produisaient en Irak, en Syrie et au Pakistan. Mais leur retentissement ne devait jamais arriver à la une des médias, irrésistiblement repoussé vers les oubliettes de l’information, occultés par ce nouvel attentat qui endeuillait, même à minima, les USA et, à travers eux, l’ensemble des démocraties du monde. Lesquelles se sont déshabituées de la violence aveugle sur leurs territoires. Scandaleuse violence qu’elles cherchent par tous les moyens à tenir à distance, pas toujours victorieusement hélas. Ceci explique l’émotion provoquée par l’attentat de Boston et sa feuilletonesque couverture médiatique. Ses auteurs nous sont maintenant bien connus. Deux frères de 26 et 19 ans, deux jeunes hommes d’origine tchétchène – c'est-à-dire européenne –, Américains de fraîche date mais apparemment bien intégrés, musulmans qui s’étaient progressivement radicalisés via Internet et qui étaient déjà, du moins pour l’aîné, dans le collimateur du FBI. Autrement dit, des terroristes en herbe, des amateurs néanmoins très dangereux, comme ils devaient le prouver. Depuis, l’aîné est mort et le cadet dans un état grave après son arrestation. Ce qu’il a pu dire aux policiers élimine la thèse d’une organisation complexe derrière eux, confirme qu’ils ont agi de façon indépendante et c’est bien toute leur folie. Car leur détermination au terrorisme relève de la pathologie mentale. Pensaient-ils ainsi changer l’ordre et le sens du monde ? Aucun attentat, aussi monstrueux soit-il, ne peut y prétendre. En revanche, il bouleverse irrémédiablement l’existence de gens paisibles et de leurs proches. Il ajoute seulement un peu plus de violence et de souffrance dans un monde qui en est déjà saturé. D’où qu’on l’aborde, cette affaire génère un sentiment d’absurdité et de gâchis humain. Si ces jeunes Français qui vivent eux aussi un sentiment d’écartèlement entre deux cultures, qui cherchent à employer d’une façon ou d’une autre leur énergie, pouvaient en tirer la leçon…

 

 

                                Bruno DA CAPO    

13:39 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : boston, attentat, terroristes, fbi

19/04/2013

Barjot, jobards and Co

 

 

Mariage pour tous ou non ? Les Barjot et autres défenseurs de la Sainte Famille semblent vouloir jouer la montre et renverser en leur faveur l’opinion des Français qui, il y a peu encore, étaient largement favorables à l’élargissement du principe du mariage.  Mais depuis quelque temps, les « anti » ont repris du poil de la bête, usant de leur liberté de parole d’un plateau de télé à un autre. Des manifestations sont annoncées ici et là. Leur impudente passionaria a même prédit « du sang » au pouvoir hollandiste. Holà ! Serions-nous revenus aux guerres de religion ? Hélas, des extrémistes sectaires semblent tenir le haut du pavé, n’hésitant pas à remettre en question les bases de la démocratie ! En fait, ce que recherchent les « anti-mariage pour tous » c’est la confrontation brutale, voire la bavure qui pousserait Hollande à procéder à un référendum où tout serait remis en cause. Déjà, on parle dans les sondages d’une majorité plus circonspecte de Français sur la question. Si on devait passer par un référendum, rien ne dit qu’un oui franc et massif aurait des chances de l’emporter. On peut même dire, quand on connaît l’esprit frondeur, incorrigible de nos concitoyens, qu’il y aurait fort à parier que le non l’emportât. La précipitation à faire voter le texte montre il est vrai aussi un manque de sang-froid et une sainte trouille que l’affaire dégénère. Que faut-il faire ? Lâcher une nouvelle promesse de campagne – emblématique celle-là – pour retrouver la paix sociale ou s’armer de courage et laisser le Sénat faire son travail démocratique ? Pour ma part, je ne lâcherais pas, non pas uniquement pour honorer une promesse faite mais parce qu’un tel texte après bien des débats a vu le jour, qu’il ouvre à des concitoyens (qu’on ne considérait pas totalement comme tels) des droits égaux aux nôtres.


                                               Yves CARCHON


14:53 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : barjot, passionaria, famille, mariage

15/04/2013

Quelle république irréprochable !

 


L’affaire Cahuzac jette un sérieux doute sur les mœurs du pouvoir hollandiste. Où sont donc les déclarations grandiloquentes de la campagne ? Et où est la volonté de rendre la république irréprochable ? On aimerait croire que ni François Hollande, ni Jean-Marc Ayrault, ni Manuel Valls n’étaient au courant de la « double vie » du ministre du Budget. Voilà qui pourtant sème plus que du trouble dans les esprits mais une réelle suspicion : ou nos hauts dirigeants étaient naïfs, voire incompétents de n’avoir rien su sur les placements financiers et l’itinéraire de Cahuzac fréquentant des affidés du Front National, ou – ce qui est pire – ils ont couvert les choses, pensant que Médiapart ne serait pas suivi et que l’affaire n’irait pas à son terme... L’incompétence, certes, ne rassure pas, mais l’indignité encore bien moins. Nous sommes là devant une crise extrême. Il en va de la crédibilité de tout l’Exécutif, à commencer par le Président qui semble être mis à mal, voire soupçonné des pires manœuvres. En plus, comme une antienne, revient une sorte de soupçon quant à l’autorité même du chef de l’Etat. Car comment Jérôme Cahuzac a pu mentir « droit dans les yeux » au Président ? Comment a-t-il menti à ses collègues au sein du Parlement ? Si autorité il y avait, on doute qu’un ministre aurait osé défier les règles de la République. Beaucoup de suspicion, de doute, de malaise donc entoure cette incroyable affaire. On peut se réjouir que la justice ait pu faire son travail (ce qui n’était, hélas, pas le cas avec le pouvoir précédent) mais la démocratie pour fonctionner s’en trouve du coup éclaboussée, ce qui bien sûr donne des armes aux populistes de tous poils. Serions-nous retournés dans les calamiteuses années trente où nos démocraties battaient de l’aile et où chômage, faillites financières, crise morale due en partie à la faiblesse de nos élites nous préparaient l’apocalypse ? On voit bien aujourd’hui que le mal est profond, qu’il n’est pas seulement en Grèce, en Italie...Il est aussi chez nous, prêt à saper les fondements de l’exception française.


                                               Yves CARCHON