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07/02/2011

Les plaies d’Egypte


Dans un dernier billet à propos de l’Egypte, je parlais d’un hypothétique bain de sang si Moubarak restait au pouvoir. On y est. Neuf jours ont passé et le raïs, comme l’arapède sur son rocher, s’agrippe au pouvoir. Il veut mourir en terre d’Egypte, autrement dit il ne quittera pas Le Caire et son pouvoir. Du coup, les pro-Moubarak ont envahi aussi la rue. Les dernières images qui nous sont parvenues (images qui risquent de devenir plus rares, voire nulles si on s’en prend aux journalistes)  nous montrent que c’est d’une guerre civile dont il s’agit. Moubarak a tenté de reprendre la main, y compris par la force et en usant de ses nervis, agents de la police et des services secrets infiltrés dans la foule pour brouiller la partie et retourner le peuple. Pari funeste et dangereux ! Les Américains les premiers, suivis par l’Europe dont la France, avancent la solution d’une transition qui serait assurée par le premier ministre de Moubarak. Mais l’exigence des Egyptiens dans leur grand nombre est claire : ils ne veulent plus de la clique au pouvoir, même pour une transition qui mènerait à une éventuelle démocratie. Ils savent qu’en occupant la rue aussi longtemps qu’ils le pourront, ils ont toutes les chances d’installer la démocratie et de chasser la corruption. L’ennui, c’est qu’une révolution est souvent sanguinaire, rarement de velours ou décorée d’œillets. Qu’on se souvienne de 1793 qui succéda à 1789 ou de tant d’autres révolutions. C’est presque une loi physique : quand il y a incandescence, il y a hélas destruction. La journée d’aujourd’hui est une journée cruciale : plus le temps passe, plus Moubarak risque gros dans cette affaire ; et plus l’Egypte aura de plaies qu’il lui faudra soigner.

Yves CARCHON