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22/02/2013

D’une retraite papale

 

                   

 

 

 

 Dans « Habemus Papam », le dernier film de Nanni Moretti sorti en 2011 sur nos écrans, un cardinal  (joué par Michel Piccoli) refusait la charge de pape après avoir été élu par le conclave romain. La fiction a-t’elle pollinisé la réalité avec l’annonce déroutante de sa renonciation que Benoît XVI a faite, lundi 11 février ? Pas exactement car ici, c’est un pape actif qui, après huit années d’exercice, demande simplement une retraite bien méritée. A presque 86 ans, il juge simplement ses forces insuffisantes pour assumer pleinement son sacerdoce, ne voulant pas donner au monde le spectacle de sa dégradation, comme l’avait fait – courageusement – Jean-Paul II. Sous l’angle strictement humain, on peut comprendre la fatigue qu’impose une telle fonction, fut-elle très protégée. Car si le Vatican, avec ses 44 hectares, est le plus petit état du monde, son influence s’étend sur toute la planète, vu qu’on y dénombre 1, 2 milliard de catholiques déclarés. Guide spirituel, le pape a toutes les obligations d’un chef d’état,  commencer par les voyages diplomatiques. Si on ne sait pas de quel continent sera issu le prochain pape, le 28 février prochain, on se doute néanmoins que ce sera un homme relativement jeune (déjà des noms circulent). Car l’Eglise a quand même été secouée par cette demande de retraite papale et ne souhaite sans doute pas que ça devienne une règle, à l’avenir.

Car si la renonciation de Benoît est légitime au regard du Droit Canon, elle n’en pose pas moins des problèmes à tous ceux qui voient dans le pape le successeur de Saint-Pierre, par là le médiateur entre la terre et le ciel. Par sa demande de retraite, Benoît XVI – qui redeviendra bientôt Joseph Ratzinger – a fait singulièrement pencher la balance du côté de la terre. Il dit – et qui pourrait humainement l’en blâmer ? – que l’habit blanc du Souverain Pontife est devenu trop grand pour lui. Une sortie de scène finalement bien peu conventionnelle pour ce théologien réputé traditionnaliste. Cela restera sans doute son grand et audacieux paradoxe.

 

 

                               Bruno DA CAPO