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14/10/2016

A ceux qui parlent de la France

 

 

 

 

 

 Ils parlent tous de la France avec ferveur et emphase. Pour eux il s’agit de redresser, voire de sauver, ce grand pays, de lui redonner son autorité et son rayonnement dans le concert des nations. Mais qu’est-ce au juste que la France ? Un territoire à la pointe ouest de l’Europe ? Une culture millénaire ? Un art de vivre ? François Hollande l’a assez bien définie en disant – comme d’autres avant lui – que « la France est une idée ». Oui, au-delà de ses particularités géographiques et historiques, la France est une idée. Une idée - certes complexe -  pour tous ceux qui en parlent comme s’ils en étaient les plénipotentiaires. Mais il en va de la France comme de l’Homme des Lumières : c’est une abstraction. Certes, elle aurait une localisation sur la carte du monde sans ses habitants, mais ce sont eux tout de même qui lui donnent son sens, assurent sa continuité dans le temps. Dans ce cas, une politique juste et avisée doit d’abord se préoccuper des Français. Ce sont eux les relais des discours faits la main sur le cœur « au nom de la France ». Ce sont eux qui sont concernés par les lois que votent leurs gouvernants. Ce sont eux qui attendent des mesures propres à améliorer leur vécu. Or, qu’entend-t’on dans les débats télévisés ? Voici un homme politique qui voudrait mettre encore plus les Français à la diète pour éponger la dette de la France. Un autre ne parle que de renouveau, mais en développant les plus sombres perspectives anti-sociales. Partout ce n’est que mise au pas, efforts, courage, restrictions. Et ces gens-là disent connaître la diversité des Français et de leurs attentes !  Non, la politique n’est pas une science abstraite. Elle doit sans cesse revenir à sa base humaine, avoir le souci du plus grand nombre. On ne peut pas faire gagner la France en faisant perdre les Français.

 

 

                   Jacques LUCCHESI   

15/09/2016

De la santé des politiques

         

 

 

 S’il est une activité qui exige de la santé, c’est bien la politique, surtout à son plus haut niveau. Tellement de charges et d’obligations pèsent sur celui – ou celle – qui exerce le pouvoir suprême. Et même si des armées de conseillers et de secrétaires sont là pour le soulager des tâches procédurales, il ne peut se soustraire à la représentation publique et aux décisions relevant de sa seule responsabilité. Oui, il faut beaucoup de lucidité – et donc de santé – pour cela. Or, sans d’ailleurs remonter très loin dans l’Histoire, on constate que les gouvernants des grandes nations ont rarement joui d’une santé parfaite. Ainsi Roosevelt était, à la fin de sa vie, devenu paralytique. Des douleurs dorsales chroniques accablaient Kennedy, l’obligeant à prendre quotidiennement de la cortisone. Quant à Boris Eltsine, premier président de la Russie post-soviétique, c’était un alcoolique invétéré qui souffrait de problèmes cardiaques, ce qui rendit pathétique la fin de sa gouvernance. En France, on se souvient, bien sûr, de Georges Pompidou et du cancer qui devait l’emporter avant la fin de son mandat. Plus chanceux ou plus habile, François Mitterrand parvint à cacher le sien pendant douze ans aux Français, ce qui créa une durable polémique : devait-il mentir sur son état de santé pour se maintenir au pouvoir ? Car, dans ce domaine aussi, les dirigeants d’une nation démocratique doivent rendre des comptes au peuple.

A présent, comme on l’a vu dimanche dernier, c’est Hillary Clinton qui est attaqué par Donald Trump sur sa prétendue santé défaillante. Selon lui, elle n’aurait pas les capacités physiques pour assumer les responsabilités qu’elle brigue. On sourit devant la bassesse de ces attaques politiciennes – d’autant qu’elles viennent d’un adversaire qui a un an de plus qu’elle. Certes, à New-York, un peu après les commémorations du 11 septembre, Hillary Clinton a fait un léger malaise et on l’a vue chanceler avant d’entrer dans sa voiture. Elle a rapidement riposté en disant publiquement qu’elle souffrait d’une pneumonie – ce qui n’est pas une affection incurable. Vérité ou mensonge ? Nous ne pouvons pas, à l’heure actuelle, trancher avec certitude. C’est pourtant là le nœud du problème. Car la santé des politiques implique des enjeux qui s’accommodent fort bien de la dissimulation. Mais elle ne peut malgré tout primer sur un programme cohérent.      

 

                     Jacques LUCCHESI